Au détour d’une balade à Montmartre, j’ai eu envie de refaire un tour dans la basilique du Sacré Cœur. Moi qui adore me balader dans les églises, je me rends compte que je n’ai quasiment jamais parlé ici des édifices que j’ai pu voir… à part l’article sur la cathédrale Saint-Front de Périgueux, qui date (beaucoup) ! Comme j’ai pris quelques photos, je me suis dit que c’était l’occasion.
Une basilique tardive
Le Sacré Cœur a la particularité d’être une construction relativement récente. Elle a effectivement été construite au sommet de la butte Montmartre entre 1875 et 1923 ! Ce qui est très peu pour une basilique , vous en conviendrez. Pour autant, son emplacement mythique est lui connu pour être un lieu sacré depuis un bon bout de temps. Des druides gaulois à l’église Saint-Pierre (la plus ancienne de Paris, du XIIème siècle), en passant par des temples romains et une chapelle consacrée à saint Denis, la butte est imprégnée d’un sentiment mystique.
Le Sacré Cœur naît de la volonté d’un “Vœu national”, à l’époque où éclate la guerre franco-prusse, pour construire un édifice d’envergure consacré au cœur du Christ. Un concours public est alors lancé, remporté par l’architecte Paul Abadie. Il avait d’ailleurs déjà restauré la cathédrale Saint-Front de Périgueux, et va d’ailleurs s’inspirer du plan. Il imagine une inspiration romano-byzantine pour le Sacré Cœur, avec notamment son dôme imposant, mais ses successeurs ajouteront une forte touche de style néo-Renaissance pour aboutir à l’édifice qu’on connaît actuellement. Si le bâtiment est officiellement achevé en 1923, la fin définitive des travaux n’aura lieu qu’après la Seconde Guerre Mondiale.
Un chou à la crème, oui mais…
C’est le reproche qui lui est beaucoup fait. Le Sacré Cœur, c’est “trop”. Trop blanc, trop décoré, trop fignolé. C’est pas faux. Pas faux du tout même. Oui, mais. Si on est prêt à rentrer à fond dans le cliché du Sacré Cœur et de son quartier (ultra) touristique, cette basilique a des arguments. Avec en premier lieu, sa localisation absolument exceptionnelle. Car oui, mine de rien, quand on arrive au pied de la butte et qu’on l’admire du bas… Le bâtiment en impose. Et quand on est enfin arrivé devant l’édifice, pas de doute, la vue sur Paris à cet endroit là est à couper le souffle. Cliché oui, mais à couper le souffle.
Je ne sais pas si vous le savez, mais le nom complet du Sacré Cœur vaut son pesant de cacahouète. Sanctuaire de l’adoration eucharistique et de la miséricorde divine. Excusez du peu. C’est à dire qu’on demandait à ce bâtiment religieux de restaurer l’ordre moral de la capitale, mis à mal avec la guerre franco-russe… et surtout la Commune. Donc vous conviendrez que pour endosser ce rôle, il fallait quand même lui donner de quoi faire !
Le Sacré Cœur, un édifice d’envergure
Alors oui, trop peut-être, mais le Sacré Coeur n’en demeure pas moins un édifice religieux passionnant à visiter. Son plan en forme de croix grecque est quand même très particulier, vraiment différent de ce que l’on a l’habitude de voir dans une basilique. Ajoutez à ça la prestance de ces 4 coupoles, dont la principale culmine à 83 mètres, et bien ça en jette. Cette démesure est à admirer en mode “premier degré”, vraiment à se laisser avoir par l’immensité du lieu. Et puis moi, cette pierre de travertin qui reste blanche en dépit de la pollution, je trouve ça incroyable.
Niveau décoration intérieure, il y a aussi de quoi voir. Notamment une immense mosaïque dans le chœur qui est éblouissante, représentant le Christ en gloire ressuscité et son cœur d’or. J’aime toujours beaucoup voir la richesse et la diversité des sculptures intérieures. La préciosité et la perfection des détails sculptés dans la roche est superbe sur le saint Antoine de Padoue ou encore le Saint Michel archange par Louis Noël. Et la cohabitation avec la Vierge à l’enfant de Paul Brunet ou le Sacré-Cœur d’Eugène Benet en argent massif, franchement ça vaut le coup d’œil. Vu la superficie, il y a 1000 détails à admirer sur les murs, les vitraux, la statuaire, les décors de chaque chapelle… On peut y passer des heures. Et c’est précisément ce qui me plait !
Donc oui, je fais partie de celles qui vous diront d’aller visiter la basilique du Sacré Cœur lors d’un séjour à Paris. Cliché ne veut pas dire dénué d’intérêt, bien au contraire !
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