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Août 2021, le bilan culturel

by Julien
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Il serait trop long de vous énumérer toutes les belles découvertes culturelles faites en août 2021, mais une chose est sûre : la machine est à nouveau en marche. Je ne rentrerai pas dans les détails de toutes les expos vues ce mois-ci, mais j’espère bien avoir le temps d’y consacrer quelques articles courant septembre. En attendant, je vous propose un bilan avec les rubriques habituelles : cinéma et lecture (pas de théâtre évidemment ce mois-ci, puisque le mois d’août est traditionnellement celui de la relâche). C’est parti pour le bilan culturel du mois d’août…

Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy

Voici un grand classique que je n’avais pas vu depuis très longtemps ! C’est pourtant toujours un plaisir renouvelé que de revoir un film de Jacques Demy. Et Les Demoiselles de Rochefort est sans doute l’un des meilleurs il faut bien le dire !

Le visionnage de ce film fut totalement imprévu. J’étais en vacances à Evora (Portugal) et en passant près d’une vaste cour, j’ai vu une affiche qui annonçait le soir-même en plein air la projection de ce film français. Je n’ai pas hésité afin de me rendre au rendez-vous !

Les demoiselles de Rochefort
Les Demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1967)

La grande force de ce film, ce sont ses chansons signées Michel Legrand bien sûr, mais surtout son casting. Bien sûr, l’incontournable Catherine Deneuve qui incarna Peau d’âne et l’héroïne des Parapluies de Cherbourg, du même Jacques Demy, mais surtout – et c’est plus inattendu – le grand Gene Kelly dans le rôle d’Andy Miller. C’est fou comment ce mec crève l’écran ! Il arrive tardivement dans le film, mais il suffit qu’il entre dans le champ de la caméra pour la première fois pour que tout le film s’en trouve transfiguré ! Il est clairement l’atout majeur de ce film qui, par ailleurs, n’en manque pas (d’atouts). Les dialogues me font toujours autant rire et les personnages cultes me sont instantanément revenus en mémoire : le fameux Monsieur Dame, les incontournables sœurs jumelles (nées sous le signe des gémeaux, mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol, sol sol ré do) sans oublier Monsieur Dutrouz (avec un “z” ça va se soi) !

Si vous ne l’avez jamais vu, voilà un film familial que je vous recommande chaleureusement !

Martin Eden, de Jack London

Encensé, considéré comme le chef-d’œuvre de Jack London, le roman Martin Eden a été une grosse déception littéraire. Est-ce le fait d’en avoir trop entendu parler ? Ou que l’on m’en ait dit tant de bien ? Ou à un mauvais goût collectif dont j’ai été miraculeusement épargné ? Ou inversement, une forme de génie si sublime qu’elle m’est restée inaccessible ? Je ne sais pas… mais en tous cas je me suis beaucoup ennuyé en tournant les pages de ce roman d’apprentissage.

Martin Eden Jack London

Martin Eden est un homme du peuple. Il a 20 ans et est de nature assez grossière. Mais sa rencontre avec Ruth, une bourgeoise extrêmement policée, va avoir raison de lui et l’inciter à s’éduquer, à s’élever intellectuellement et socialement. Autodidacte, il va se découvrir une véritable passion pour la lecture et l’écriture et va tout mettre en œuvre pour tenter de briller aux yeux de celle qu’il aime. Idéaliste, il est persuadé qu’à force de travail, les barrières sociales qui le séparent de celle qu’il aime vont enfin tomber et qu’ils pourront enfin vivre pleinement leur passion.

Franchement, j’ai trouvé cette histoire bien prévisible et surtout très laborieuse dans sa narration. Très répétitif, on devine toujours avec quelques coups d’avance ce qui va arriver au héros deux ou trois chapitres plus tard. Jack London a-t-il voulu, à travers ce récit d’apprentissage, exorciser sa propre part d’idéalisme comme Flaubert le fit avec Madame Bovary qu’il considérait comme sa cure anti-romantique ? Je n’ai pas trouvé d’étude dans ce sens-là et je le regrette, car c’est pour moi la seule lecture qui pourrait rendre ce récit un tantinet digeste… Qu’en pensez-vous ?

Nuit-d’Ambre, de Sylvie Germain

Cinq ans séparent Nuit-d’Ambre (publié en 1989) et Le Livre des Nuits (publié en 1984). Cinq ans, c’est également le temps qui sépare ma lecture de ces deux magnifiques romans, puisque je vous avais parlé du premier tome en 2016 et que je viens de lire Nuit-d’Ambre cet été (soit en 2021).

Nuit d'Ambre Sylvie Germain

Le Livre des Nuits est un roman que j’ai encensé pour de nombreuses raisons. J’ai immédiatement eu un coup de foudre pour l’écriture de Sylvie Germain et les personnages qu’elle a inventés dans son premier roman. La question que je me suis posée en lisant Nuit-d’Ambre était la suivante : “vais-je me rappeler de tous les personnages et de toutes les intrigues ?” Il faut dire que Le Livre des nuits raconte une histoire qui se déroule sur près d’un siècle et dont les protagonistes sont les membres de la famille Péniel sur quatre générations, notamment les aventures des quinze enfants de Victor-Flandrin Péniel dit Nuit-d’Or-Gueule-de-Loup.

Nuit-d’Ambre est l’histoire de son petit-fils, Charles-Victor Péniel qui – comme l’annonçait l’excipit du Livre des Nuits – “[est] à son tour voué à lutter dans la nuit. Au mi-nuit de la Nuit.” Tout commence par un accident de chasse au cours duquel un enfant est tué. Le corps est ramené à la famille qui va lentement se déliter, incapable de faire le deuil de cet être innocent. Nuit-d’Or-Gueule-de-Loup, presque centenaire, disparaît bientôt après avoir donné naissance à ses deux derniers fils : Septembre et Octobre, seizième et dix-septième de la lignée, qui s’élèveront seuls. Dans une France à la fois très ancrée dans la réalité historique et en même temps parfaitement magique, Nuit-d’Ambre va tracer son chemin afin d’exorciser les démons de la famille Péniel. Pendant ce temps en Algérie, un lourd conflit (que l’on n’appelle pas encore “guerre” mais “événements”) marque la famille par de nouvelles cicatrices, puis la France entre dans cette période folle ouverte par mai 68 à travers laquelle Charles-Victor va passer comme un fantôme dans la nuit.

Sylvie Germain a encore frappé très fort avec ce roman exceptionnel ! C’est pourquoi je renouvelle mon conseil si vous en l’avez pas déjà suivi : lisez Le Livre des nuits ! Lisez Nuit-d’Ambre ! Plongez à corps perdu dans les romans de Sylvie Germain !

Selon vous, quelle œuvre de cette merveilleuse autrice dois-je lire maintenant ?

Le discours, de Fabrice Caro

Je vous ai souvent parlé de cet auteur qui a signé des bandes dessinées tordantes sous le peuso de FabCaro. Je vous parlais ici de Zaï Zaï Zaï Zaï, de Formica et encore ici de Moins qu’hier (plus que demain). Le premier avait d’ailleurs était adapté en pièce de théâtre radiophonique, dont je vous avais fait la chronique ici.

Eh bien FabCaro est aussi romancier, j’en veux pour preuve ce petit bouquin (seulement 210 pages) prêté par une amie et lu dans le week-end.

Le Discours Fabrice Caro

Au cours d’un repas familial des plus soporifiques, Adrien est interpelé par son futur beau-frère Ludo qui lui demande de faire un discours pour le mariage de sa sœur. Oui mais voilà, Adrien n’a pas du tout envie de faire un discours – encore moins pour sa sœur avec qui il n’a quasiment rien en commun – et surtout Adrien n’a pas la tête à ça, lui qui a envoyé un texto à son ex à 17h24 (lu à 17h56) auquel elle n’a toujours pas répondu…

On retrouve dans ce livre tout l’humour de FabCaro. Les chapitres sont courts et efficaces, comme les planches de ses bandes dessinées. Il lui suffit de quelques phrases pour croquer en un instant les petits travers de la vie d’une famille lambda dans laquelle tout le monde reconnaîtra les siens. Il n’y a pas un chapitre qui ne m’ait pas fait rire (ou au moins sourire). Le seul problème peut-être, la fin un peu abrupte qui semble trahir une panne d’inspiration (un peu comme Adrien et son discours, finalement).

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Voilà pour le bilan du mois d’août ! Promis, je vous parlerai bientôt aussi de toutes les expos qui étaient sympa cet été (et elles sont nombreuses). Et vous, votre bilan culturel du mois d’août, il ressemble à quoi ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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1 comment

Mady 31 août 2021 - 20 h 54 min

ah les Demoiselles de Rochefort, une de mes comédies musicales favorites !! Ces lectures me tentent bien aussi.

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