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Le Maître de l’Art : La Lune de Cendres, de Kutchuk Salmidanach [AVIS]

by Julien
Le Maitre de l'art Kutchuk Salmidanach Michel Blanc La Lune de Cendres

Lorsque j’ai ouvert pour la première fois les pages du roman Le Maître de l’Art de Kutchuk Salmidanach, je ne m’attendais certainement pas à être emporté dans un univers si singulier et envoûtant. À l’instar de Gülüshamar – le héros de ce roman qui est un maître de l’art – Kutchuk Salmidanach s’est révélé être un maître conteur, un écrivain dont l’imaginaire semble déborder d’une richesse inépuisable. Sa capacité à fusionner poésie et aventure de fantaisie crée une atmosphère littéraire à la fois mélodieuse et palpitante.

Le Maître de l’Art, un univers foisonnant

Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est la manière dont l’auteur a su tisser une trame narrative complexe tout en maintenant une fluidité dans son récit. Chaque page est une invitation à explorer un monde où la magie se mêle à la réalité, où les personnages évoluent dans des décors à la fois familiers et étranges. Cette dualité entre le monde connu et les territoires inexplorés confère au roman une profondeur et une authenticité rares.

On croise dans ce récit des créatures fantastiques et variées : félifils, tricérates, Taoudariennes, molgoroths, golgoths, sambres, ophmes, kriils, bakraals, xouls et j’en passe… Et malgré l’étrangeté de tous ces êtres, on n’est jamais perdu. On se familiarise aussi très vite avec un panthéon extrêmement riche, qui rappelle nos mythologies connues (notamment égyptienne) en les rendant encore plus denses.

La Lune de Cendres, premier tome d’une trilogie à venir

Le Maître de l’Art est pensé comme une trilogie dont, à ce jour, seul le premier tome est disponible (sur Amazon en édition brochée ou en numérique, en suivant ce lien). L’histoire se déroule à Musaï, contrée où le guerrier et poète Gülüshamar est connu comme un Maître de l’Art, serviteurs de la déesse Pholia. Des récits lui attribuent d’incroyables exploits : on dit par exemple qu’il aurait jadis décapité Nan Kaï, le Dieu Serpent ; ou bien qu’il se serait refusé à Liki, Déesse de l’Amour qui voulut le séduire…

Réalité ou légendes ? En tous cas, Gülüshamar suscite beaucoup de désirs et de rivalités, tant chez les mortels que les éternels. Mais le Maître de l’Art a plus d’une ruse dans son sac pour survivre au milieu de ce grand échiquier sans merci.

– Depuis que je suis devenue grande prêtresse, on m’appelle Odyssée, comme l’acrostiche de ton poème.

– Ah ! Je ne l’ai pas fait exprès. Tu crois que les poètes sont toujours conscients de ce qu’ils disent ? Tu penses, toi, lorsque tu fais l’amour ?

– Parfois, quand je m’ennuie. Non, je vibre intérieurement. Quel rapport ?

– Eh bien, pour nous, les serviteurs de l’art, c’est la même chose. Nous nous laissons porter par les vents de Pholia… Moi aussi j’ai changé de nom. Mais personne ne m’appelle jamais Iriphaël. Je continuerai à t’appeler Ninon.

– Si tu veux…

Le Maître de l’Art, Kutchuk Salmidanach (pp. 241-242)

Un roman à lire… et à relire !

J’ai été tellement captivé par cette histoire que je l’ai lue non pas une, mais deux fois. À chaque lecture, j’ai découvert de nouvelles subtilités, des détails que j’avais peut-être manqués lors de ma première immersion dans cet univers fascinant. Et bien que j’aie achevé ma deuxième lecture avec une certaine satisfaction, la fin ouverte du roman m’a laissé un sentiment d’inachèvement délibéré, une envie insatiable d’en savoir plus, de parcourir d’autres contrées de cet univers vaste et mystérieux.

C’est cette capacité de l’auteur à susciter une telle curiosité, à créer un univers si riche et captivant, qui fait du Maître de l’Art une nouvelle pierre angulaire de la littérature fantastique. Si vous êtes à la recherche d’une fantaisie intelligente, d’un voyage littéraire qui vous transporte et vous émerveille à chaque page, alors ce livre est fait pour vous ! Kutchuk Salmidanach est indéniablement un auteur à découvrir et je suis impatient de me plonger dans la suite de ses œuvres, espérant y retrouver cette magie et cette poésie qui m’ont tant séduit.

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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