J’ai récemment profité de mon séjour à Paris pour faire une petite mise à jour culturelle. Outre la visite de la Fondation Louis Vuitton et du Musée de l’Homme qui furent pour moi des nouveautés, je suis retourné aux musées du Louvre et d’Orsay, qui sont des incontournables de la capitale et qui recèlent de nombreux chefs-d’œuvre.
Je vous propose aujourd’hui de revenir avec moi dans les salles d’Orsay et de porter votre attention sur les œuvres qui m’ont le plus marqué (et qui contre toute attente ne sont pas les masterpieces annoncées dans les guides et les plaquettes). Je ferai également avec vous une pause analytique sur un tableau d’Eugène Burnand des plus fascinants !
D’abord, mon petit catalogue personnel : deux portraits virils peu classiques, une porte dantesque, un animal aquatique paysage urbain nocturne, et des camélidés qui s’ébrouent et se papouillent… pour finir sur une oeuvre plus religieuse qu’elle n’y paraît !
Portrait de jeune homme, Louis Welden Hawkins
La porte de l’Enfer, Rodin
Portrait d’Henry Samary, Louis Anquetin
Avenue de Clichy à cinq heures du soir, Louis Anquetin
Deux lamas, Bugatti
L’un des tableaux qui m’a le plus saisi est incontestablement celui d’Eugène Burnand intitulé Les Disciples Pierre et Jean courant au sépulcre le matin de la Résurrection. Dans cette œuvre étonnante, le peintre suisse évoque un épisode biblique raconté dans l’Evangile de Jean. C’est le moment où les disciples commencent à comprendre que tout ce que leur a dit Jésus est la vérité.
En amateur de peintures sacrées, j’ai été vraiment frappé par l’originalité de cette œuvre.
Les disciples Pierre et Jean courant au sépulcre le matin de la Résurrection, Eugène Burnand
Différents sentiments se lisent sur le visage de Jean (en blanc) et de Pierre (en rouge et bleu). L’espoir se voit en Jean qui a les mains jointes et les yeux humides. Outre la fatigue, c’est plutôt le doute qui est sur le visage de Pierre, qui a toujours émis des réserves sur le message de Jésus et l’a renié. Il a les yeux hagards. Les voilà donc qui se hâtent pour voir le sépulcre par eux-mêmes.
On pourra se demander si le tableau d’Eugène Burnand est véritablement une œuvre religieuse. En effet, ce tableau n’affirme rien, si ce n’est le doute. En tous cas, il n’est pas au service de la foi et ne présente aucune révélation ni transcendance. Le tableau de Burnand entre plutôt dans la catégorie des curiosités, c’est-à-dire des tableaux réalistes qui n’ont qu’un lien anecdotique avec l’histoire biblique. Ils racontent des péripéties et non les évènements les plus fondamentaux. Ils ne servent pas le culte, même s’ils permettent de mieux le comprendre. Ils sont néanmoins parfaitement en correspondance avec leur temps.
En effet, dans la deuxième partie du XIXe siècle, le renouveau de la peinture religieuse est en plein déclin. Il est victime de sa propre incapacité à se renouveler. C’est pourquoi, dans ce tableau, Burnand a tenté de donner une nouvelle vision des textes sacrés, moins transcendantale et plus proche de nous.
Aviez-vous déjà été interpelés par cette oeuvre ? Je passerai désormais la voir à chaque fois que j’irai à Orsay !
Bon à savoir : (remarque pas du tout artistique mais néanmoins importante) le musée d’Orsay possède son propre restaurant au niveau 2 et sa cafétéria au niveau 5. Comme le musée est vaste, il est recommandé de profiter de ces deux espaces pour faire une pause pendant votre visite. Je vous conseille en particulier la cafétéria, située derrière l’une des horloges du musée : le cadre y est d’une folle originalité et les plats sont délicieux, pour un coût raisonnable !
Et vous, quelles sont vos oeuvres préférées du musée d’Orsay ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
4 comments
La porte de l’enfer m’attirera toujours, cette foule de détails si réels …
A Orsay, je passe toujours par 3 espaces : les impressionnistes, pour vouer mon amour à Renoir. Après je passe par l’art nouveau dont j’adore le style en arabesque, si détaillé et somptueux. Et mon dernier passage obligatoire passe par les symbolistes, en particulier Gustave Moreau et ce tableau sur Orphée.
Gustave Moreau, je suis un inconditionnel également ! Es-tu allée au Musée qui porte son nom dans le 9e arrondissement ? C’est son ancien atelier et c’est vraiment un espace fabuleux très différents des « musées traditionnels » ! J’y suis allé il y a quelques années mais n’ai pas eu l’occasion d’y retourner lors de mon dernier séjour à Paris. En ce moment, ses oeuvres sont en regard avec celles de son élève Georges Rouault que je ne connais pas, mais ça a l’air très intéressant.
Et puis l’Art nouveau, c’est également une passion ! J’ai habité à Nancy pendant 3 ans, qui fut un foyer de l’Art nouveau, c’était un régal ! et j’adore encore plus sa veine espagnole avec Gaudi (dont je parlerai prochainement dans un article) !
Je ne suis pas encore entrée au musée d’Orsay, il y a tellement de choses à faire à Paris … Néanmoins il faut que je remédie à ça !
Moins vaste que le Louvre, et tout aussi riche en chefs-d’oeuvre (que je n’ai pas listés ici) ! Profite d’un premier dimanche du mois pour un accès gratuit, ça vaut vraiment le coup !