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Neiges bleues, Piotr Bernardski [CRITIQUE]

by Allychachoo
Piotr Bednarski Les neiges bleues avis critique

Dans mes dernières très belles lectures, Neiges bleues tient une jolie place. Piotr Bernardski est un écrivain et poète polonais, et cette œuvre est son premier roman traduit en français. Un petit bijou dont je tenais absolument à vous parler.

Des Neiges bleues au cœur de la Sibérie

Dans ce court récit, nous sommes quelque part en Sibérie. Dans les années 1940, c’est l’antichambre du goulag. Là où sont déplacées les populations, soumises aux contrôles incessant et aberrant des autorités soviétiques. Petia est âgé de 8 ans, et il vit ici avec sa mère, Beauté. Déportés polonais, ils attendent l’hypothétique retour du père, parti au goulag.

Les ténèbres furent le cauchemar de mon enfance. Les ténèbres et aussi Staline. Je supportais mieux les ténèbres : elles avaient un début au crépuscule, et une fin à l’aube, et elles n’avaient pas toujours l’opacité des ténèbres bibliques. Tandis que Staline, ce voyeur génial, était partout.

Neiges bleues est un roman autobiographique. Il se présente sous formes de tranches de vies, mettant en avant la faim, la mort, la foi, l’amour. C’est le récit d’une vie froide, avec peu d’espoirs. D’une enfance sacrifiée. L’image réaliste d’un monde qu’on ne veut pas imaginer si proche de nous, et pourtant.

Un récit universel

150 petites pages pour un concentré de poésie. Piotr Bernardski nous parle dans Les neiges bleues de son enfance, et pourtant on est face à beaucoup plus. Une sorte de conte qui nous touche tous. Oui c’est un roman autobiographique, oui nous sommes dans la Sibérie de l’Union soviétique dans les années 1940. Mais c’est une histoire de souffrance universelle.

Petia présente son monde où il y a peu de moments lumineux, mais où jaillissent toujours pourtant malgré le froid, malgré la faim, des instants de beauté pure. Beauté, comme le nom de sa mère. On la ressent dans toute sa puissance à travers les yeux de son fils, qui en fait une sorte d’icône. Ce n’est pas un récit facile, mais la poésie de sa plume en fait un roman sublime. Petia est une sorte de philosophe. Sur le malheur, il est vrai. Sur la vie, assurément.


Je vous recommande vraiment la lecture de Neiges bleues de Piotr Bernardski. C’est un style d’une beauté qu’on ne retrouve pas chaque fois qu’on ouvre un livre.

Entre cet ouvrage et En attendant Bojangles, j’ai décidément dernièrement eu de très belles émotions littéraires. Et d’autres sont à venir !

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Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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