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Bordeaux en 5 musées

by Julien
Bordeaux musées

J’ai récemment mis à profit quelques jours de vacances pour aller visiter Bordeaux. Pour découvrir la ville, rien de mieux que le Bordeaux City Pass, une petite carte jaune qui vous donne accès de nombreuses activités dans la ville et l’entrée dans la plupart des musées. Après avoir découvert Bordeaux en bus Visiotour, j’ai donc fait chauffer la petite carte jaune pour partir à l’assaut de cinq musées incontournables de « la belle endormie ».

 

  1. La Cité du vin (1, esplanade de Pontac)

Pourquoi ne pas commencer par le meilleur ? Après tout, qui dit “Bordeaux” pense immédiatement « vin », n’est-ce pas ? Un musée qui flatte la vue, on a l’habitude, mais un musée qui parle à votre goût et à votre odorat, c’est très original ! A la Cité du vin, le jus de la vigne est décliné sous plusieurs thèmes : l’Histoire, les mythes, les parfums, les sens, l’ivresse, la philosophie, etc. Et pour finir cette exposition en beauté, rendez-vous sur l’esplanade au dernier étage, où vous pourrez enfin savourer le précieux nectar avec une vue panoramique sur la Garonne et ses rives. Enivrez-vous sans cesse de vin, de vertu, de poésie, à votre guise.

Que vous évoque la forme de la Cité du vin ?

 

  1. Musée des Beaux-arts (20, cours d’Albret)

Les collections du Musée des Beaux-arts se répartissent dans deux ailes séparées par une grande cour. D’une part, les collections des 17e et 18e siècles, essentiellement de la peinture, dans une ambiance bucolique (une installation sonore vous fait entendre les piaillements des petits oiseaux au fil de votre déambulation). D’autre part, les collections des 19e et 20e siècles, que j’ai de loin préférées. Quelle splendeur que la sculpture de Mozart en train de mourir, ou les tableaux représentants des navires dans la houle ! L’exposition se finit avec les œuvres les plus récentes, aux grands aplats de couleurs et aux formes géométriques tracées au cordeau.

 

  1. CAPC – Musée d’art contemporain (7, rue Ferrère)

Le lieu qui accueille les collections d’art contemporain est magnifique. Immense ancien entrepôt de denrées coloniales, l’espace a été reconverti en sublime écrin de la culture du vingt-et-unième siècle. Mais comme à l’accoutumée, les perles qu’il renferme sont pour le moins baroques… Ici, un nain de jardin orné d’une ampoule se prétend œuvre d’art. Là, un tas de charbon a les mêmes prétentions. Ici encore, un mannequin à l’effigie d’une jeune fille crashée au sol. Et là, une galerie d’objets hétéroclites dispersés au sol (bac de douche, poids, couverture, brindilles) de telle manière que l’on ne peut comprendre s’il s’agit d’une seule œuvre, ou de plusieurs… Il y a aussi quelques installations vidéos en langue étrangère et sans les sous-titres bien sûr, pour être sûr que les visiteurs ne comprendront pas de quoi il s’agit.

Petite anecdote que j’ai adorée lors de la visite : une salle quasi vide était parquetée. Un visiteur a, naturellement, marché sur le parquet… jusqu’à ce que le gardien de salle intervienne et s’écrie : « Vous êtes en train de marcher sur l’œuvre !!! » Et le visiteur de s’interloquer : « Ça, c’est une œuvre ? (puis en désignant une toile toute noire au mur) Et ça aussi c’est une œuvre ? » Fou rire garanti ! (enfin, pas pour le gardien de salle qui faisait vraiment la gueule). Je trouve cette anecdote très révélatrice sur la connerie de l’art contemporain, et à l’instar de Jean-Michel Ribes dans Musée haut, musée bas, je me demande toujours si les extincteurs accrochés aux murs du musée font aussi partie de l’exposition ou pas !

L’impressionnante nef de l’entrepôt du CAPC

 

  1. Musée des arts décoratifs et du design (39, rue Bouffard)

Deux temps pour visiter ce musée. D’abord, la collection permanente : des objets du quotidien, mis en scènes dans les différents salons d’un hôtel particulier. Le mélange des époques est à la fois intelligent et hyper pertinent. Fauteuils design autour d’un guéridon du 18e siècle, tableaux contemporains aux murs d’un salon napoléonien, bibelots modernes (et kitsch) entre biscuits et faïences classiques… J’adore ces association hétéroclites, tellement en phase avec la philosophie de Culture déconfiture !

Ensuite, une exposition temporaire est proposée dans la partie arrière du musée (une ancienne prison), sur le thème des couleurs. Quelle merveilleuse idée ! Vous pouvez voir dans les différentes cellules des groupes d’objets réunis en fonction de leur teinte, de la collection de Tupperware à la collection de baisers, en passant par le fauteuil de Marcel Proust retapissé version pop. Les couleurs animales ne sont pas en reste, avec des vitrines multicolores de scarabées irisés, de papillons gigantesques ou de plumages arc-en-ciel. Cette exposition intitulée Oh couleurs ! reste visible jusqu’au 3 décembre et est à voir absolument si vous passez par Bordeaux.

 

  1. Musée d’Aquitaine (20, cours Pasteur)

L’Histoire de la ville (et d’avant la ville) parcourue à travers des dizaines de salles, de la Préhistoire à nos jours. Vous passerez par les grottes de Lascaux et les ossements des premiers Hommes, avant de vous engouffrer dans les collections antiques qui prouveront la richesse de Bordeaux depuis les origines. De l’ère païenne à l’ère chrétienne, vous entrerez ensuite dans le Moyen-âge bordelais, avec ses hauts-reliefs et une sublime rosace blanche en point d’orgue. En suivant le parcours, vous redécouvrirez ensuite le passé moins glorieux de Bordeaux, dont la splendeur s’est construite sur le commerce triangulaire et l’esclavage. Des caricatures racistes à la conquête de la liberté et de l’égalité, l’exposition vous conduira jusqu’aux temps modernes. Les dernières salles, consacrées aux 20e et 21e siècles, sont encore en cours d’installation et ne sont pas visibles pour le moment, mais promettent d’être très intéressantes si elles sont à la hauteur de toutes celles que l’on peut déjà voir ! Découvrir Bordeaux grâce au musée d’Aquitaine, c’est voyager dans le temps à la vitesse d’un TGV ! Parfait pour comprendre comment s’est bâtie la cité.

Quelques trésors du musée d’Aquitaine

 

Alors, partants pour un séjour à Bordeaux ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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