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La Fabrique de l’Opéra du Capitole, une magnifique exposition au Couvent des Jacobins

by Julien
La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture

Hier soir, nous avons eu la chance d’assister au vernissage de l’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » qui sera visible au Couvent des Jacobins (Toulouse) jusqu’à la fin de l’été. Quel plaisir de déambuler dans cette expo où l’on peut voir au plus près les décors, costumes et accessoires qui ont été utilisés sur la scène de l’Opéra National de Toulouse ces dernières années ! Rusalka, I Due Foscari, La Walkyrie, L’Or du Rhin, La Dame de Pique… les grands opéras et ballets se dévoilent à nous sous un jour nouveau.

Pourquoi ne faut-il pas manquer l’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » aux Jacobins ?

Près de 150 pièces exceptionnelles et 900 objets sont exposés au Couvent des Jacobins dans une scénographie spectaculaire et immersive qui évoque le déroulement d’un opéra en plusieurs actes. Sommes-nous dans la caverne d’Ali Baba ou bien dans la grotte d’Ariane à Naxos, comme le laisse imaginer la première pièce – colossale – qui fait office d’introduction à l’exposition ? Cet opéra mis en scène par Michel Fau, qui m’avait impressionné sur scène en 2019, revit aujourd’hui à travers ses vestiges : éléments de décors, costumes et accessoires qui continuent d’exister longtemps des années après la fin des représentations.

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
La Fabrique de l’opéra du Capitole au Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
ariane a naxos
En 2019, ce décor apparaissait dans le spectacle Ariane à Naxos mis en scène par Michel Fau

Comment ne pas être émerveillé par l’escalier monumental de La Walkyrie ? ou encore par les impressionnantes perruques, imaginées par Christian Lacroix pour Un ballo in maschera ? Les différents espaces de l’exposition révèlent sans cesse de nouvelles surprises et nous font revivre la magie des spectacles.

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Sur les marches de l’escalier monumental de l’Acte II de La Walkyrie (décors d’Ezio Frigerio) sont exposés divers costumes vus dans les opéras joués au Capitole © Culture déconfiture
La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Perruques et postiches © Culture déconfiture

Un retour aux sources

Cette exposition est l’occasion de revenir sur une période méconnue de l’histoire du Couvent des Jacobins qui a hébergé les ateliers de l’Opéra national du Capitole de 1954 à 1981 dans l’ancien réfectoire. Aujourd’hui, c’est là que sont exposées les maquettes, esquisses, affiches… et c’est là que l’on peut voir (sous une voûte de tutus) quelques enregistrements vidéo grâce auxquels on peut redécouvrir tous ces éléments de spectacle en pleine action.

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
La maquette du décor de l’acte II de La Traviata joué le mois dernier sur la scène de l’opéra National du Capitole de Toulouse (décors d’Antoine Fontaine) © Culture déconfiture
La Traviata - Victoire Bunel (Flora Bervoix) - crédit Mirco Magliocca
… et le décor réel de La Traviata (au centre, Victoire Bunel joue Flora Bervoix) © Mirco Magliocca
La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Maquette pour la ruelle de l’acte II des Maîtres Chanteurs de Nuremberg mis en scène en 2002 par Nicolas Joel (décors de Jean-Marc Stehlé et Antoine Fontaine) © Culture déconfiture
La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Les magnifiques accessoires des spectacles du Capitole © Culture déconfiture

L’exposition « La Fabrique de l’Opéra du Capitole » met ainsi en lumière le savoir-faire des différents métiers de la création, qui restent habituellement dans l’ombre. De la direction artistique aux ateliers de production (peinture, sculpture, ferronnerie, couture, etc.) en passant par les rôles du scénographe et du bureau d’études, aujourd’hui tout nous est montré. On en apprend davantage sur les techniques propres à chaque métier dont le travail, aussi minutieux que créatif, fascine.

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Les armes (factices) utilisées dans les spectacles du Capitole © Culture déconfiture

Pour ma part, j’ai ainsi appris ce qu’était l’atelier flou, c’est-à-dire celui qui réalise les costumes féminins.

L’atelier flou

Son nom vient de la méthode de réalisation des vêtements souples et déstructurés en matière fluide comme les robes. Contrairement aux costumes masculins coupés à plat à partir d’un patron, les volumes, les effets et les tombés sont recherchés directement sur le mannequin d’atelier sur lequel vient s’épingler la toile de patron. Cette toile, qui est travaillée telle l’argile par le sculpteur, permet des libertés aériennes et artistiques que nulle autre technique ne saurait satisfaire. Sous l’autorité de la responsable de l’atelier couture, la cheffe d’atelier flou gère environ cinq couturières ainsi que des apprentis, intermittents et stagiaires.

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
La Fabrique de l’opéra du Capitole au Couvent des Jacobins © Culture déconfiture

Une exposition unique

Découvrir ainsi l’envers du décor d’un spectacle est un privilège exceptionnel. Jamais les spectateurs n’ont l’occasion de voir d’aussi près les objets qui participent à la magie d’une pièce. Dans cette exposition, on peut même se prendre pendant quelques instants pour un personnage d’opéra et s’asseoir dans un trône (en carton-pâte, certes) de pharaon, d’empereur ou de tsar…

La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Oserez-vous vous asseoir dans le trône de Boris Godounov entre les deux bébés géants de L’Or du Rhin ? (décors d’Ezio Frigerio) © Culture déconfiture

Bref, le Couvent des Jacobins nous offre une occasion rêvée de plonger dans les coulisses de l’Opéra National du Capitole et de découvrir un artisanat d’art du plus haut niveau qui prélude à la magie du spectacle !

Ne manquez pas d’aller voir ces magnifiques objets jusqu’au 24 septembre 2023.

Rusalka (Piotr Buszewski ; mise en scène : Stefano Poda) / Crédit : Mirco Magliocca
Les mains géantes de Rusalka font temporairement partie de l’exposition (mise en scène de Stefano Poda) © Mirco Magliocca
Rusalka (Anita Hartig & Claire Barnett-Jones ; mise en scène : Stefano Poda) / Crédit : Mirco Magliocca
… tout comme l’impressionnant costume de la sorcière Ježibaba (porté ici par la mezzo-soprano Claire Barnett-Jones) © Mirco Magliocca
La Fabrique de l'opéra du Capitole Couvent des Jacobins © Culture déconfiture
Le sublime costume du Prince de Rusalka (au centre et à droite) a été imaginé à partir du tableau de Jupiter et Sémélé de Gustave Moreau (à gauche) © Culture déconfiture

INFORMATIONS PRATIQUES

Prix de l’exposition compris dans l’achat d’un billet d’entrée au cloître sans supplément.

Du 6 au 31 mai : Tarif plein 4 €/ Tarif réduit 2,50€
Du 1er juin au 24 septembre : Tarif plein 5 €/ Tarif réduit 3€
Gratuit pour les étudiants, moins de 18 ans, pass tourisme, carte invalidité, journalistes, tous les premiers dimanches du mois, …

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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