C’est un bilan culturel qui passe inaperçu ce mois-ci… Pour tout dire, il a même failli passer à la trappe tellement il est pauvre. Non pas que la période n’ait pas été chargée, notamment avec la rentrée (professionnelle, culturelle, littéraire…) mais rien à faire ! Peu d’œuvres vues au cinéma, ni aucune œuvre intégrale lue. Culture déconfiture battrait-il de l’aile ? Que nenni, il s’agissait d’une simple respiration avant de replonger dans les abysses de la culture pour le dernier trimestre de 2017 ! A vos marques ? Prêts ? C’est parti pour le mini-bilan de septembre !
⊕ Ôtez-moi d’un doute, de Carine Tardieu : Le synopsis raconte une quête, celle d’Erwan (François Damiens) qui découvre après 40 ans que son père… n’est pas son père biologique. Il part donc à la recherche de ses origines, non sans quelques contrariétés au passage. Film très bien écrit, sans temps mort, jamais tout à fait là où on l’attend, vous avez la garantie de voir là une bonne comédie, intelligente et pleine de tendresse. De surcroît, les comédiens qui portent ce film sont vraiment à la hauteur, en particulier François Damiens qui ne cesse de nous étonner film après film par sa sensibilité et sa justesse. On a eu aussi un coup de cœur pour la bande-son et ses airs de flûte ! Vous nous en direz des nouvelles.
⊕ Mother !, de Darren Aronofski : Le film a fait des émules. Comme dans ses films précédents (Requiem for a dream ou Black Swann), Aronofsky tente de créer une tension jusqu’à faire basculer la réalité dans le cauchemar. Ce nouveau métrage pousse la distorsion du réel beaucoup plus loin que ses films précédents, au point de perdre un peu ses spectateurs. Entre Rosemary’s baby, Hantise et le mythe de Pygmalion, ce film instaure un sentiment d’oppression et d’angoisse. Le film a particulièrement été remarqué pour la prestation de Jennifer Lawrence qui hante chaque plan : elle est à l’écran de manière quasi ininterrompue pendant les deux heures du film, dont plus de 60 minutes en gros plan ! En bref, si vous n’appréciez pas cette actrice, ce film risque d’être un long moment de torture pour vous.
⊗ Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc, de Bruno Dumont : Que dire de ce film musical ? « Au secours » ? « Cachez les enfants » ? « Mieux vaut entendre ça que d’être sourd » ? Y a-t-il pire situation que de voir ce film ? Peut-être que oui : jouer dedans…
⊕ Jeanfi décolle, par Jeanfi Janssens : En avant-première du festival Saint-Sulpice de rire, l’équipe du blog est allée voir ce one-man-show déjanté à Gaillac. Le comédien y raconte sa reconversion au théâtre, après une première vie de steward. Mais un steward venu du Nord, s’il-vous-plait ! En bref, nous avons ri des premières secondes jusqu’à la toute fin du spectacle. Charlotte a hurlé de rire comme une baleine et Julien comme une otarie. Les sketchs de Jeanfi font mouche, il est tordant sur chaque histoire. Sa vie d’hôtesse de l’air, son coming-out (vous ne saviez pas ce qu’est une Marie Toutoule ?), ses tentatives d’achat d’appartement avec Stéphane Plaza, ses expériences de chirurgie esthétique… Tout y passe, assorti de son inénarrable accent ch’ti. Ce spectacle est un régal qu’on ne peut que vous conseiller avec un immense enthousiasme, et qui devrait faire une large unanimité. Nul doute qu’on entendra parler de Jeanfi Janssens dans les années à venir !
Avec seulement quatre objets culturels au compteur, je vous avais prévenu que ce bilan serait maigre. Et vous, comment avez-vous agrémenté votre mois de septembre ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
