Chose promise, chose due, voici un petit compte-rendu après avoir terminé la lecture de Monstre de Gérard Depardieu. Dans ce nouveau livre, l’acteur fait le point sur des sujets variés et ses sur ses expériences, une pensée qui va à sauts et à gambades d’un chapitre à l’autre.
J’ai connu un potier dans le Berry : quand ça le faisait chier de faire des assiettes, toujours les mêmes, il prenait sa terre et il faisait un monstre. Un énorme monstre. En terre cuite. Et il disait : « Je fais ça parce qu’il faut que ça sorte ! J’en ai plein comme ça à l’intérieur de moi ! »
Il avait raison.
Il faut laisser sortir ses monstres, si on ne veut pas que ce soient eux qui vous bouffent.
A l’image de ce petit extrait, le style est concis et direct. Rarement plus d’une phrase par paragraphe, comme si l’acteur avait soudain le souffle court. Et des mots simples. Les chapitres eux-mêmes sont extrêmement brefs. Une page. Souvent deux. Rarement quatre ou cinq.
On sent que Depardieu fait un bilan. Le premier chapitre s’intitule « Vivre ». Le dernier s’intitule « Ailleurs » et livre sa vision de la mort. Bref, une boucle qui se referme. Pourtant, ce livre n’est pas un testament. Juste une mise au point. Et ce n’est pas joli-joli… L’auteur prétend ne pas vouloir vivre dans le passé, et on a pourtant le sentiment que tout était mieux avant. Que presque rien du monde actuel ne trouve grâce à ses yeux. Les mentalités, les artistes, les villes… Ce qu’il dit n’est jamais à côté de la plaque, mais on a l’impression de lire le monologue d’un vieux blasé, aigri. La sensation est assez étrange, car son regard ne semble se poser que sur les aspects négatifs du monde. Mais c’est certainement le concept, puisque le livre s’intitule Monstre, que sa couverture est toute noire et qu’il parle des monstres qui doivent sortir de soi. Je me suis certainement trompé en pensant trouver un peu de lumière dans ce texte. Tout en trouvant ses analyses assez justes, je me disais : « et alors ? que reste-t-il de beau, de bon à vivre ? » Tout cela m’a paru un peu vain et j’ai donc été assez déçu, car Depardieu a généralement une approche des choses qui me plaît (dans ses interviews ou dans ses œuvres artistiques). Ici, j’ai trouvé moins la vie que les regrets…
Et vous, avez-vous lu Monstre ? Que pensez-vous de Gérard Depardieu ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
