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L’effondrement : quand la collapsologie devient une série TV

by Julien
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Amis de la collapsologie, bonjour 😉 Depuis la semaine dernière, une nouvelle série est diffusée sur CANAL + et elle s’adresse à vous ! Son titre : L’effondrement. Comme ça, le message est clair !

Avant toute chose, la collapsologie, kézako ? C’est une nouvelle théorie de l’Apocalypse adaptée aux préoccupations du monde contemporain : l’écologie, les crises économiques et sanitaires, etc. Comme les peuples du premier millénaire qui croyaient que le monde allait finir au passage à l’an mille, comme les mayas qui avaient prophétisé la fin du monde en décembre 2012, ce sont désormais les scientifiques qui assurent que l’effondrement du monde, c’est pour ce siècle. Pire, cela peut arriver du jour au lendemain. Peut-être en 2030. En 2020. Pourquoi pas la semaine prochaine. Ou demain.

La question n’est pas de savoir si le monde s’effondrera. Il s’effondrera.

La question n’est pas non plus de savoir si on peut agir pour empêcher l’effondrement. C’est trop tard, il n’y a rien que nous puissions faire pour l’empêcher.

La seule question est de savoir si chacun est prêt à affronter ce cataclysme. Clairement, à part les collapsologues convaincus qui ont depuis longtemps construit leur bunker, accumulé leurs réserves impérissables et prévu leur propre source d’eau potable, personne n’est prêt. Les populations les plus vulnérables sont les citadins, qui vivent sur un territoire où tout est importé. Il n’est naturellement pas possible de se procurer de la nourriture ni même de l’eau en quantité suffisante en ville. Mais comme le monde sera effondré, il n’y aura plus d’énergie ni de carburant pour quitter les villes et s’exiler dans des zones rurales ou naturelles. Bref, la population citadine (c’est-à-dire la majorité) est vouée à l’extinction.

Dans la série L’effondrement, les scénaristes ont imaginé en 8 épisodes de 20 minutes comment le monde va s’adapter à la nouvelle situation. Un jour après. Une semaine après. Un mois après. On ne suit pas forcément les mêmes personnages d’un épisode à l’autre, mais on découvre à chaque fois un nouveau cadre. Le supermarché. La station-service. La maison de retraite. Etc. Quand on y pense, on se dit que si le scénario se concrétise (désolé, je préfère rester dans l’hypothèse), les situations risquent clairement de ressembler à cela. Il suffit de voir déjà ce qui se passe quand il y a la moindre pénurie d’essence, ou bien lors du black-friday dans certains centres-commerciaux, où les gens se marchent dessus pour un écran plat ou une machine-à-laver. Quand il s’agira de survie, comment cela se passera-t-il ?

Ce que j’ai préféré dans cette série, c’est surtout sa mise en scène. Chaque épisode est fait d’un seul plan-séquence. Tout simplement bluffant ! On suit un personnage pendant les 20 minutes de l’épisode, faisant face avec lui à des situations de plus en plus tendues. Un caissier, un infirmier, un homme d’affaires, une navigatrice… Le rythme est soutenu, aucun temps mort, impossible de décrocher une seule seconde. Je ne comprends toujours pas comment l’épisode de la navigatrice (épisode 7) a pu être tourné tellement c’est époustoufflant sur le plan technique. L’épisode final quant à lui donne le coup de grâce, terriblement cynique.

Si vous avez 8 fois 20 minutes à consacrer à cette série, elle vaut vraiment le coup d’oeil. C’est une amie qui nous l’avait recommandée, et à notre tour on ne saurait faire mieux que vous inciter aussi à la voir !

Et vous, que ferez-vous si le monde s’effondre demain ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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5 comments

Mado 19 novembre 2019 - 15 h 42 min

Tout a fait d’accord avec toi sur le rythme, mais je trouve que chaque epidode a aussi le merite de questionner notre société actuelle ( la dependance au petrole, le rapport à la vieillesse, la société de classes, etc). En revanche j’ai été très deçue par le dernier episode que j’ai trouvé trop caricatural.
Attention : petite confusion entre collapsologues et survivalistes ds ton articles. Les collapsologues étudient la manière de rendre la société plus résiliente et capable de survivre collectivement à un effondrement (ie : decroissance, permacultute, etc) . Les survivalistes eux cherche une solution de survie individuelle : ce sont ceux qui se contruisent leurs bunkers autonomes.

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Julien 19 novembre 2019 - 19 h 10 min

Au temps pour moi Mado, je ne faisais effectivement pas la différence entre les deux, mais je comprends mieux la nuance avec ton explication 🙂 Je suis aussi d’accord sur l’épisode 8. Cela dit, la caricature, c’est exactement ce pour quoi on fait passer les collapsologues dans quasiment tous les débats à l’heure actuelle (et c’est peut-être aussi pour cela que je les ai confondus avec les survivalistes, car bien souvent les deux sont présentés de pair, comme une seule mouvance).

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Anne 1 décembre 2019 - 19 h 56 min

Ah, merci, j’ai raté cette info. J’ai lu et rencontré plusieurs collapsologues. Leur réflexion porte en effet sur comment imaginer une nouvelle société post effondrement dans laquelle on respecterait le vivant et la Terre et où chacun trouverait une place chaleureuse dans l’entraide.

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Julien 1 décembre 2019 - 20 h 07 min

Je trouve que ça entretient quand même une forme de paranoïa ou de psychose.

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