Donc l’abbatiale de Conques. Je vous disais qu’il m’était impossible de ne pas y consacrer un article entier. Car c’était ce que je voulais voir. Et je n’ai pas été déçue…
L’abbatiale de Conques : un peu d’histoire
L’histoire religieuse de Conques remonte a priori au Vème siècle, et au VIIIème siècle l’ermite Dadon y fonde un monastère. C’est ensuite que ça devient intéressant, car suite à une “translation furtive”, pouf, on a les reliques de sainte Foy. Par “translation furtive”, entendez : les reliques ont été piquées dans une autre église. J’adore ce genre d’histoire. Car ensuite, paf, ça fait des Chocapics. Miracles à la pelle, et les pèlerins affluent. Rajoutons à ça qu’après la ville est sur le chemin vers Saint-Jacques de Compostelle, vous avez le combo gagnant. L’abbatiale Sainte-Foy est the place to be au XIIème siècle.
Car en effet, l’abbatiale de Conques actuelle est construite entre le XIème et le XIIIème siècle. C’est donc une architecture de type romane, aka la plus belle des architectures qui soit (sans aucun parti-pris bien entendu). Excusez moi du peu, mais il s’agit du prototype des grandes églises romanes du sud de la France. Dont la basilique Saint-Sernin de Toulouse. Et oui, c’est sublime.

Le fameux tympan du Jugement dernier
Quelle émotion dès l’entrée de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques. Car au-delà de son architecture, elle est connue pour son spectaculaire tympan de style roman. Il représente une scène du Jugement dernier. On retrouve 3 niveaux représentant les mondes célestes, terrestres et souterrains. Et dans la partie basse, une opposition entre le Paradis et les Enfers. Un ensemble sculpté magistral, travaillé dans des blocs de calcaire de Lunel jaune. La précision de la sculpture est incroyable, vous vous en rendrez compte sur chacun des 124 personnages de ce tympan. Croyez moi, on peut presque compter les dents dans la gueule du Léviathan !
Je crois que je suis restée bien 45 minutes devant le tympan. Il est encore plus beau, encore plus délicat et détaillé que tout ce que j’avais pu imaginer. C’est là qu’on se rend compte que les reproductions ne rendent jamais compte de la réalité des œuvres. Car je l’ai étudié longuement ce tympan à l’Ecole du Louvre. Et j’en ai lu des pages et des pages sur cette œuvre d’art qui me fascine ! Mais rien ne vaut la confrontation directe avec cette sculpture. Je me sens chanceuse d’avoir pu voir cela dans ma vie.

Dans l’abbatiale de Conques
Bien entendu, le spectacle continue une fois passés les portes de l’abbatiale Sainte-Foy ! On est, comme souvent je trouve dans l’intérieur des architectures romanes, sur une atmosphère plutôt sobre. J’ai particulièrement aimé voir au niveau de la sacristie les fresques du XVème siècle racontant le martyr de sainte Foy. Et ais-je besoin de mentionner la beauté des chapiteaux romans, une autre de mes grandes passions ? On en trouve d’ailleurs également de superbes représentations au niveau des vestiges du cloître.

Et comment ne pas citer les fameux vitraux de Pierre Soulages, installés dans l’édifice en 1994. Sa collaboration avec le verrier Jean-Dominique Fleury est un bel exemple de fusion d’un travail contemporain et d’un édifice pluriséculaire. A la fois minimaliste et spirituel, leur camaïeu de gris est étonnant dans un tel endroit mais se fond finalement parfaitement.

Donc l’abbatiale de Conques est à voir au moins une fois dans sa vie. Son tympan du Jugement dernier est l’une des plus belles œuvres du Moyen-Âge occidental à mon humble avis.

A l’occasion de notre petit périple dans le Rouergue, nous avons donc laissé Conques avec des étoiles plein les yeux pour se diriger vers la suite de notre parcours. Direction Rodez !







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