Un petit vent printanier soufflant sur la ville rose, l’Opéra National du Capitole est le premier théâtre toulousain à dévoiler sa prochaine saison. Comme une invitation au voyage, son directeur artistique Christophe Ghristi s’est livré mercredi dernier à l’exercice traditionnel de la présentation de saison, nous promettant de merveilleux moments pour la saison 2023-2024. Nous vous proposons donc une petite sélection de nos coups de cœur dans cette future saison musicalement très enthousiasmante.
Les opéras les plus attendus
Les Pêcheurs de Perles de Georges Bizet ouvrira la saison
Je vous parlais très récemment de cet opéra, car l’air célèbre des Pêcheurs de Perles « Je crois entendre encore » accompagnait le spectacle La Maison du Loup auquel j’avais consacré un article (et – si vous vous souvenez bien – on entend aussi cet air chanté par Caruso dans le film Match Point). C’est donc une joie de savoir que l’opéra de Georges Bizet fera l’ouverture de saison de Capitole en septembre 2023.
Pour ce spectacle dans lequel Bizet déploie tout son génie mélodique, le Ballet et le Chœur de l’Opéra national du Capitole seront mis à contribution autour des quatre personnages déchirés par ce drame.
Du 26 septembre au 8 octobre 2023 (2h30 avec entracte).
Boris Godounov, chef-d’œuvre de Moussorgski
J’avais vu cet opéra en avril 2005 (il y a déjà 18 ans) dans la mise en scène de Nicolas Joël. En 2023, c’est le virtuose Olivier Py qui va nous livrer sa vision de l’opéra de Moussorgski, présenté cette année dans sa version de 1869 (qui fut censurée à l’époque). Olivier Py a déjà signé la mise en scène de nombreux opéras présentés au Théâtre du Capitole ces dernières années : La Gioconda (2021), Dialogues des Carmélites (2019) et tant d’autres. On a hâte de voir quel traitement il aura accordé à ce tyran russe des plus célèbres.
Créé à Toulouse en novembre 2023, cet opéra sera également joué au Théâtre des Champs-Élysées en mars 2024.
Du 24 novembre au 3 décembre 2023 (2h sans entracte).
La Femme sans ombre pour commencer l’année 2024
J’adore les collaborations entre Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal. Après Le Chevalier à la Rose que j’avais vu en 2008 et Ariane à Naxos en 2019, l’Opéra National nous proposera en début d’année 2024 La Femme sans ombre, portrait d’une créature surnaturelle devenue humaine et prête à tout sacrifier pour devenir une véritable femme.
Je me réjouis d’avance à l’idée de retrouver dans cette production le baryton Aleksei Isaev qui a fait tellement sensation dans le rôle de l’Ondin dans Rusalka (l’opéra qu’il ne fallait absolument pas manquer en 2022) et qui interprètera dans La Femme sans ombre le personnage du Borgne.
Du 25 janvier au 4 février 2024 (3h50 avec 2 entractes).
Le retour de Mozart au Capitole
Une saison à l’opéra sans Mozart ne serait pas parfaitement réussie. C’est un jeune Wolfgang qui sera programmé en mars 2024 puisque le Théâtre présentera une nouvelle mise en scène d’Idoménée, opéra que Mozart a composé à l’âge de 25 ans. On dit parfois que cet opera seria marque le début de la maturité dans les créations du compositeurs virtuose.
C’est une version très japonaise qui sera présentée, avec une mise en scène de Satoshi Miyagi, la collaboration artistique d’Honnoh Horikawa, la scénographie de Junpei Kiz, les costumes de Kayo Takahashi Deschene, les lumières de Yukiko Yoshimoto et les chorégraphies d’Akiko Kitamura.
Une fois encore, nous retrouverons des interprètes chers à l’Opéra National du Capitole : Marie Perbost (La Bohème, Platée, La Flûte enchantée…) et Petr Nekoranec (Le Barbier de Séville).
Du 27 février au 7 mars 2024 (2h55 avec entracte).
Cendrillon de Rossini
Barbe & Doucet, qui ont mis en scène en novembre 2022 La Bohème de Puccini, reviennent en 2024 avec un autre opéra italien : La Cenerentola, version opératique du conte de Cendrillon qu’ils ont transposée à Broadway dans un Cotton Club. Une proposition audacieuse dont on attend de voir le résultat avec curiosité.
Du 29 mars au 7 avril 2024 (2h40 avec entracte).
Pelléas et Mélisande, une poésie mystérieuse et abyssale mise en musique par Debussy
Rendez-vous compte : Pelléas et Mélisande n’a pas été joué à Toulouse depuis plus de 20 ans ! Alors pour son grand retour, l’opéra met les petits plats dans les grands. La mise en scène est signée Éric Ruf (directeur de la Comédie Française), les costumes sont de Christian Lacroix et le spectacle est coproduit par le Théâtre des Champs-Élysées, l’Opéra de Dijon, le Stadttheater Klagenfurt et l’Opéra de Rouen Normandie.
Du 17 au 26 mai 2024 (3h avec entracte).
Stéphane Degout clôturera la saison dans Eugène Onéguine
Le baryton Stéphane Degout est un artiste qui ne nous est pas étranger sur Culture déconfiture. En effet, je vous parlais en 2022 de son album Mein Traum avec le chef d’orchestre Raphaël Pichon et surtout du concert qu’ils avaient donné la même année à la Halle aux Grains. Son interprétation de Wozzeck en 2021 avait également connu un immense succès dont les Toulousains se souviennent encore !
Dans Eugène Onéguine, il jouera le rôle éponyme et on sait par avance qu’il ne nous décevra pas ! Cela promet une très belle fin de saison.
Du 20 juin au 2 juillet 2024 (3h avec 2 entractes).
Des ballets et des concerts
La reprise de quelques Ballets
En 2024, le Ballet du Capitole reprendra quelques uns de ses programmes les plus fameux. En mai, nous aurons le plaisir de revoir Paysages intérieurs, triptyque qui a déjà été présenté au Théâtre de la Cité cette année au cours du festival de danse ICI&LÀ et qui m’avait beaucoup plu. En juin, ce sera le programme de Toiles étoiles qui sera repris (second volet d’un cycle qui avait été consacré à Picasso).
Ballets romantiques et pièces contemporaines
La saison de danse 2023-2024 débutera de façon très classique, puisque le Ballet dansera La Sylphide, une pièce romantique restée célèbre puisqu’elle a laissé en héritage à la danse classique l’image immortelle de la ballerine en tutu sur ses pointes. Mais attention, c’est la chorégraphie d’Auguste Bournonville qui sera reprise pour cette Sylphide.
En décembre, le réveillon sera célébré avec les Feux d’artifice de Serge Lifar, Jiří Kylián et Jerome Robbins. Pour tout vous dire, c’est le dernier qui m’intéresse le plus, car Jerome Robbins est surtout connu en tant que chorégraphe de West Side Story, un spectacle musical que j’adore ! Le Capitole promet virtuosité et éblouissements pour dire au revoir à 2023 !
Au printemps 2024, rien de plus printanier que Le Chant de la Terre de John Neumeier (pour la première fois à Toulouse) sur la musique de Gustav Mahler. Dans ce ballet apparaîtront également un ténor et une mezzo-soprano pour un mélange des genres des plus prometteurs.
Quelques concerts notables
Outre les opéras et les ballets, le Théâtre du Capitole proposera également quelques concerts au cours de la saison 2023-2024. On retrouvera ainsi Hervé Niquet avec le Chœur et l’Orchestre du Concert Spirituel le 4 octobre 2023 avec God Save The King ! de Haendel ; Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi les 28 novembre et 2 décembre ; les Louanges à la Vierge Marie de Marc-Antoine Charpentier le 30 novembre ; une Journée Mozart le 2 mars 2024 ; les Leçons de Ténèbres de Philippe Fénelon le 18 mai à la Chapelle des Carmélites ; et Les Saisons de Haydn le 28 mai, sous la direction de Jordi Savall.
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Bref, vous savez ce qu’il vous reste à faire : vous n’avez plus qu’à vous rendre sur le site de l’Opéra National du Capitole de Toulouse et réserver d’ores et déjà vos places pour les nombreux spectacles de la saison 2023-2024 !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
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Excellentissime virtuosité du langage élégant, du descriptif d’une Saison aux couleurs aussi pures et éblouissantes qu’un arc en ciel et d’une invitation constante pour des voyages musicaux si différenciés, ballets, opéras et concerts qui recèlent plus que l’excellence, un choix éclectique et des artistes talentueux. Grandement merci pour célébrer triomphalement l’Univers de la Musique, celle qui parle au cœur et à l’âme des spectateurs, ils en seront chavirés, enivrés et prompts à tendre vers une sorte de Nirvana. C’est ainsi que le Capitole de Toulouse se distingue par rapport à d’autres lieux de notre hexagonal et de ceux de l’Europe, que dis je, de la Planète ☯️