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Juin 2018, le bilan culturel

by Julien
bilan culturel viande

Enfin l’été ! On l’attendait depuis plusieurs semaines ! Les théâtres ont clôturé leurs saisons et on va pouvoir commencer celle de la lecture au bord des piscines, des ballades champêtres et culturelles (Rodez, Nancy, Perpignan…) et du farniente sans vergogne à repenser aux beaux objets culturels découverts en juin.

 

 

Dystopian Dream, par Wang Ramirez : Ce spectacle a été créé en collaboration avec le compositeur Nitin Sawhney (dont les chansons étaient interprétées par Eva Stone, présente sur scène tout au long du spectacle). La musique a inspiré les chorégraphes Honji Wang et Sébastien Ramirez, faisant du spectacle un « concert dansé » plutôt qu’un ballet pur, avec alternance de solos, duos ou trios avec la chanteuse, mêlant les techniques de la danse contemporaine et du hip-hop dans des tableaux poétiques, brutaux ou humoristiques. Les séquences étaient parfois inégales, mais le public a chaleureusement applaudi.

Thé à la menthe ou t’es citron ? de Danielle Navarro-Hautdecœur et Patrick Hautdecœur, par Gérard Pinter : Du café théâtre en veux-tu en voilà ! Pendant que le public mange ses tartines et boit de la bière, des comédiens sur scène semblent bien en peine pour achever les répétitions de leur spectacle, une pièce de boulevard totalement croquignolesque. A chaque minute, le spectacle est prêt à tourner au fiasco (évidemment, c’est une mise en abyme). Alors que le public s’esclaffait, les acteurs avaient eux-mêmes bien du mal à garder leur sérieux, riant allègrement de leurs propres gags. Ainsi est-on passé par tous les clichés du genre : du sur-jeu à la cascade ratée, en passant par les grimaces et les hurlements hystériques. Pour les amoureux du genre (il y en avait beaucoup dans la salle ce soir-là), la promesse d’une soirée de franche rigolade a été tenue. Mais pour les amis de la subtilité et de l’esprit, il faudra aller chercher notre bonheur ailleurs.

 

 

Sympathique Tour, par Pink Martini : Vous vous souvenez certainement de leur premier tube en France, il y a 20 ans : « Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement l’oublier. Et puis… je… fume ! » En mettant en musique ce petit poème d’Apollinaire, les musiciens de Pink Martini ne se doutaient pas qu’ils allaient connaître un tel succès et une telle longévité. Vingt ans et une dizaine d’albums plus tard, ils reviennent parmi nous pour fêter dignement ces noces de porcelaine ! De la France  au Japon, en passant par la Croatie, le Brésil et Cuba (entre autres), Pink Martini a chanté dans toutes les langues et nous a fait danser sur tous les rythmes au cours de cette soirée enchanteresse. Le public ne s’est pas contenté de se trémousser dans ses fauteuils : à plusieurs reprises, nous avons été invités autour de la scène pour ambiancer la Halle aux Grains, et même faire… une chenille ! Outre les tubes du groupe, nous avons eu droit à des reprises géniales des morceaux les plus fameux de la culture mondiale, comme le Boléro de Ravel ou Pata Pata de Miriam Makeba. La scène a même été plusieurs fois offerte à un jeune artiste inconnu au bataillon qui a cueilli toutes la salle et embué quelques yeux : Jimmie Herrod, un tsunami d’émotion et de virtuosité ! Et pour moi un coup de foudre ! Je gardais un excellent souvenir de mon premier concert de Pink Martini (en octobre 2005, 13 ans déjà) et je suis ravi de cette piqûre de rappel qui va me rester en mémoire pour le reste de ma vie, au bas mot !

 

 

Tue-Tête, de Frédéric Sounac : Je n’ai pas beaucoup lu ce mois-ci, car il faut dire que ce roman-là a accaparé tout mon temps ! Dans l’Europe de l’an 2369, les hommes sont massivement atteints d’androcordite, une maladie qui attaque leurs cordes vocales et met à mal leur virilité, les forçant à recourir à divers traitements et implants de synthèse. Mais un chanteur lyrique surnommé “Tue-Tête” semble épargné par ce fléau et donne de nombreux concerts, accompagné au piano par la mystérieuse Zoé Zaffius, et toujours secondé par son majordome David Adhum. Parallèlement, l’inspectrice Ida Mésange tente de comprendre le lien entre plusieurs victimes dont les têtes ont explosé ou fondu. Ses investigations vont l’amener à découvrir les coulisses du pouvoir mais aussi à mieux comprendre le mystère de ses propres origines. Même si l’entrée en matière a été ardue, j’ai totalement été captivé par la deuxième moitié du livre ! Le roman n’est pas simplement narratif comme on pourrait s’y attendre dans d’autres polars ou thrillers. Plusieurs chapitres sont consacrés à des réflexions (en particulier une série de chapitres dont la narration est prise en charge par le majordome David Adhum, comme un journal de bord) qui permettent d’éclaircir des événements antérieurs du récit, ou faire des pauses réflexives parfois philosophiques ou comiques. Tue-Tête est un roman tentaculaire qui pose la question du pouvoir de la musique et du chant, et interroge l’identité et la virilité. La quête de chaque personnage permet de révéler un nouvel aspect du monde de demain selon la pure tradition de la SF de qualité.

 

Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels en juin ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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