Du 5 au 14 février, la pièce Illusions d’Ivan Viripaev sera à l’affiche au Théâtre de la Cité de Toulouse, dans une mise en scène de son directeur Galin Stoev. Quelle joie de retrouver cette pièce que j’avais découverte au Théâtre de la Manufacture à Nancy en 2015, sous la direction de Julia Vidit ! À l’époque, cette mise en scène m’avait ému et fasciné. Illusions était aussitôt devenue l’un de mes textes de théâtre préférés. Aujourd’hui, l’AtelierCité sous la houlette de Galin Stoev – grand admirateur d’Ivan Viripaev –, fait à nouveau résonner cette œuvre pour notre plus grand plaisir.
Viripaev et Stoev : une bromance artistique
Ce n’est pas la première fois que Galin Stoev s’attaque à un texte de Viripaev, son dramaturge fétiche (Danse « Delhi » et Insoutenables longues étreintes en 2018). Pourquoi cet attachement ? Peut-être parce qu’Ivan Viripaev aime plonger dans les méandres des sentiments humains avec une finesse rare. Il décortique dans Illusions les subtilités du cœur à travers une histoire universelle : celle de deux couples qui, en fin de vie, examinent leurs amours, leurs rancunes et leurs regrets. C’est à la fois doux, cruel et profondément humain, un peu comme un dîner de famille où tout le monde a bu un verre de trop et où des vérités éclatent un peu trop brutalement.
Illusions : à lire ou à voir, mais surtout à savourer
Cette nouvelle mise en scène a déjà été présentée au Théâtre de la Cité en mai dernier et j’avais eu la chance d’assister à une représentation doublée en LSF. C’est un régal à chaque fois que le théâtre ouvre ses portes au public malentendant (comme en ce moment avec J’aime regarder par la fenêtre de Lucie Lataste).
Vous n’aurez pas le temps d’aller voir Illusions ? Pas de panique. Comme souvent avec Viripaev, son écriture se prête aussi bien à la lecture qu’à la scène. Ce texte, véritable bijou polyphonique, s’apprécie comme un roman choral, où chaque voix vient tisser une fresque délicate des relations humaines. Un conseil : préparez quelques mouchoirs et un soupçon d’autodérision.
En résumé, avec cette pièce, Viripaev & Stoev nous rappellent que l’amour, même au crépuscule de la vie, reste un terrain de jeu inépuisable pour les dramaturges… et pour nous aussi, les spectateurs !

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.