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Belle, belle, belle : 3x consternant

by Allychachoo
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Hier soir, je me suis retrouvée devant TF1 à regarder un téléfilm. Belle, belle, belle. Oui je sais. Rien qu’au titre j’aurais dû m’abstenir, vous avez raison. Mais bon, donc. Belle, belle, belle, annoncé à grands renforts de teasing sur la première chaîne, ça donne quoi ?

Belle, belle, belle : un remake français d’I feel pretty

Alice. Trentenaire célibataire à rondeurs, vous connaissez le profil. Boulot bof, pas de mec, là aussi vous connaissez. Bien sûr elle fantasme sur un corps parfaitement conforme aux diktats et, 2021 oblige, suit sur Insta des influenceurs qui lui font miroiter ce qu’elle n’a pas, elle. Bien sûr des amies fidèles mais qui elles non plus n’ont pas “le look” pour rentrer au Chichi, LA boîte du moment. Et bien entendu, une fascination pour une grande maison de maquillage de luxe peuplée de créatures minces et qui tirent la gueule, et bien sûr elle décroche le job et va représenter la voix du peuple. Blablabla.

Ah oui si, pardon, j’oublie le principal. En fait Alice se cogne la tête et se réveille en imaginant être devenue ultra bonnasse. Alors qu’elle est toujours elle-même, oubliés les complexes ! Et avec sa belle confiance en elle chevillée au corps, plus rien ne lui résiste. Vous imaginez déjà parfaitement la fin donc je ne vais pas vous la dire, mais oui voilà ça finit comme ça.

Alors apparemment pour réaliser ce téléfilm, Anne Depetrini a adapté un film américain sorti en 2018, I feel pretty, avec Amy Schumer et Michelle Williams. Je n’avais jamais entendu parler de ce film donc c’est sans référence que j’ai regardé la diffusion de Belle, belle, belle hier soir sur TF1. Avec ses très très très nombreuses coupures pubs.

Des acteurs sous l’eau

Niveau casting franchement, ça fait bien la blague et c’est pour cela que j’ai eu enfin de regarder malgré tout. Alice est jouée par Joséphine Draï, et le duo amoureux qu’elle forme avec Arié Elmaleh fonctionne bien. On a aussi le génial Jarry dans le rôle du collègue loufoque. Et on aurait aimé en voir beaucoup plus de Déborah Lukumuena et Suzanne de Baecque, parfaites meilleures copines !

Mais pourquoi, avec des acteurs tellement capables, a-t-on besoin de s’enfiler de tels clichés dans cette histoire qui ne peut reposer que sur leurs performances ? Joséphine Draï s’enfonce dans cette dichotomie de la nana mal dans sa peau en jogging gris qui se tient mal versus la confiante en rose et rouge qui bombe le torse. Pas de nuances. Ça sonne faux. Et je ne dirais même pas que c’est qu’elle joue mal, juste que peut-elle faire d’autre ? Car pour autant, elle est tellement solaire à plein de moments ! Les autres personnages restent eux au degré quasiment zéro de la mise en avant. On a une héroïne, point. Dommage pour les autres.

C’est ça qui est fou, c’est que ce n’est pas les acteurs le problème. Enfin, pas tous. Je ne vais pas parler de la prestation de Reem Kherici dans le rôle de Capucine Chastaing, qui est juste ridicule avec sa voix haut perchée pas crédible pour un sou. Ce qui est drôle donc, c’est que je vous avais déjà partagé ce sentiment tellement mitigé face aux acteurs dans Plan cœur. Avec Joséphine Draï déjà. Et Marc Ruchmann également, qui dans ce téléfilm interprète un personnage dont je cherche encore l’utilité. Alors pourquoi, pourquoi, ne pas se donner les moyens d’employer ces acteurs qu’on sent plein de potentiel dans des téléfilms ou série dignes de ce nom ? On n’a pas besoin d’avoir THE future série multi-primée pour avoir un truc sympa, bien ficelé, devant lequel on passerait un vrai bon moment, non ?

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On a foiré la copie !

En fait, il n’y a pas de secret. Quand tu fais l’économie d’un scénar, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Et déjà quand tu titres Belle, belle, belle… T’es mal barré ! Je me suis dit que peut-être le problème de ce téléfilm en fait, le film de base n’avait lui non plus pas de scénario peut-être ? Alors j’ai fait un truc dingue, j’ai regardé la bande-annonce de I feel pretty. Et OMG. Ah non en fait. Ce n’est pas ça le problème. Pas du tout.

C’est juste que c’est recopié et mal recopié. Et au-delà du scénario, on a oublié d’adapter des vrais dialogues en mode punchline. La comparaison avec la performance des acteurs d’origine est du coup insoutenable (Amy Shumer <3). Et les moyens pareil… On ne passe pas d’un concours de bikini à la plage à un karaoké de Belleville sans y perdre des plumes au passage, c’est moi qui vous le dit. Je ne vous parle même pas du rôle de Capucine… J’ai regardé quelques scènes de la version jouée par Michelle Williams, dans la plus pure tradition des comédies américaines, et c’est sans aucune comparaison. Face à une histoire aussi “gentillette”, on ne peut pas se contenter de traduire des vannes qui ne fonctionnent pas aussi en français… Ni de plaquer des interprétations tellement liées à leur interprète d’origine… Anne, je t’adore, je veux dire Burger quizz for ever quoi ! Mais non, désolée. C’est criminel de faire ça.

Ce qui est drôle, c’est que la veille j’ai regardé la N-ième diffusion de Bridget Jones. Et que comme d’habitude quand je tombe dessus, j’ai regardé jusqu’au bout. Pour autant Bridget Jones, dans le genre, c’est la pionnière. De ces rôles de femmes complexées qui finalement trouvent l’amour “telles qu’elles sont”. Mais pourquoi chez elle ça marche et pas là dans Belle, belle, belle ? Parce que c’est sincère. Pas d’artifices inutiles et pas cette soit disant “magie” du traumatisme crânien qui efface les complexes (et qui fait que l’héroïne se conforme en fait, au moins mentalement, à l’idée qu’un corps soit-disant idéal est la clef ultime d’une vie “parfaite” de succès…). Quand Bridget est en confiance, elle n’a pas besoin d’avoir le cheveu brushingué ni la garde-robe plus lumineuse. Elle l’incarne.

On a donc d’un côté Bridget la pionnière ancrée dans le réel, de l’autre le côté fun et son too much à l’américaine qui semble parfaitement fonctionner de I feel pretty. Et au bout du bout du bout du rouleau Belle, belle, belle. L’histoire simple et gentillette de la confiance en soi peut fonctionner. Mais à quoi ça sert de refaire si c’est pour refaire mal ?

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Vous avez regardé Belle, belle, belle vous aussi ? Vous en avez pensé quoi ?

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