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Dune 2, beau et chiant [CRITIQUE]

by Julien
Dune 2 denis villeneuve

Vous n’avez pas pu passer à côté : le film du moment, c’est Dune 2 de Denis Villeneuve. Trois ans après le premier volet, il est de retour pour nous raconter la suite des aventures de Paul Atréides sur Arakis, a.k.a. Dune. Un événement pareil, je ne voulais pas manquer l’occasion de le voir au cinéma. Certaines choses m’ont convaincu. D’autres moins. Que vaut vraiment Dune 2 ?

Dune 2, ce que j’ai aimé

Denis Villeneuve est un grand artiste, c’est indéniable. Clairement, son film est beau. Les images sont léchées, tout est soigné jusque dans les moindres détails. Cadrages, couleurs, mise en scène, musique… rien ne dénote.

Le casting est également exceptionnel. Le générique de Dune 2, c’est une ribambelle de stars à n’en pas finir : Austin Butler (génial dans Elvis), Timothée Chalamet (qu’on a adoré dans Wonka), Zendaya, Léa Seydoux, Stellan Skarsgård (comme tous les Skarsgård, c’est un virtuose de l’interprétation), Christopher Walken, Javier Bardem, Josh Brolin, Charlotte Rampling, David Bautista (Drax des Gardiens de la Galaxie)… C’est un défilé !

Parmi les personnages que j’ai préférés, il y a l’impassible Dame Jessica (Rebecca Ferguson) qui dégage un charisme à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre d’une Bene Gesserit. Et puis, plus encore, Stilgar (Javier Bardem), en fanatique dont on ne sait pas bien s’il croit vraiment toutes les conneries qu’on raconte sur le Messie ou s’il en rajoute pour provoquer le soulèvement que son peuple attend depuis belle lurette.

dune zendaya Rebecca Ferguson
Rare photo de Zendaya en train de demander à Rebecca Ferguson « prête-moi un peu de charisme stp »

Car le sujet du film est bien là : Paul Atréides est-il réellement le Messie tant attendu, ou tout cela n’est-il qu’une machination pour renverser l’ordre établi, quitte à duper tout un peuple et le nourrir de faux espoirs (ceux qui ont lu les romans ou vu d’anciennes adaptations savent ce qu’il en est).

Dernière chose qui m’a plu, c’est la créativité et les effets spéciaux : mercenaires qui prennent leur envol comme en apesanteur, chevauchée en ver des sables, scène de gladiateurs sur Giedi Prime (planète des Harkonnen) tournée en infrarouge… Y’a pas à dire, c’est beau. Oui mais…

Ce que j’ai moins aimé dans Dune 2

Bon, bin déjà ce que j’ai pas aimé c’est que je me suis ennuyé… presque endormi. Le premier épisode avait déjà eu cet effet-là sur moi dans sa dernière demi-heure. Pour cet épisode 2, je dirais que l’ennui a commencé à pointer le bout de son nez passée la première heure. En gros, dès que les Harkonnen entrent en scène, mon intérêt a chuté progressivement.

Deuxième point noir : la musique. C’est bien simple, je ne peux plus encadrer Hans Zimmer. J’ai l’impression que tous les films pour lesquels il a composé des BO sont semblables. Sortez les gros sabots, Hans Zimmer ne fait pas dans la dentelle. Rien de fin, rien de subtil. Du bon gros son dégueulasse pendant 2h46 (oui, 2h46, pour une histoire qui se serait aussi bien racontée en 1h30).

Tertio, le casting. Je sais, je sais, j’ai déjà mis le casting dans les points forts. Mais paradoxalement, pour moi c’est aussi son point faible. Les acteurs sont trop connus, trop identifiés. Je n’arrive pas à voir les personnages. Je vois les acteurs (ou des rôles antérieurs). Impossible de voir Dame Margot sous les traits de Léa Seydoux. Je ne vois que Léa Seydoux herself. Et quand Austin Butler apparaît à l’écran, je ne me dis pas « Voilà un Feyd-Rautha impressionnant » mais « Tiens, Elvis s’est rasé le crâne ». C’est le problème avec à peu près tout le casting. Il n’y a guère que Rebecca Ferguson qui m’a paru faire exister véritablement Dame Jessica.

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« You ain’t nothin’ but a hound dog / Cryin’ all the time… » Il a mal vieilli Elvis, non ?

Sinon, de manière générale, j’ai trouvé le film vraiment trop propre, trop esthétisant. Je n’ai pas cru aux costumes, aux édifices, aux machines… La mise en scène est vraiment criante, l’esthétique baroque semble hurler « Je suis jolie, admirez-moi ! » Il m’a manqué la vie, la vérité, la sensation de réel (oui même dans un univers de SF, on peut avoir un sentiment de réel). C’était déjà le problème que j’avais relevé dans le Blade Runner 2049 du même Denis Villeneuve. Très beau, mais très fake. Aux antipodes du chef-d’œuvre de Ridley Scott.

Pourtant, j’ai adoré le travail de Villeneuve sur pas mal de films plus anciens : Sicario, Prisoners, Enemy… trois films qui sont des sommets du 7ème art. Même Premier contact. Et puis la musique de Jóhann Jóhannsson, c’était quand même autre chose que celle de ce bourrin d’Hans Zimmer.

Dernière déception, la quasi absence du personnage d’Alia, petite sœur de Paul. Clairement, si vous connaissez l’univers de Dune, vous savez que cette gamine est tout simplement em-blé-ma-tique. La remplacer par un fœtus parlant, ce n’est pas totalement crétin, mais c’est quand même assez frustrant.


Bref, comme en sortant de Dune 1 il y a quelques années, je suis sorti très partagé par ce deuxième volet. Ce coup-ci, je pense que les points négatifs l’ont emporté sur les points positifs. Et vous, avez vous vu Dune 2 ? Qu’en avez-vous pensé ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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