Mais qui est Océanerosemarie ? Son visage vous est peut-être familier et vous avez sans doute déjà entendu de son spectacle à succès La Lesbienne invisible. J’ai profité de mon récent séjour à Paris pour aller voir son tout nouveau one-woman-show Chatons Violents au Théâtre de la Gaîté Montparnasse et mon jugement est sans appel : j’ai adoré !
Pour ceux qui ont l’habitude de lire mes chroniques théâtrales sur Culture déconfiture, vous savez certainement que je ne suis pas un adepte des « seul(e) en scène », en particulier quand ceux-ci relèvent du stand-up ! Ces prestations, qui se ressemblent toutes et sont souvent assez proches des conversations de comptoir, permettent rarement de mettre en valeur un jeu d’acteur intéressant, une performance ou un texte intelligent. Mais en ce qui concerne le spectacle d’Océanerosemarie, il n’en est rien !
Dans Chatons Violents, elle prend en grippe les bobos parisiens et leurs travers, mais aborde également des sujets plus engagés qui remettent en cause notre rapport (et notre participation) à la violence ordinaire. Elle dénonce avec justesse le racisme de gauche en s’attaquant notamment à ceux qu’elle appelle les « BBB », les « bons blancs bobos », personnages à travers lesquels on peine à ne pas reconnaître notre propre entourage (quand ce n’est pas soi-même). La prestation de cette comédienne et la qualité de son texte ne sombrent jamais dans la facilité. Les applaudissements étaient nourris à la fin de la pièce, preuve s’il en faut une que le public a été conquis !
Le spectacle propose également des moments plus légers, notamment le premier sketch en forme de scène de ménage qui vire à l’absurde, ou la plongée au cœur d’une classe de primaire pour célébrer l’hypocrite journée de la Laïcité du 9 décembre. L’équilibre entre légèreté et engagement est parfait !
En bref, vous avez jusqu’au 4 avril prochain pour aller applaudir Océanerosemarie au Théatre de la Gaîté Montparnasse, les dimanches et lundis soirs à 20h30 ! Alors, on réserve ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
