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Universal War One, de Bajram [CRITIQUE]

by Julien
Universal war one

Comme Terminator ou L’Armée des 12 singes (ou La Jetée, pour les plus cinéphiles), Universal War One nous entraîne dans une boucle temporelle qui tord le cerveau mais ne souffre d’aucun défaut chronologique. Voilà une BD que j’ai adoré parcourir… et qui m’incite à me demander de quoi parle Universal War Two, puisque son auteur Bajram a imaginé une suite en 3 tomes à cette saga spatiale. Vous recommandez ?



Universal War One : une fresque spatiale inoubliable

Universal War One (UW1) de Bajram s’impose dès son premier tome comme une œuvre majeure de la bande dessinée de science-fiction. La Genèse (le tome 1) plante le décor d’un univers où l’humanité a colonisé l’espace. Un étrange mur de ténèbres, gigantesque et impénétrable, apparaît autour d’Uranus, déclenchant une enquête menée par l’escadrille Purgatory. Dès les premières planches, Bajram captive avec des dessins splendides et un récit dense qui interroge sur la nature de l’univers. Le lecteur est pris dans un tourbillon de mystères scientifiques et spatiaux, et l’intrigue se complexifie au fil des tomes. J’ai été rapidement absorbé par cette histoire, impatient de découvrir ce que chaque nouveau volume apporterait.

La montée en puissance

Le tome 2, intitulé Le Fruit de la connaissance, introduit un tournant décisif : le mur est percé, mais au prix de sacrifices humains. Une guerre commence, mais contre qui ou quoi ? Ce tome approfondit également la psychologie des personnages, des soldats en sursis qui doivent continuellement prouver leur valeur. Le mystère s’épaissit, et malgré la densité du récit, Bajram garde l’intrigue captivante.

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Universal War One (couverture du tome 5)

Mais dans Universal War One, la science-fiction est au service de la réflexion. À partir du tome 3, les enjeux se déploient bien au-delà d’une simple guerre spatiale. Caïn et Abel plonge l’escadrille Purgatory dans un paradoxe temporel qui remet en cause la compréhension même de l’univers. L’auteur jongle habilement entre destruction potentielle de l’univers et théorie des multivers, sans jamais perdre le fil. Chaque rebondissement est réfléchi, rendant la lecture passionnante et complexe à la fois.

Une résonance particulière

Avec le tome 4, Le Déluge, la tension atteint des sommets. Le voyage dans le temps devient un moyen de sauver la Terre, menacée de destruction, comme Uranus. Les résonances avec l’Ancien Testament et la référence involontaire au 11 septembre 2001 (avec l’image frappante de la Statue de la Liberté déchiquetée) ajoutent une dimension émotionnelle et symbolique. Si l’on considère que Bajram avait en fait dessiné ces planches quelques mois avant la tragédie (bien réelle, elle) des attentats au U.S.A., la BD prend une dimension quasiment prophétique.

Ce tome, particulièrement marquant, est l’un de ceux qui m’ont le plus touché par la puissance de ses images et de son propos.

Vers la conclusion

Les derniers tomes, Babel et Le Patriarche, concluent la saga avec brio. Trente ans dans le futur, les héros doivent comprendre les vérités cachées depuis le début de leur périple. Les révélations sur le rôle du C.I.C. éclairent enfin les zones d’ombre de l’intrigue. Le jeu temporel, comparable à des classiques comme L’Armée des 12 singes ou Terminator, se révèle ingénieux et sans incohérence. La boucle se referme, offrant une conclusion satisfaisante tout en ouvrant la voie à la suite, Universal War Two, que je suis maintenant curieux de découvrir.

Universal War One
Chaque tome d’Universal War One commence par une citation de la Bible de Canaan

Universal War One est une œuvre monumentale qui, au-delà de ses qualités graphiques, interroge sur le temps, la guerre et le destin de l’humanité. Chaque tome apporte son lot de surprises et l’ensemble forme une boucle narrative à la fois fascinante et intelligente. Voilà une BD que je recommande vivement aux amateurs de science-fiction !

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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