Le mois de mai est là ! Et forcément, avec les beaux jours, vous avez envie de sortir. Ça tombe bien, nous vous avons concocté une petite sélection de spectacles à voir à Toulouse et dans ses environs jusqu’à la fin du mois. Théâtre, danse, opéra, concert… Il y a forcément quelque chose pour vous. Sortez vos agendas : c’est parti !
Illusions, d’Ivan Viripaev par Galin Stoev au Théâtre de la Cité
Je suis ravi que le Théâtre de la Cité programme cette pièce, que j’avais beaucoup aimée lorsque je l’avais vue en 2015 (c’était Julia Vidit qui avait alors signé la mise en scène). Viripaev prend une histoire simple apparemment, celle d’un homme qui, sur son lit de mort, déclare à sa femme tout l’amour que celle-ci lui a permis d’éprouver. En cet instant, il sait que le véritable amour ne peut être que réciproque. Mais la succession des récits vient voiler peu à peu la clarté de cette évidence. L’acte de théâtre semble de prime abord se résumer au simple fait de venir raconter, mais l’amour peut-il se raconter ? Et si notre condition, jusqu’à notre dernier souffle, était de toujours avoir affaire à l’illusion ?
Jusqu’au 7 mai – Tarif sur le site du Théâtre de la Cité
Antoine et Cléopâtre, de Tiago Rodrigues d’après William Shakespeare au Théâtre Garonne
Antoine… Cléopâtre. Et vice versa. Inséparables dans notre mémoire, leurs deux noms nous racontent une histoire d’amour historique et fascinante, qui inspira notamment Plutarque, Shakespeare et Mankiewicz. Tiago Rodrigues, connu pour son théâtre singulier et engagé (on pense à By Heart ou Chœur des amants), s’empare très librement de la légende et de ses héritages. Il propose une pièce de théâtre pour un duo de chorégraphes : Sofia Dias et Vítor Roriz jouent et dansent Antoine et Cléopâtre.
À travers leurs corps et leur douce complicité, tout est histoire de projection. Obsédée, minutieuse, Cléopâtre décrit Antoine. Et vice versa. On imagine. Lui plonge à travers elle, il voit le monde par ses yeux. Et vice versa. Sur les murs, à travers des mobiles couleur désert et ciel, leurs ombres prennent corps tandis que le récit se déploie : Rome, l’Égypte, la guerre, l’amour, le déshonneur, la mort bientôt.
Du 2 au 5 mai – Tarifs sur le site du Théâtre Garonne
Crépuscules romantiques, par Tarmo Peltokoski et l’ONCT à la Halle aux Grains
Tarmo Peltokoski choisit un programme aux couleurs crépusculaires, avec des pièces marquant les derniers éclats des génies créateurs de Richard Strauss et Anton Bruckner.
Strauss a 84 ans lorsqu’il compose ses Quatre derniers Lieder, cycle sur des poèmes de Hermann Hesse et Joseph von Eichendorff offrant une vision sereine et lucide de l’adieu à ce monde. La soprano Chen Reiss mettra sa voix au service de ces chants crépusculaires. La Symphonie n°9 de Bruckner, restée inachevée, est elle aussi un adieu grandiose. L’Orchestre du Capitole célèbre les Jeux Floraux, académie littéraire toulousaine dont la première remise de prix a eu lieu il y a 700 ans tout juste, en mêlant des lectures à ce programme musical déjà nimbé d’une aura poétique.
3 mai – de 18 à 65 €
Les Amoureux de Molière, par les Mauvais élèves mis en scène par Shirley et Dino au Petit Théâtre Saint-Exupère (Blagnac)
On avait beaucoup aimé les Mauvais élèves quand ils étaient amoureux de Marivaux. Et on est toujours aussi friands du travail de mise en scène de Shirley et Dino, que ce soit au théâtre ou à l’opéra (on avait adoré leur version de Platée).
Ces extraits choisis mettant en scène des amoureux sont tirés de L’Avare, Les Femmes savantes ou Dom Juan pour donner vie à un théâtre accessible, léger et joyeux.
Du 14 au 16 mai – de 10 à 19 € (Programmation hors les murs d’Odyssud)
Starmania, de Michel Berger et Luc Plamondon mis en scène par Thomas Jolly au Zénith
On avait tellement aimé Starmania au printemps 2023 que l’on y retourne ce mois-ci. On retrouve l’énergie et la profondeur de la version originale, alliée au génie scénographique de Thomas Jolly, metteur en scène des prochains Jeux Olympiques. Cette année, le spectacle reste à l’affiche du mardi au dimanche, ne manquez pas l’occasion d’aller le voir !
Du 14 au 19 mai – de 29 à 89 €
Paysages intérieurs, par le Ballet du Capitole au Théâtre de la Cité
Le spectacle a déjà été présenté au cours de la saison dernière. Les artistes du Ballet de Capitole y reprennent trois ballets signés Thierry Malandain et Carolyn Carlson. La première partie de Paysages intérieurs est consacrée aux Nocturnes de Frédéric Chopin. Sur une musique mélancolique et poétique, les danseurs sont contraints par un espace scénique très étroit où les corps se croisent et se mêlent. Les six brefs tableaux féminins (3ème nocturne), masculins (4ème nocturne) ou mixtes (pas de deux ou scènes collectives) s’enchaînent avec douceur et se font écho. J’ai retrouvé dans cette pièce toute la grâce que j’avais tant aimée dans Daphnis et Chloé.
Du 15 au 18 mai – de 20 à 30 €
Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy mis en scène par Éric Ruf au Théâtre du Capitole
Cet opéra est inspiré de la pièce de Maurice Maeterlinck. Golaud a épousé la mystérieuse Mélisande, mais un amour inexprimé la lie à Pelléas, demi-frère de son époux, déchaînant chez ce dernier une jalousie meurtrière.
Du 17 au 26 mai – de 10 à 113 €
Jours de joie, d’Arne Lygre par Stéphane Braunschweig au Théâtre de la Cité
Un banc près d’une rivière : c’est le lieu de rencontre fortuite de trois familles que rien ne prédisposait à dialoguer ensemble. Leurs histoires vont s’imbriquer dans une conversation jubilatoire et quelque peu surréaliste qui croise les points de vue de chacun∙e sur la vie, la mort, le couple, la maternité, la paternité. Leurs histoires ressemblent aux nôtres. Mais soudain un personnage annonce qu’il va disparaître…
Dans le tissu du quotidien, Arne Lygre, comme Tchekhov, nous fait entendre les leitmotivs des aspirations ou des hantises humaines : aimer, désirer, haïr, être seul∙e, être libre, rester, partir… et nous renvoie avec humour et profondeur cette question : comment être heureux∙se « malgré tout » ?
Du 22 au 25 mai – Tarifs sur le site du Théâtre de la Cité
Alors, quel(s) spectacle(s) irez-vous voir au cours du mois de mai ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.