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Le Messie de Haendel : une œuvre majeure à découvrir en concert

by Julien
Le Messie Laurence Equilbey © Antoine Saito

Lorsque l’on évoque l’histoire de la musique classique, le nom de Georg Friedrich Haendel se démarque incontestablement. Parmi ses œuvres les plus emblématiques, Le Messie occupe une place centrale, tant par sa profondeur musicale que par son impact culturel. Il est indéniable que cette composition représente l’un des sommets du répertoire choral et orchestral. Cette semaine, les Grands Interprètes ont invité le chœur accentus et l’Insula orchestra dirigé par Laurence Equilbey pour interpréter ce monument de la musique classique.

La richesse musicale du Messie

Composé en 1741 en un temps record de 24 jours, Le Messie est une fresque musicale qui puise ses racines dans les textes bibliques. La maîtrise avec laquelle Haendel a su mettre en musique ces textes, allant des prophéties à la passion du Christ, est tout simplement stupéfiante. Les airs comme Hallelujah ou For unto us a Child is Born sont devenus des pièces emblématiques du répertoire baroque, reconnues et célébrées à travers le monde.

La Maîtrise de Toulouse a d’ailleurs interprété le fameux Hallelujah la semaine dernière lors de l’Happy Hour de Noël de l’Orchestre National du Capitole, mais le morceau a pris une tout autre profondeur hier soir quand il a été entonné par le chœur accentus, avec sobriété et efficacité. C’est d’ailleurs ce même chant qui a été repris en fin de concert en guise de rappel, pour le plus grand plaisir des Toulousains qui ont ovationné les musiciens et les chanteurs.

Une fusion de genres

Le Messie est une fusion magistrale de différents genres musicaux. Il mêle des airs solistes émouvants, des chœurs grandioses, et des orchestrations brillantes. J’ai beaucoup aimé les airs du contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian, dont le timbre m’est plus agréable que celui de Jakub Jósef Orliński vu plus tôt dans la saison.

Tout au long du concert, nous sommes passés de moments intimes à des instants de jubilation collective. J’ai été très étonné par la manière dont Laurence Equilbey a dirigé ses musiciens, avec des mouvements courts mobilisant davantage ses avant-bras que ses épaules. J’ai rarement vu un chef aussi sobre dans sa gestuelle, et pourtant si efficace dans la direction de l’orchestre.

Un impact culturel et spirituel profonds

Au-delà de son excellence musicale, Le Messie résonne profondément avec les thèmes spirituels et culturels de son époque. Il capture l’essence de la foi, de l’espoir et de la rédemption. À travers ses mouvements, il raconte une histoire universelle, touchant à la condition humaine, à la quête de sens et à la transcendance. Forcément en cette période de fêtes qui commence, ce programme tombait parfaitement à pic ! Même si, à titre personnel, je célèbre plus volontiers le Noël païen que le Noël chrétien, je dois admettre qu’on ne peut pas être insensible à cette musique aux intonations religieuses.

Entendre Le Messie en concert est une expérience transcendante. La puissance des chœurs, l’éclat des instruments d’époque, et l’émotion palpable des interprètes créent une atmosphère unique. L’Insula orchestra nous a immergés dans la grandeur de cette œuvre, capturant toute sa majesté et sa profondeur. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé revoir Pablo Gutiérrez Ruiz en violon solo au cours de ce concert, lui qui avait déjà brillé parmi les deuxièmes violons du concert de la rentrée des Grands Interprètes, avec les Musiciens du Louvre – il s’agissait déjà de la musique d’Haendel, avec les Concerti grossi Opus 3.


Le Messie de Haendel n’est pas simplement une œuvre majeure de la musique classique ; c’est un chef-d’œuvre intemporel qui continue d’inspirer et d’émerveiller les générations. Pour tous les amateurs de musique, il est essentiel d’expérimenter cette œuvre en concert, de vivre sa magie et de se laisser transporter par sa beauté intemporelle.

Photo de couverture (Laurence Equilbey) © Antoine Saito

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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