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Août 2016, le bilan culturel

by Julien

Les mois d’été se suivent et se ressemblent. En attendant la réouverture des théâtres, j’ai profité de ce mois d’août pour bouquiner à l’envi. Du polar sanguinolent au classique de la littérature française, en passant par le roman d’anticipation, j’ai fait le tour de ce qui se vend le mieux en ce moment en librairies… sans oublier quelques instants de pause dans les cinémas (bien sûr) et un duel au sommet entre clunisiens et cisterciens. C’est parti pour le bilan culturel du mois d’août !

 

Au cinema

 

Insaisissables 2, de Jon M. Chu : Si comme moi vous avez adoré le premier épisode d’Insaisissables, vous serez également conquis par le deuxième ! Rebondissements perpétuels, personnages charismatiques, rythme effréné… tout est réuni pour vous tenir deux heures en haleine ! Les magiciens ont toujours un coup d’avance sur vous, alors soyez bien accrochés dans vos fauteuils et restez attentifs pour ne pas vous y perdre car il n’y a aucun temps mort. Si vous n’avez pas vu le premier volet, pas de panique, les rapports entre les personnages sont suffisamment explicites pour ne pas que cela vous manque. Insaisissables 2 est un épisode totalement autonome, même s’il est une suite directe.

Florence Foster Jenkins, de Stephen Frears : Est-ce un chat que l’on égorge ? Des casseroles qui s’entrechoquent ? L’ouverture de la chasse aux canards ? Non. Cette voix de fausset à côté de la note, c’est Florence Foster Jenkins, à qui Stephen Frears vient de consacrer son dernier film. Le film ne brille pas par l’originalité de son scénario (on a vu l’an dernier Marguerite sur le même thème, mais avec plus de libertés scénaristiques) mais il a le mérite de mettre en scène un casting époustouflant. Si le talent de Meryl Streep n’est plus à prouver, le film permet de révéler un jeune acteur des plus exceptionnels : Simon Helberg. Incroyable la force comique et la justesse de ce comédien ! Bref, Florence Foster Jenkins est une bonne comédie, à mon sens plus réussie que son équivalent français avec Catherine Frot. C’est néanmoins loin d’être la meilleure œuvre de la filmographie de Frears, malgré son casting irréprochable.

Frantz, de François Ozon : « Je n’écrirai rien sur ce film, c’est une merde ! » s’écrit Dominique Besnehard dans La Cité de la peur en sortant de la projection du dernier film de Simon Jérémie. J’aurais pu m’écrier de même après avoir vu Frantz de François Ozon, bientôt sur nos écrans, qui met en scène Pierre Niney et Paula Beer au cœur d’une intrigue post-première guerre mondiale. Finalement, vous aurez quand même droit à un petit debrief très prochainement sur www.culturedeconfiture.fr avec toutes les bonnes raisons pour ne pas aller voir ce film !

Moka, de Frédéric Mermoud : Adapté d’un roman de Tatiana de Rosnay, le film se laisse regarder malgré un rythme parfois laborieux. Nathalie Baye n’a toujours pas de talent mais fait le job, et Emmanuelle Devos confirme son titre de meilleure actrice française de sa génération (selon mon critérium, of course) ! En quelques mots, une mère dont le fils a été tué dans un accident de voiture décide de retrouver le chauffard qui a pris la fuite. Le seul indice : il s’agissait d’une voiture couleur moka. Son enquête va la conduire à Evian, où elle va se rapprocher d’une femme qui semble être la meurtrière qu’elle recherche.

Toni Erdmann, de Maren Ade : Winfried Conradi est un vieux papa nonchalant et farceur. Sa fille Inès est une femme d’affaires très sérieuse et peu disponible. Winfried va profiter de l’anniversaire d’Inès pour la rejoindre en Roumanie où son entreprise est basée et tenter de se rapprocher d’elle, pour comprendre pourquoi elle a tant de mal à répondre quand on lui demande : « Es-tu heureuse ? ». Il s’invente alors le personnage de Toni Erdmann, un facétieux coach en art de vivre… A l’image de ses deux protagonistes, ce film est à la fois hilarant (hurlements de rire généralisés dans la salle pour certaines séquences d’anthologie) et profondément désespérant. Le film dure 2h42, et même si on les sent bien passer, difficile de dire où sont ses longueurs. Bref, j’ai beaucoup aimé !

 

Lectures

 

Le club des miracles relatifs, de Nancy Huston : Je n’ai pas vraiment adhéré à l’ensemble de ce roman. La syntaxe hachée qui traduit l’halètement de Varian, son  héros, m’a beaucoup gêné dans la progression de ma lecture et tout simplement dans la compréhension du sens littéral de cette œuvre. Heureusement, les 28 chapitres sont courts, mais il me semble que les clés du récit arrivent beaucoup trop tard (le sens du titre, par exemple, n’est donné qu’à la page 230 alors que le roman en compte 295 !) ce qui fait que l’on passe à côté des tenants et des aboutissants. Le roman mériterait donc probablement une deuxième lecture, mais je ne me donnerai pas cette peine !

Les faux-monnayeurs, d’André Gide : Voilà un roman tentaculaire où la figure de l’écrivain se kaléidoscope. En quelques mots, Edouard est un écrivain qui tente d’écrire le roman qui va bouleverser le genre. Ce roman mis en abîme, c’est les Faux-monnayeurs, pour lequel il se nourrit d’expériences autobiographiques et de réflexions méta-littéraires. Autour de lui gravitent rivaux et aspirants-écrivains qui remettent en question ses convictions et ses sentiments.

Un lieu incertain, de Fred Vargas : C’est le premier roman de Fred Vargas que je lis et qui met en scène l’un de ses personnages récurrents : le commissaire Adamsberg. L’intrigue évoque les légendes de vampires et raconte une sordide affaire de massacre et de pieds coupés. L’écriture de Fred Vargas se caractérise par une quantité faramineuse de dialogues, qui laissent peu de place à la réflexion et à l’émotion. Bref, je n’ai pas compris l’intérêt de cette histoire ni l’engouement autour de cette romancière qui réalise les meilleures ventes de librairie depuis plusieurs années. Cette lecture ne me donne absolument pas envie de persévérer ni de découvrir d’autres enquêtes de ce commissaire.

 

Et vous, qu’avez-vous vu et lu cet été ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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