Oui, bien sûr, je suis allée voir Masculin / Masculin au musée d’Orsay. Que voulez-vous, c’est cette affiche avec ce cul magnifique, forcément ça a attiré mon œil 😉 Blague à part, une expo consacrée à l’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours, c’est le genre de parti-pris de commissaire assez original, qui donne forcément envie d’aller voir ce que ça donne. Non pas que les hommes nus soient rares dans l’art, très très loin de là, mais le traiter en thématique particulière, ça change ! La version viennoise de l’exposition, Nackte Männer au Leopold museum avait fait parler, et cette déclinaison au musée d’Orsay également. J’ai vu pleuvoir les critiques assez négatives sur cette exposition, et j’ai essayé d’en faire abstraction lors de ma visite.
Mercure, Pierre & Gilles
L’idéal classique, le nu héroïque, les dieux du stade, dur d’être un héros, Nuda veritas, sans complaisance, Im natur, dans la douleur, le corps glorieux, la tentation du mâle, l’objet du désir. Voilà les 11 thématiques de ce propose d’explorer Masculin / Masculin. Je vous les livre en pâture tels quels, parce que tout simplement j’ai eu du mal à les suivre… Oui, il y a une certaine cohérence dans les œuvres présentées dans chaque thématique, encore heureux, mais je n’ai pas pu me départir de la drôle d’impression qu’on essayait quand même de rentrer tout cela un peu au chausse-pied. Et quand je dis tout ça, c’est tout ça : le nombre d’œuvres présentées est très élevé ! Un peu trop d’art XIXème – début XXème siècle à mon goût, même si j’adore ça reste des choses déjà plutôt bien connues. Le « à nos jours » est trop léger, oui il y a du Pierre et Gilles à foison, mais en dehors, pas assez de choses. Dommage car c’est pourtant dans cette période plus contemporaine que j’ai fait de vraies découvertes ! Globalement, je me suis sentie perdue face à cette abondance d’œuvres, sans trop comprendre le pourquoi du comment de tout cela.
La roue de la fortune, Edward Burne Jones
Plâtres dans l’académie des Beaux-Arts, Herbert List
Mort pour la patrie, Jean Lecomte de Nouÿ
Dennis Speight, Robert Mapplethorpe
Egalité devant la mort, William Bouguereau
Rassurez-vous, au-delà de ce constat, il y a de quoi se rincer l’œil 😉 J’ai pu admirer de très belles œuvres, clairement certaines valaient le coup d’œil. Je vous les livre assez pêle-mêle dans l’illustration de cette article, un peu fouillis mais au final pas trop étonnant vu comment j’ai vécu l’expo 😉 Comme vous le voyez, ma sélection est assez éclectique ! Des découvertes qui ont été appréciables Je n’irais pas jusqu’à affirmer comme Winckelmann que « la beauté ne peut s’incarner que dans le nu masculin », mais oui, il y a du beau à voir 😉 J’ai été soufflée par les photographies d’Herbert List issue de son cycle Memento 1945, prises pendant l’hiver 1945-1946 à Munich. Elles sont incroyables. J’ai aussi apprécié la variété des œuvres : peintures, sculptures, photographies, dessins. Je n’ai malheureusement pas trouvé de visuel pour un plâtre qui vaut vraiment le détour, La poursuite (groupe de trois coureurs) de Paul Richer.
Epaulé jeté à deux bras, Eugène Jansson
Jeune homme assis, Hippolyte Flandrin
Coup de grisou, Henri Greber
Ecce homo, Kehinde Wiley
Satan et Belzébuth debout de face dominant des nuées enflammées, Thomas Lawrence
La flagellation du Christ, William Bouguereau
En conclusion ? Masculin / Masculin au musée d’Orsay est à voir, assurément, ne serait-ce que pour se faire une idée sur cette exposition ! Mais aligner des culs ne suffit pas à étoffer le propos, dommage… Au final, je pense que j’aurais préféré une présentation purement esthétique, avec une sélection d’œuvres plus resserrée. Là clairement, on reste en surface, dans une illustration très superficielle. Dommage !
Masculin / Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours.
Musée d’Orsay – 62, rue de Lille – 75007 Paris
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