En mai, fais ce qu’il te plaît. On a donc suivi le proverbe en allant voir quelques pièces (quatre), quelques concerts (deux) et lu quelques livres (deux) tout au long du mois. C’est parti pour le bilan culturel !
THÉÂTRE
Neige, de Pauline Bureau
J’ai beaucoup aimé cette réécriture des contes de fées, qui parle d’adolescence avec intelligence et une scénographie d’une grande beauté (récompensée par un Molière, d’ailleurs). On pense évidemment à Pommerat et à ses nombreuses pièces pour la jeunesse. Du théâtre comme on l’aime !
La Jeune fille et la Mort, d’Ariel Dorfman par Stéphane Batlle
Déjà vue un an plus tôt, je me suis délecté en revoyant La Jeune fille et la Mort. Même distribution, même force. Si la pièce passe près de chez vous, allez la voir sans hésiter !
Je pense donc voilà, de David Silaguy
Je ne suis pas un grand amateur de stand-up, et pourtant je me suis régalé avec ce spectacle entre magie et humour. Ce fut aussi l’occasion également de découvrir le Citron bleu, une véritable institution toulousaine. Une expérience à renouveler !
La Tendresse, de Julie Berès
Je n’ai pas du tout aimé cette pièce, qui a pourtant été un gros succès auprès du public. Prenez tous les sujets à la mode sur le thème de la masculinité (toxicité, déconstruction, genre, fluidité, etc.), mettez-les dans un shaker, secouez bien et vous aurez ce spectacle calibré pour les jeunes mais qui ne pousse pas bien loin la comprenette. En revanche, de vrais moments d’énergie et ça j’ai apprécié. Mais dans l’ensemble, mon expérience avec La Tendresse se résume en un mot : « dommage ».
Orphelins, de Dennis Kelly par le lycée Raymond-Naves
C’est un peu la tradition de chaque mois de mai : la présentation de fin d’année des élèves de spécialité Théâtre du Lycée Raymond-Naves. Cette année, ils ont été accompagnés par les comédiens du MégaSuperThéâtre pour monter Orphelins de Dennis Kelly et quelques scènes d’Électre d’Euripide. Ça chante, ça danse, ça joue ! Quelle énergie et quel plaisir de voir la jeunesse s’emparer d’un sujet aussi brutal que celui qui est abordé dans Orphelins. J’ai particulièrement été subjugué par la justesse de certains d’entre eux, qui ont parfaitement porté l’émotion de cette pièce. Bravo à eux ! Et merci au Théâtre de la Cité de leur avoir ouvert les portes et permis de jouer entre ses murs.
CONCERTS
Le vaisseau fantôme, de Richard Wagner par Michel Fau
Avec Wagner, on sait généralement qu’on ne prend aucun risque, sur le plan de la musique en tous cas. Super distribution pour cette nouvelle création. La mise en scène est un peu étonnante, avec une idée forte qui structure l’ensemble : une grande peinture marine qui occupe tout le cadre de scène, comme si les personnages mystérieux du vaisseau de légende sortaient du tableau pour venir contaminer le monde des hommes, en avant-scène. Un joli pari.

Heart Tour, Peter Harper
Dans la fratrie Harper, je demande le benjamin Peter ! Bonne pioche. Ce chanteur, musicien, artiste touche-à-tout a donné le premier concert de son Heart Tour à Montolieu, sur la petite scène du Club de la Soie, accompagné de Mélanie Pernet au violon. Entre reprises et morceaux originaux, les deux musiciens nous ont fait passer une soirée dé-li-ci-euse ! Si vous ne connaissez pas encore Peter Harper, n’hésitez pas à aller le découvrir en concert.
LECTURE
Épépé, de Ferenc Karinthy
J’ai été très partagé par ce roman culte de la littérature hongroise (ma première incursion dans la littérature de ce pays). Un homme se retrouve par erreur dans un pays qu’il n’arrive pas à identifier et dont il ne comprend pas la langue. Une situation kafkaïenne qui rend le lecteur aussi perdu que son protagoniste. Le personnage ne comprend pas trop ce qu’il lui arrive, et je dois avouer que moi non plus, je n’ai pas bien compris. Ce livre n’est pas une simple lecture, c’est une expérience…
Le Paradis des chats, d’Émile Zola
Saviez-vous qu’à l’origine des Aristochats de Disney, il y avait une nouvelle d’Émile Zola intitulée Le Paradis des chats ? Eh oui, Zola et Disney ne sont pas deux noms que l’on associe spontanément, et pourtant Walt Disney appréciait notre littérature et particulièrement les livres du père du naturalisme.
Au final, à part la rencontre entre deux mondes (la vie de chat d’intérieur vs. celle de chat de gouttière), il ne reste pas grand chose de la nouvelle zolienne dans le film d’animation de Disney (et j’ai envie de dire « tant mieux » car l’histoire imaginée pour le dessin animé est nettement plus fun et ses personnages bien plus charismatiques… Oui oui Thomas O’Malley et tes petits copains, c’est de vous dont je parle…). Mais une chose est sûre : que ce soit après avoir lu le texte ou après avoir vu le film, tout le monde veut devenir un cat !
Et vous, qu’avez-vous vu et lu de beau pendant le mois de mai ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.