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Avril 2024, le bilan culturel

by Julien
bilan culturel avril 2024 © Culture déconfiture

Le mois d’avril a été plein de belles découvertes sur le plan culturel. Comme le veut notre tradition, c’est parti pour le bilan culturel !

Au cinema

En Italie, ce film a dépassé au box office les mastodontes de l’été Barbie et Oppenheimer. Et pour avoir vu les 3, je confirme que Il reste encore demain est le meilleur, que ce soit par sa forme ou par son propos (dont je ne veux pas trop parler, pour ne rien divulgâcher).

Il reste encore demain c'è ancora domani
Il reste encore demain (C’è ancora domani)

Ne vous fiez pas à son apparent classicisme ou académisme, ce film en noir et blanc est extrêmement moderne, voire radical par certains choix esthétiques et de mise en scène (notamment le traitement de la violence). Paola Cortellesi, réalisatrice mais également actrice principale du film, est d’une élégance folle (je ne parle pas seulement de son physique, mais surtout de son engagement et sa force morale). En contrepoint, Valerio Mastandrea qui joue son mari est grandiose et détestable.

Du vrai, grand et beau cinéma italien comme on aime en voir ! Une proposition très différente de La vie est belle de Benigni ou La Grande Bellezza de Sorrentino (pour ne citer que les chefs-d’œuvre les plus récents), mais tout aussi réussie dans son genre.

Quatre journalistes traversent les États-Désunis d’Amérique pour aller interviewer le président à Washington. C’est long. C’est creux. C’est tout pété

Kirsten Dunst cherche charisme désespérément (Civil War)
Kirsten Dunst cherche charisme désespérément (Civil War)
Au theatre

Bravo au Théâtre Sorano pour cette production portugaise qui nous a bouleversé. L’équipe de Tom Na Fazenda (Tom à la ferme) a été particulièrement impressionnante, avec un message fort à transmettre : « Résister à l’exclusion de tout être humain ». Bravo !

Tom Na Fazenda Tom à la ferme
Tom Na Fazenda (Tom à la ferme)

Le Grenier de Toulouse s’est emparé de cette comédie grinçante, qui fut un immense succès à l’Escale de Tournefeuille. Un repas de famille vire au règlement de comptes quand Arlette, la belle-fille, figure aux abonnés absents. Les langues se délient et les apparences se fissurent.

Un-air-de-famille © Isabelle Matras
Un air de famille © Isabelle Matras

Mention spéciale pour Claire de Beaumont dans le rôle de la mère, que l’on avait déjà adorée dans Les Chaises de Ionesco.

Après le succès de Phèdre ! et de Giselle… François Gremaud était de retour une nouvelle fois au Théâtre de la Cité avec cette troisième héroïne emblématique qu’est Carmen. Après le théâtre et la danse, c’est au tour de l’opéra d’être revisité. Pour l’occasion, la chanteuse Rosemary Standley prête sa voix à tous les personnages de ce chef-d’œuvre de Bizet.

Carmen Francois Gremaud Rosemary Standley © Dorothée Thébert Filliger
Carmen. (Francois Gremaud / Rosemary Standley) © Dorothée Thébert Filliger

Bien que la prestation soit plus fragile que celle de ces deux prédécesseurs, Rosemary Standley a su captiver et conquérir le public toulousain. Bravo ! Monsieur Gremaud, revenez-nous vite !

Je me suis rendu au Théâtre de Poche que j’aime tant pour découvrir ce huis-clos oppressant dans lequel une ancienne victime de la dictature chilienne retrouve son supposé tortionnaire. La pièce a été popularisée par son adaptation cinématographique signée Roman Polanski, avec Sigourney Weaver en 1994.

La jeune fille et la mort Stéphane Batlle
La jeune fille et la mort (mis en scène par Stéphane Batlle)

J’ai beaucoup aimé voir cette version théâtrale, très intime et intense. Bravo aux trois comédiens qui nous ont tenu en haleine jusqu’à la dernière seconde !

En concert

Ce mois-ci, l’ONCT avait donné rendez-vous au public toulousain à la Halle aux Grains avec un concert qui mettait à l’honneur les compositeurs du début du XXème siècle : Stravinski, Debussy et Dukas.

L'apprenti sorcier 26 avril 2024 Onct Orchestre national du capitole de Toulouse Halle aux Grains © Culture déconfiture
L’Apprenti sorcier, le 26 avril 2024 par l’ONCT – Orchestre National du Capitole de Toulouse (Halle aux Grains) © Culture déconfiture

Impossible de ne pas penser à la petite souris de Disney quand l’orchestre a interprété L’Apprenti sorcier. Un moment enchanteur !

Lectures

Dans cette série de polars, nous suivons les enquêtes d’Ari Thór Arason, et même si tous les livres sont connectés entre eux, ils peuvent être lus indépendamment et dans le désordre. J’ai donc commencé par Mörk (qui s’appelait Náttblinda en VO… ne me demandez pas pourquoi un titre islandais est traduit par un autre titre en islandais) qui ne m’a pas emballé des masses : enquête gentillette, pas assez glauque pour moi, pas assez de suspense non plus…

Ragnar Jónasson Mörk © Culture déconfiture
Ragnar Jónasson – Mörk © Culture déconfiture

Sótt, de Ragnar Jónasson

Comme je suis du genre persévérant (et que The Times a affirmé que “Jónasson est le meilleur auteur de polars de notre époque“), malgré ma déception à la lecture de Mörk, j’ai enchaîné avec Sótt (Rof en VO) auquel j’ai beaucoup plus accroché. Un vrai page turner qui se dévore, avec tous les ingrédients du genre parfaitement dosés.

Sott Ragnar Jonasson Critique Avis
Sótt – Ragnar Jónasson

Et puis il y a le cadre islandais qui me rappelle plein de souvenirs, et des descriptions comme si on y était : le froid, la nuit, les fjords isolés… Mais ce n’est pas le coup de foudre comme j’ai pu l’avoir il y a quelques années avec les polars de Pierre Lemaitre, que j’avais trouvés bien plus saisissants.


Ce mois-ci, l’Opéra National du Capitole a également présenté sa saison 2024-2025 dont nous vous parlions ici. Côté série, nous vous avons parlé de Icon of French Cinema, Sex Education, It’s a Sin et Bardot.

Et vous, qu’avez-vous vu et lu de beau en avril ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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