Après Degas à l’opéras et Yan Pei-Ming, Un enterrement à Shanghai, j’ai poursuivi mon périple d’expositions temporaires au musée d’Orsay en me rendant dans les salles consacrées à l’expo Huysmans critique d’art. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, je pensais voir peut-être une sélection d’œuvres qu’il avait collectionné peut-être ?
Au fond, je suis pour l’art du rêve autant que pour l’art de la réalité
Mais le propos de l’expo Huysmans critique d’art est autre. On revient sur une époque charnière de l’histoire de l’art, les années 1870 – 1890, quand plusieurs artistes et plusieurs courants réinventent le devenir de la peinture. C’est une période que je connais bien, que j’ai eu l’occasion d’étudier, et que je prends toujours beaucoup de plaisir à admirer dans les musées, et bien entendu notamment dans les galeries du musée d’Orsay. Pour autant… j’avoue que je ne connais Joris-Karl Huysmans, je n’avais pas vraiment de ses critiques en tête et je n’ai jamais lu son roman A rebours (mais vous pouvez lire la critique de Julien juste ici).
J’avais tout d’abord mal compris le sujet. Je pensais que le monsieur en caleçon de bain vert penché sur l’autre monsieur en caleçon de bain blanc était un masseur, et que la femme soulevant le rideau disait simplement “le bain est prêt”
Joris-Karl Huysmans, à propos de La mort de Commode de Fernand Pelez
Plusieurs œuvres de cette période fin XIXème siècle sont présentées, et mises en rapport avec certaines des critiques de Huysmans. Des qu’il a aimé (comme Galaté de Gustave Moreau, ou Rolla d’Henri Gervex) et des qu’il n’a pas aimé (La mort de Commode de Fernand Pelez donc 😉 ). Clairement, les critiques acerbes sont mordantes, et on esquisse un sourire. Et oui, Twitter n’a rien inventé dans le propos ironique les gars ! Donc, on a quelques oeuvres de l’académisme d’époque dont il s’est moqué, puis des oeuvres de peintres de la modernité qu’il a aimé. Voilà. Ne vous attendez pas à des explications sur les courants de l’époque et en quoi ils bouleversent les codes, c’est succinct. Très très succinct. Oui les oeuvres sont belles, c’est une évidence. Mais de là à comprendre ce qu’elles font là….
Je ne vais pas vous mentir, vous l’aurez compris : c’est une exposition que je qualifierais de “compliquée”, exigeante intellectuellement, et qui demande un bagage culturel, notamment littéraire, que je n’ai pas. D’ailleurs, le sous-titre de l’exposition, “De Degas à Grünewald, sous le regard de Francesco Vezzoli”, on va être clair : je n’ai rien compris. Si je n’avais pas compris ce sous-titre, c’est aussi que Francesco Vezzoli est un artiste contemporain qui pendant l’exposition propose des créations en lien avec l’univers esthétique de Huysmans. Donc si comme moi vous n’avez pas hyper bien compris son univers et bien… Vous ne voyez pas vraiment le lien entre ses créations contemporaines et le reste ^^
Peut-être que Huysmans critique d’art plaira aux ultra spécialistes de la critique artistique de la fin du XIXème siècle, mais sinon clairement passez votre chemin et allez admirer les différents courants artistique de cette période directement dans les salles permanentes du musée d’Orsay où elles sont parfaitement mises en valeur.
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4 comments
Une expo qui avait l’air un peu compliquée… Pour mémoire, j’avais consacré un article au fameux roman « A rebours » que j’avais particulièrement aimé !
http://www.culturedeconfiture.fr/a-rebours-joris-karl-huysmans/
Je ne me souvenais plus de ton article, j’ai rajouté le lien du coup ! Effectivement, je suis restée assez loin du propos je pense, un peu plus de médiation m’aurait été utile sur cette exposition !
La grande majorité des critiques de cette exposition vont dans le même sens que la votre.
Il semblerait que sa reprise au MAMCS de Strasbourg à compter du 3 avril sera plus intéressante, car plus fournie. Affaire à suivre…
Avec plus d’explications, nul doute que cette exposition gagnerait vraiment en accessibilité c’est certain ! J’espère que ceux qui la verront à Strasbourg pourront nous dire ce qu’ils en ont pensé 🙂