Ce samedi soir, j’étais au Théâtre du Capitole pour la deuxième Première du Barbier de Séville, le chef-d’œuvre de Gioachino Rossini. Inspiré de la comédie de Beaumarchais, cet opéra bouffe (melodramma buffo) jouit d’une distribution du tonnerre et d’une mise en scène absolument éblouissante.
Le Barbier de Séville, une mise en scène virevoltante
Sur une scène pivotante qui laisse voir tantôt l’extérieur tantôt l’intérieur de la maison du docteur Bartolo (Yuri Kissin, baryton-basse), des dizaines de personnages s’agitent et donnent vie à la ville de Séville envahie de cactus. Sous le balcon de la belle Rosina (la mezzo-soprano Adèle Charvet), le jeune comte Almaviva (incarné par le ténor Petr Nekoranec) vient chanter la sérénade à grand renfort de mariachis. Soudain, déboule sur sa vespa rouge le légendaire et joyeux Figaro (Vincenzo Taormina, baryton) chantant avec brio l’air célèbre Largo al factotum qui a scotché tout le théâtre par sa virtuosité.
Vous l’avez compris, le premier acte de l’opéra donne le ton : c’est totalement foutraque, d’une richesse visuelle et comique sans borne, sans jamais lésiner sur le talent vocal et la perfection musicale.
La comédie au Théâtre du Capitole
À côté de moi était assise une dame qui venait voir un opéra au Capitole pour la première fois. Elle était totalement émerveillée. Et je peux la comprendre… Venant moi-même plusieurs fois par an voir des spectacles, je suis toujours bluffé par les opéras que l’on voit au Capitole ! Entre la beauté de la mise en scène, le talent des interprètes, la perfection de la musique et l’humour de la pièce, l’opéra donne toujours lieu à une explosion d’émotions contrastées et époustouflantes.
Au cours de la saison 2021-2022, c’était la deuxième fois que je voyais un opéra aussi drôle. La dernière fois, c’était en mars avec l’extraordinaire Platée de Rameau, mis en scène par Corinne et Gilles Benizio (Shirley et Dino). S’il y a une conclusion à en tirer, c’est que comédie et bel canto font très bon ménage. La mise en scène de Josef Ernst Köpplinger confirme cette impression, avec une distribution qui joue totalement le jeu de la facétie et de l’espièglerie.
Si les aventures de Figaro vous plaisent, sachez que ce personnage sera de retour sur la scène du Théâtre du Capitole en janvier 2023 avec Les Noces de Figaro de Mozart, un opéra mis en scène par Marco Arturo Marelli qui raconte la suite des aventures commencées dans Le Barbier de Séville. Nous l’avions déjà vu en 2016 et c’est une merveille qu’il ne faudra absolument pas manquer !
En attendant, Le Barbier de Séville reste à l’affiche jusqu’au 29 mai prochain (à 20 heures en semaine et à 15 heures les dimanches). Courez-y sans hésiter, ce spectacle est un ravissement !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.