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Né sous une bonne étoile, Aurélie Valognes [CRITIQUE]

by Allychachoo
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De retour avec une critique d’un roman feel good, Né sous une bonne étoile d’Aurélie Valognes… Je ne pensais pas vous en parler, car définitivement ce type de romans n’est pas ma tasse de thé. Je ne vous ai d’ailleurs pas parlé des derniers de ce style que j’avais lu car… Flemme. J’avoue, la flemme d’écrire dessus. Mais au final, ce qui est intéressant aussi sur un blog c’est d’échanger avec d’autres lecteurs qui potentiellement n’ont pas le même avis n’est-ce pas ? Alors allons-y.

Né sous une bonne étoile : un roman prévisible 

L’histoire est cousue de fil blanc et ce n’est pas rien de le dire. Gustave vit dans une banlieue morose, et l’école ne l’aime pas vraiment. Depuis toujours considéré comme fainéant, rêveur, dans la lune, bref, non intégré et non intégrable dans le système scolaire. Le livre débute sur son entrée en CP, avec un sévère instit sorti de Zola qui lui fait copier des lignes dès le premier jour (vraisemblance ?). S’en suit le récit d’années douloureuses, avec sa mère Noémie, l’aide-soignante débordée par les devoirs du petit, les discours culpabilisant de l’École et un père absent. Ce n’est pas sa brillante sœur Joséphine, qui a soif de se sortir de leur condition par le travail et un égoïsme forcené, qui lui est d’un grand réconfort. Quoi que.

Et paf. Le prof providence, vous vous en doutez. Celui qui ose, qui redonne confiance, qui fait prendre conscience du potentiel faisant fi d’une éventuelle coopération avec la famille (providentiel on a dit, le sauveur !), qui saura se dresser face à sa hiérarchie forcément rétrograde. Celui qui est certes épuisé face à son travail ingrat auquel il donne tout, mais qui en bon fan du Cercle des poètes disparus saura vous montrer toute la beauté de l’Education Nationale dans ce qu’elle a de meilleur : ses individus, surtout pas son système. Qu’importe si pour cela on s’enfonce dans des caricatures à n’en plus finir. Rassurez-vous, Mlle Bergamote (et oui..) est là.

Mais pourquoi ça ne me plait pas ?

Alors.

Pourquoi je lis un livre comme alors que je sais d’avance qu’il n’est pas pour moi ? L’envie de comprendre son succès, c’est vrai. Aurélie Valognes fait partie des autrices les plus lus de France. Et j’aime toujours pouvoir me faire une idée par moi-même. Et certes, feel-good, ce n’est pas mon truc mais… J’ai envie quand même, au fond de moi, d’être touchée par des histoires sympathiques avec un happy end pour tous. Peut-on vraiment avoir un roman qui nous touche avec une histoire certes convenue mais qui nous donnerait envie de sourire à la fin ? Existe-t-il un moyen d’écrire “fais de ta différence une force” sans rentrer dans des discours lénifiant à base de maximes toutes faites ?

Car ce qui me dérange toujours dans ce genre de lecture, c’est qu’il n’y a pas de demi-mesure. Le succès sera total ou il ne sera pas. Dans Né sous une bonne étoile, le plafond de verre sera explosé et on le sait dès la page 5. Seule la réussite est possible, et elle n’existe que parce que finalement Gustave saura rentrer dans le moule (et oui), sortir de sa banlieue, être célèbre dans un métier forcément glamour. Oubliées les années de souffrance. Oubliée la pseudo-critique – rapide – du système éducatif. Limite on doit remercier à la fin car “sans les épreuves de la vie on n’avance pas”. Pas de réel humour, pas de remise en question, pas d’absurde subtilement mis en avant. Le premier degré avale tout. C’est que de toute façon, il est “né sous une bonne étoile” alors…

Bref.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé Né sous une bonne étoile. Est-ce que vous connaissez Aurélie Valognes ? Vous avez lu des romans de cette autrice ?

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Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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6 comments

Julien 30 janvier 2022 - 12 h 57 min

Pascal Fioretto la défonce dans L’Anomalie du train 006. Et en même temps, je ne suis pas étonné que cela se vende bien.

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Allychachoo 1 février 2022 - 15 h 47 min

Il faudrait que je le lise celui-là, je pense en avoir lu plusieurs dont il parle dedans ^^

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Picou 30 janvier 2022 - 14 h 21 min

J’en ai lu un, pour les mêmes raisons, on ne m’y reprendra plus. C’était niais, prévisible, bas de plafond et creux… je n’ai rien contre le feel good mais écrit avec les pieds c’est trop pour moi. après ça ne l’empêchera pas de cartonner en librairie!

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Allychachoo 1 février 2022 - 15 h 49 min

Là clairement, ce n’est pas le style qui rattrape l’ensemble… Tu as d’autres références feel good à conseiller ?

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Sophie 28 juin 2022 - 8 h 50 min

Moi j’ai beaucoup aimé ce roman ! Ce Gustave en bave avec l’école comme beaucoup d’enfants à qui l’on dit qu’ils sont « nuls en classe » alors qu’ils sont juste « pas scolaires ». Je l’ai découvert grâce à ma fille qui l’a étudié en cour de Français (en Première) et qui me l’a prêté par la suite.

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Allychachoo 28 juin 2022 - 21 h 04 min

A en juger par son succès, tu n’es pas la seule à avoir aimé ! 🙂 Moi vraiment je suis passée au travers…

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