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La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la lingerie

by Allychachoo
la mécanique des dessous

Un après-midi de week-end de septembre, nous nous baladions pas loin du Louvre… Tiens, et si on allait voir l’expo La mécanique des dessous aux Arts décoratifs ? Petite visite impromptue, pas trop d’attente devant le musée, un moment bien sympathique 😉 Nous avions vu l’affiche il y a quelques temps, on s’était dit « ça a l’air sympa » mais on ne s’était pas penché plus que ça sur la thématique. Donc nous y sommes allés sans attentes particulières et franchement on a été conquis !

Panier à coudes articulé, vers 1770, et corps à baleines, vers 1740-1760 - © Patricia Canino

Panier à coudes articulé, vers 1770, et corps à baleines, vers 1740-1760 – © Patricia Canino

« Une histoire indiscrète de la lingerie » nous explique le sous-titre. Effectivement, cette exposition redessine l’histoire des dessous du XIVème siècle pour les plus anciennes pièces jusqu’à nos jours. Au total, c’est environ 200 silhouettes féminines et masculines qui sont présentées dans une muséographie totalement sombre pour préserver les tissus. Elle met d’ailleurs parfaitement en valeur les dessous, placés dans de très grandes vitrines. Forcément, il n’est pas toujours facile de bien lire les textes explicatifs, le revers de la médaille 😉 Mais du coup, pas trop de reflets désagréables non plus ! Nous avons passé un long moment finalement dans cette exposition que nous pensions plus « petite », elle est finalement vraiment assez complète !

Ce qui est mis en avant dans cette exposition, c’est avant tout l’artifice de ces dessous, qui esquisse une histoire du corps et de ses contraintes. Un angle que j’ai trouvé vraiment intéressant, d’autant qu’il explorait le corps féminin comme le corps masculin. Nous avons donc pu admirer des fraises extrêmement imposantes (non mais vraiment, très très très extrêmes même 😉 ça m’a impressionné !), des braguettes rembourrées à l’extrême (c’était à la mode au XVIème siècle), des faux-culs à l’ampleur étonnante, des corsets d’une circonférence à faire pâlir… Des diktats physiques qui se succèdent les uns aux autres sans se ressembler ! Je connaissais certains de ces artifices, mais j’ai vraiment découvert le côté un peu plus « technique » de ces dessous : la « mécanique » est vraiment là ! Ce n’est pas une banale succession de sous-vêtements choisis uniquement pour leur esthétique, rien de bêtement racoleur : on a un vrai propos, bien construit. On redécouvre un corps éminemment culturel, ancré dans une époque.

 

Robe de cour, vers 1760 - © Lyon, musée des Tissus, photo Pierre Verrier

Robe de cour, vers 1760 – © Lyon, musée des Tissus, photo Pierre Verrier

Corps à baleines, 1770-1780 - © Patricia Canino

Corps à baleines, 1770-1780 – © Patricia Canino

Bas rembourré ou faux-mollet, 1850-1890 - © Paris, Les Arts Décoratifs, photo Jean Tholance

Bas rembourré ou faux-mollet, 1850-1890 – © Paris, Les Arts Décoratifs, photo Jean Tholance

Au milieu du parcours, on peut assister à une projection d’extrait de films où sont mis en situation des reproductions de certains de ces dessous (notamment la fameuse scène du corset d’Autant en emporte le vent). On trouve juste à côté un espace où on peut essayer certaines pièces, qui sont suspendues depuis le plafond. Une forme de pause détente dans la visite vraiment amusante, qui permet de prendre conscience de la forme de ces dessous « en situation » !

Corselet, amplificateur de poitrine, vers 1900-1910 - © Patricia Canino

Corselet amplificateur de poitrine, vers 1900-1910 – © Patricia Canino

Guêpière « Irrésistible » Lejaby, 1951-1952 - © Patricia Canino

Guêpière « Irrésistible » Lejaby, 1951-1952 – © Patricia Canino

Le seul tout petit bémol, c’est la fin… on esquisse juste l’histoire des sous-vêtements de la plus grande partie du XXème siècle et les dernières avancées en matière de lingerie du XXIème siècle. Vu la qualité de l’exposition jusque-là j’avais envie d’en savoir plus ! D’autant qu’avec les publicités consacrées aux dessous, on voit des choses vraiment amusantes ! Certaines pub devraient vous faire vraiment sourire 😉 Mais c’est vrai qu’on commence à aborder d’autres thématiques à ces époques… L’exposition se conclue par une dernière salle consacrée aux créations de stylistes contemporains : Jean-Paul Gaultier bien sûr, mais aussi Thierry Mugler, Dolce&Gabbana, Comme des garçons… Intéressant, mais plus esthétique dans son approche. Vous l’aurez compris, j’ai largement préféré la partie XIVème – XIXème siècle.

La mécanique des dessous dure jusqu’au 24 novembre, je vous la conseille vraiment car c’est une « vraie » exposition d’historien dans laquelle on apprend des choses sans tomber dans le rébarbatif. D’ailleurs, je vous invite à consulter l’espace consacré à l’expo sur le site des Arts déco, il est très complet. Inutile de vous dire que le catalogue est d’ores et déjà sur ma wish-list, d’autant qu’il a été écrit par Denis Bruna, commissaire de l’exposition mais aussi mon professeur d’art du Moyen-Âge à l’école du Louvre. Je vous dirais ce que j’en pense si je finis par craquer 😉

 

La mécanique des dessous – Une histoire indiscrète de la silhouette

Les arts décoratifs – 107, rue de Rivoli – 75001 Paris

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