Anatomie d’un divorce est la dernière série que j’ai regardé qui m’a absolument épaté. Vraiment. Forcément, une série avec Claire Danes, je voulais regarder vu que j’adore cette actrice… Mais elle m’a marqué bien au-delà.
De quoi parle Anatomie d’un divorce ?
La série s’ouvre sur le personnage du très volubile Toby Fleishman (Jesse Eissenberg), médecin hépatologue quarantenaire fraichement divorcé. Au coeur d’un été caniculaire à Manhattan, Rachel (Claire Danes) son ex-femme – qui semble être une sacrée emmerdeuse – lui laisse ses 2 enfants un jour plus tôt que son tour de garde. Enervé, jonglant entre ses gamins et son travail, Toby cherche un équilibre en se demandant comment il en est arrivé là. L’occasion de renouer avec ses amis de jeunesse, Libby (impeccable Lizzy Caplan) & Seth (Adam Brody), avec qui il a connu les camps d’été en Israël. Mais Toby n’est pas au bout de ses surprises, car Rachel ne réapparaît pas.
La série a été créée par Taffy Brodesser-Akner, une autrice américaine qui a signé le roman éponyme Fleishman is in trouble (ou Fleishman a des ennuis, comme le roman est traduit, contrairement à la série…). En 8 épisodes au scénario incroyablement monté, entre flashbacks qui tordent le cœur et un quotidien rongé par le doute, elle nous démontre avec brio que la vérité absolue n’existe pas. Car tous ces personnages ont plusieurs facettes. Aussi bien des connards que des gens qui font ce qu’ils peuvent. Et oui, je veux vraiment lire le livre maintenant.
Une série brillante
La force de cette série repose sur sa narration omniprésente. L’histoire nous est racontée par la voix off de Libby, l’amie de Toby donc. Un regard biaisé, qui nous raconte une histoire telle qu’on lui a présenté. Avec sa propre histoire qui se développe en filigrane. Puis une autre facette se dévoile. L’avant-dernier épisode est – juste – le meilleur épisode de série que je n’ai jamais vu. Précisément car il arrive si tard. Il m’a scotché, retourné, émue, bouleversée. Et l’ultime épisode nous en dit tellement, lui aussi… Je n’ai pas lâché mon écran une minute. Toute la structure narrative apporte une dimension incroyable à ce récit.
Alors oui, la traduction française est une fois de plus horrible. De Fleishman is in trouble on passe à Anatomie d’un divorce, totalement réducteur. Car la série ne parle TELLEMENT pas d’un divorce. Elle parle de traumatismes, d’évolution, de crise de vie, de réalisation personnelle, de nostalgie, d’identité, de relation. Et de la pression sociale qui pèse sur les femmes, leur maternité, leur vie de famille, leur carrière, surtout. C’est cela qui est brillant dans Anatomie d’un divorce, c’est qu’au final on traite avec brio de tous ces sujets alors que ce n’est pas là que l’histoire semblait nous emmener. C’est une série féministe et rude, qui s’ouvre pourtant sur le visage benêt du pauvre Toby Fleishman. Brillant je vous dis.
Claire Danes au firmament
Pardon, mais comment est-ce possible que Claire Danes s’impose à ce point dans Anatomie d’un divorce, alors que son personnage Rachel est paradoxalement si absent ? Le scénario qui permet cet effacement joue, bien entendu, un rôle plus qu’important dans cette mise en exergue paradoxale de Rachel. Le plein phare avant le final, c’est brillamment pensé, c’est une évidence. J’ai adoré ce jeu scénaristique. Mais il n’y a pas que ça.
Car enfin messieurs mesdames, quelle actrice bordel. Quelle actrice. Alors oui, j’adore Claire Danes depuis des années et des années. Je regardais My so-called life dans les 90’s et Romeo + Juliet est mon film préféré. Et je ne reviendrais pas sur sa performance dans Homeland dont je vous ai déjà parlé. Mais alors là…Quelle claque. Quelle force d’interprétation. Elle est – une nouvelle fois – magistrale, bouleversante de justesse. A côté d’elle, Lizzy Caplan est l’autre rôle fort de la série. Libby est comme une autre face de Rachel. Une autre nuance.
Anatomie d’un divorce m’a profondément marqué. C’est une série qui pourra laisser un goût amer, spécialement si vous êtes dans un mid-âge qui vous en met un peu plein la tête. Mais je retiendrais surtout la véracité et la subtilité du propos. Les apparences ne sont pas celles que l’on pense, et c’est une morale qui n’est pas aussi simpliste qu’elle n’en a l’air.
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4 comments
Waw, ton article me donne super envie de voir cette série dont je n’avais absolument pas entendu parler. En plus c’est Disney+, donc j’ai ça sous la main ! J’adore aussi Claire Danes et Jesse Eisenberg, donc je pense que je ne vais pas être déçu ! Merci pour le conseil.
Super, surtout tu me diras ce que tu en penses ! C’est une série qui m’a marqué, et clairement son avant-dernier épisode est le meilleur jamais vu !
On a enfin fini cette série ! L’avant-dernier épisode est effectivement une vraie déflagration… Je comprends mieux pourquoi tu as écrit cela ! Claire Danes est époustouflante. J’ai adoré aussi Lizzy Caplan que je ne connaissais pas et qui m’a convaincu dans ce rôle de narratrice/spectatrice… En revanche le dernier épisode, quelle déprime !!! Pour nous qui entrons dans la petite quarantaine, ça pique un peu ! Je vais avoir besoin d’un peu de feel-good et de légèreté maintenant pour me remettre d’une série comme celle-là !
Oui c’est vrai que c’est assez déprimant… probablement car c’est d’un réalisme tellement cru qu’on a du mal à l’effacer de notre pensée ! Promis, j’essaye de parler d’une série feel-good bientôt 😉