Ce soir, c’est la dernière occasion que vous ayez de découvrir à Toulouse le ballet Casse-Noisette revisité façon hip-hop par la chorégraphe Blanca Li. Dans le cadre de la programmation hors les murs d’Odyssud, la compagnie espagnole a posé ses valises au Casino Barrière depuis hier soir. Ce Casse-Noisette, c’est une éblouissante version contemporaine qui réinvente avec fantaisie et énergie le célèbre conte de Noël, histoire de prolonger en cette première semaine de janvier la magie des fêtes.
Un Casse-Noisette hip-hop
Un soir de Noël, la jeune Clara reçoit en guise de cadeau un casse-noisette en forme de petit soldat. Une fois la nuit venue, le casse-noisette prend vie et entraîne la petite fille dans un monde où tout peut s’animer : les souris, les jouets et les rêves les plus fous. Nous connaissons tous ce fameux conte de Noël signé E.T.A. Hoffmann (Casse-Noisette et le roi des souris) et sa mise en musique par Tchaïkovski. Chorégraphié par Marius Petipa au dix-neuvième siècle et George Balanchine au vingtième, le ballet et devenu en un siècle et demi un incontournable des fêtes de fin d’année.
L’originalité du projet de Blanca Li est de reprendre l’intrigue de ce célèbre conte mais d’en modifier l’orchestration, notamment en demandant à Tao Gutierrez de revisiter la musique des différents tableaux à partir des airs les plus célèbres de Tchaïkovski. Sur des airs d’abord très contemporains à base de musique électro et de DJ mix, les invités de ce Noël contemporain s’adonnent à une vraie battle de hip-hop tout en paillettes et en bonne humeur. C’est à l’ouverture des cadeaux que l’on revient peu à peu vers l’orchestration originale et sa magie, avec l’entrée en scène de Nelson Ewande, breaker hors-pair pour interpréter un casse-noisette tout en raideur et en désarticulation. Génial ! Avec la technique du breakdance, le b-boy donne vraiment l’impression d’être un automate qui prend vie sous les yeux de la jeune fille qui joue avec lui. Et le public partage son émerveillement !
Une compagnie de danseurs talentueux
Avec ce Casse-Noisette, tout le monde en a pris pour ses mirettes et pas seulement les enfants. Un môme à ma gauche s’émerveillait du personnage de Casse-Noisette, se demandant si c’était un humain ou un véritable automate (il faut dire que l’illusion est parfaite tant Nelson Ewande se fond dans le rôle). Mais à ma droite, un spectateur – adulte cette fois-ci – commentait le spectacle à voix haute, ébahi par la performance des autres danseurs en scène alternant les tableaux de locking, smurf, breakdance, moonwalk… Dans le groupe de huit b-boys et b-girls, Elihu Vazquez Espinosa n’a pas manqué de se faire remarquer, suscitant les « oh ! » et les « ouah ! » du public à chacune de ses apparitions.
Tout au long du spectacle, on retrouve tous les tableaux attendus du célèbre conte : les valses sous la neige, l’attaque des souris, et les différentes danses espagnoles, arabes et chinoises…
Vraiment ce spectacle est un enchantement qui prolonge magnifiquement la période des fêtes ! Après le spectacle Folia de Mourad Merzouki vu en décembre dernier, ce Noël 2022 était définitivement sous le signe du hip-hop ! Ne manquez pas d’aller découvrir Casse-Noisette de Blanca Li dès que possible et sans hésiter en embarquant toute votre famille, des grands-parents aux petits-enfants !
Photo de couverture © Dan Aucante
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.