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Giselle… le succès de la comédie-ballet de François Gremaud

by Julien
GISELLE... François Gremaud Samantha van Wissen ©Dorothée Thébert Filliger

La Biennale (Festival international des arts vivants) se poursuit encore pour deux semaines à Toulouse et nous avons continué de faire le tour du FOCUS SUISSE avec le spectacle Giselle… de François Gremaud. Après la pièce Phèdre ! que nous avions adorée (et revue mercredi dernier), c’est au tour du célèbre ballet romantique d’Adolphe Adam d’être revisité sous forme de conférence dansée.

Du ballet Giselle d’Adolphe Adam à la comédie-ballet Giselle… de François Gremaud

Samantha van Wissen devient, pour 1h50, conférencière pour nous présenter l’un des plus grands ballets du répertoire : Giselle. L’origine du ballet romantique, la trame du ballet, le sens de la pantomime… tout est expliqué sur un ton léger afin que ce grand classique n’ait plus aucun secret pour nous.

Accompagnée par 4 musiciennes qui nous font entendre les moments clés du ballet (flûte, harpe, violon et saxophone), l’oratrice esquisse les pas de chaque protagoniste de Giselle.

J’y ai découvert beaucoup d’anecdotes sur l’histoire des ballets : saviez-vous par exemple que c’est la robe blanche du ballet La Sylphide qui est à l’origine de la couleur des robes de mariées telles que nous les connaissons aujourd’hui ? Avec plein d’humour et de malice, Samantha van Wissen enrichit nos connaissances et nous donne le sentiment en sortant de la salle que l’on a réellement vu et entendu Giselle.

Une écriture en écho pour une future trilogie

Ce que j’ai aimé également en voyant Giselle… c’est d’entendre des échos très savamment dosés avec Phèdre ! Tout en étant totalement différent du spectacle sur la tragédie classique, cette nouvelle pièce sur le ballet romantique en reprend le format, le décor et la structure générale.

… et puisque l’action de notre pièce se passe en Grèce antique, je vous propose un petit voyage spatio-temporel – c’est-à-dire, dans l’espace et dans le temps – à destination de la Grèce antique. Tournicoti, tournicoton, je crois bien que nous y sommes, car il me semble deviner derrière ces rideaux, une fenêtre – alors oui, il faut s’imaginer, mais bon, nous sommes au théâtre, nous sommes là pour ça – et derrière cette fenêtre, la mer qui s’étend, la mer Égée, sur laquelle aucun vent ne s’est encore levé.

Phèdre ! de François Gremaud

Alors, si vous voulez bien, allons-y… En fond de scène, écrit le poète, « Des coteaux chargées de vignes rousses » – alors, oui, il faut s’imaginer, on est au théâtre, on est là pour ça – « safranées, cuites et confites par le soleil d’automne, et tout en haut d’une roche grise et pelée, est perché comme un nid d’aigle, avec ses murailles crénelées, ses tourelles en poivrière, ses girouettes féodales », bon, en gros ça veut dire un château, peint comme ça sur la toile de fond, où habite le Prince, sa fille Bathilde et le jeune duc Albrecht. Retenez bien leurs noms, à Bathilde et Albrecht, iels interviendront plus tard dans le ballet.

Giselle… de François Gremaud

Ces échos ne sont évidemment pas une coïncidence. Les pièces sont bien liées entre elles et annoncent déjà un futur spectacle. Après avoir revisité Phèdre de Racine et le ballet Giselle, on croit savoir sur Culture déconfiture que ce sera au tour de Carmen d’être transformé en conférence (chantée ?) dans les années à venir. La réunion de trois figures féminines majeures de la tragédie, de la danse et de l’opéra, quel beau programme ! Si un point d’exclamation est venu marquer la différence entre Phèdre et Phèdre ! et des points de suspension entre Giselle et Giselle… je me demande quel signe de ponctuation succèdera au Carmen de François Gremaud. Je vote pour un point d’interrogation… Et vous ? Les paris sont ouverts.

Les spectacles à voir pendant la Biennale sont encore nombreux : lesquels irez-vous voir au cours des prochaines semaines ?

Photo de couverture © Dorothée Thébert Filliger

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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