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Avril 2017, le bilan culturel

by Julien
Bilan culturel

Certains ont sans doute passé leur mois d’avril à ingurgiter les kilos de chocolat que les lapins de Pâques ont pondus dans leur jardin au début du mois. Pour ma part, la livraison a été plutôt culturelle avec, comme d’habitude, des spectacles, des films et de bonnes lectures. Douze objets culturels en avril ! C’est parti pour le bilan.

 

 

Ghost in the shell, de Rupert Sanders : Difficile d’apprécier totalement ce film qui s’inspire d’un manga, tant l’écart est important entre son esthétique et son propos. Alors que le réalisateur avait toutes les clés en main pour prolonger de passionnantes réflexions sur le transhumanisme, il s’est contenté de nous livrer un film d’action bien léché. En somme : décevant !

Moonlight, de Barry jenkins : Même si le film n’est pas sorti en avril mais bien plus tôt, c’est seulement maintenant que je l’ai vu. Si dans votre secteur également il est toujours à l’affiche, ne perdez pas un instant pour aller le découvrir. Poétique, sobre, il nous fait suivre le parcours de Chiron, son jeune héros, à trois âges de sa vie. Sublime (et trois fois oscarisé).

Le procès du siècle, de Mick Jackson : Rachel Weisz nous fait revivre le procès d’une historienne contre un négationniste. Procès ubuesque où la présomption d’innocence n’existe pas et où ce sont les historiens qui doivent prouver l’existence de la Shoah et non aux négationnistes de justifier leurs opinions. Haletant, jusqu’au verdict.

 

 

Le Cirque infernal, par Danny Varanne : Le premier spectacle de ce cirque sous chapiteau est prometteur pour la suite. Les numéros se succèdent et ne cessent de vous étonner, parfois poétiques et toujours impressionnants. La compagnie joue aussi avec les codes du théâtre, ce qui n’a rien pour me déplaire. Une belle découverte.

Dallapicola, Liszt et Moussorgski, par le Filarmonica Teatro Regio Torino : Trois compositeurs étaient à l’honneur dans ce concert, sous la baguette de Gianandrea Noseda (le chef d’orchestre qui feule) et avec la participation au piano d’un grand interprète : Bertrand Chamayou. Un spectacle auquel je ne tenais pas particulièrement à participer et qui a finalement été mon préféré de la saison ! Comme quoi, on n’est jamais à l’abri d’une excellente surprise.

Les Oiseaux, d’Aristophane, par Laurent Pelly : Une comédie au cours de laquelle on ne rit ni ne sourit, c’est mauvais signe. Il y a pourtant quelques qualités dans ce spectacle. Le chœur des oiseaux (sans plume ni envol) est assez convainquant dans son rôle. Mais comme l’ensemble est long, bavard et un peu ennuyeux, on finit par perdre le fil. Dommage, car revenir aux Antiques, généralement, ne fait pas de mal !

Noir/Lumière Tartuffe, d’après Molière, par Francis Azéma : De la comédie de Molière, la compagnie des Vagabonds a conservé quatre actes et réduit l’intrigue à six personnages principaux, interprétés par seulement trois acteurs qui, au gré des accessoires (et des accents), changent de rôle. Une économie de moyen et une mise en scène très efficace au service du rire. Les Vagabonds : une compagnie à suivre, indubitablement !

Claire Gimatt : Avec sa voix au timbre indéfinissable, rauque, suave, cassée, Claire Gimatt nous entraîne dans ses univers poétiques jusqu’aux portes de l’Espagne et de l’Arabie. L’orme, l’aviatrice, l’Argentine… autant de thèmes qui l’inspirent et nous font voyager ! Une artiste à suivre !

 

 

Gérard, cinq ans dans les pattes de Depardieu, de Mathieu Sapin : Très drôle reportage-BD sur l’acteur franco-russe, qui nous le présente dans des scènes professionnelles ou plus inattendues. Tendre, sensible et souvent drôle, cette BD est vraiment au top ! Du reportage intelligent, ni à charge, ni hagiographique.

Le rose et le vert, de Stendhal : Les tergiversations sentimentales de Mina de Wanghel , héroïne du roman, m’ont beaucoup plu… Seul défaut de se roman : n’être qu’un brouillon inachevé, auquel Stendhal n’a jamais donné de fin ni de forme définitive. Dommage, parce que ça part très bien et reflète toujours parfaitement son esprit et son humour piquants.

Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire : C’est un marronnier… alors on y revient tous les ans et on en fait la même critique : sensuel, émouvant et licencieux. Comme on aime !

Petit pays, de Gaël Faye : Le jeune auteur, récompensé d’un Goncourt des lycéens, raconte le Burundi des années 90, celui de son enfance. Le jeune narrateur, Gabriel, est un métis partagé entre la culture occidentale de son père et ses racines africaines. Peu à peu, les tensions entre ethnies montent dans le Rwanda voisin, mais Gabriel en est dans un premier temps préservé. Pourtant, la réalité va peu à peu le rattraper, notamment dans le dernier tiers du livre, haletant, qui se lit d’un trait.

 

Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels ce mois-ci ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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