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Saint-Pétersbourg s’invite à Toulouse

by Julien

Vendredi soir à Toulouse, La Halle aux Grains et les Grands Interprètes accueillaient l’Orchestre philarmonique de Saint-Pétersbourg, sous la direction de Yuri Temirkanov. Au programme de cette soirée : Rimski-Korsakov et Tchaïkovski. Même si la salle de concert n’était pas comble, les applaudissements ont été nourris au terme de deux heures de musique à la Russe. Quant à moi, je me suis amusé à observer la ressemblance frappante entre un jeune violoncelliste et Marcel Proust, ce qui a suffit à me rendre heureux 🙂

 

  1. La légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia, suite – Rimski-Korsakov

Il ne s’agissait ce soir que d’un court extrait de l’opéra, considéré comme le chef-d’œuvre du compositeur. Selon la légende, la ville de Kitège allait être envahie par les Tartares, et Sainte Fevronia parvint par le pouvoir de ses prières à la rendre invisible et à la sauver. Dans cet opéra, les références chrétiennes ont été gommées au profit d’une atmosphère et d’une tonalité inspirée de la tradition slave. Je ne connaissais pas cet opéra du vingtième siècle naissant (1907), mais cette mise en bouche m’a donné envie de le découvrir.

 

  1. Francesca da Rimini – Tchaïkovski

La vie et les amours de cette jeune italienne ont d’abord été immortalisées par Dante dans sa Divine comédie. Selon le récit, Francesca avait été mariée de force avec un homme hideux, mais entretenait une relation adultère avec son beau-frère. Lorsque le mari découvrit la vérité, il poignarda son épouse et son frère. Le poème symphonique écrit par Tchaïkovski est quasiment contemporain à son Lac des Cygnes. Ce bref opus est très agréable à découvrir, malgré une fin un peu trop boum-boum à mon goût.

 

  1. Symphonie n°5 – Tchaïkovski

Cette symphonie est la mise en musique du sentiment de soumission totale face au destin. En 48 minutes, Tchaïkovski nous fait passer par les affres du doute, de la lutte et de la foi. L’œuvre est parfois mise en parallèle avec le poème symphonique Hamlet, qui a été composé en même temps, et qui partage les mêmes questionnements métaphysiques : « To be or not to be ? » Comme pour Francesca da Rimini, j’ai beaucoup aimé cette symphonie à l’exception d’une valse fort vilaine qui intervient dans un troisième mouvement, et une fin très boum-boum… Mais on leur pardonne : ce sont des Russes.

 

Et vous, avec quel concert avez-vous fait votre rentrée culturelle cette année ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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