Home À lire Corniche Kennedy, Maylis de Kerangal

Corniche Kennedy, Maylis de Kerangal

by Julien
corniche kennedy

Des adolescents marseillais jouent à se procurer de grands frissons en sautant dans la mer du haut du Just Do It, un promontoire sur la Corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, le commissaire Sylvestre Opéra surveille le littoral et essaye d’en reprendre le contrôle. Un jour, Suzanne, petite bourgeoise désœuvrée, vient se mêler aux jeunes plongeurs.

Il y a un an, je vous faisais part de ma déception à la lecture de Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal, que l’on m’avait chaudement recommandé et qui avait été encensé par la critique et les prix littéraires. Mais comme je n’aime pas rester sur une première impression, je me suis lancé ce mois-ci dans son autre grand succès, Corniche Kennedy.

Non seulement ce roman n’a pas rectifié mes sentiments à l’égard de cette autrice, mais je dirais même qu’il a confirmé mes mauvaises impressions. En quelques mots : ce roman est nul ! De la première à la dernière ligne, il n’y a rien pour sauver ce court roman vraiment navrant… Ni l’histoire, ni les personnages ne parviennent à donner de l’intérêt à ce récit écrit dans un  style tout à fait indigent. Maylis a du vocabulaire et elle étale sa science pour montrer qu’elle sait utiliser le dictionnaire des synonymes. Mais pour raconter quoi ? Rien. Je lui recommanderais donc d’imiter son héroïne Suzanne et d’aller se jeter du haut de la Corniche, ça lui remettra les idées en place !

Appréciez l’impuissance littéraire de cet extrait :

… pour draguer, Eddy s’est adjoint le qualificatif de Bégé, ce sont les initiales phonétiques de “beau gosse”: Eddy le Bégé, voilà un nom de personnage, un nom stylé, celui d’un prince de la corniche – qu’est-ce que t’as, hein, elle l’a fait, le Just Do It, ça va, c’est bon.

Ou cet autre :

Trois jours plus tard, plouf plouf, ça recommençait de plus belle. De plus belle, de plus belle et encore de plus belle.

Eh non, ce ne sont pas des extraits de Oui-Oui à la mer même si ça y ressemble. Stylistiquement, ça se passe de commentaires. Rien à dire non plus sur le faux discours indirect libre qui relève plus d’une économie de signes typographiques que de l’appropriation fine d’un sociolecte (qu’elle ne fait que singer d’ailleurs).

On m’a dit que les adolescents appréciaient la lecture de ce roman… Mais comme on m’a dit que les mêmes adolescents aimaient regarder Les Anges de la Téléréalité, je ne suis pas étonné. On est a peu près au même niveau sur le plan littéraire, et dans le roman comme dans le programme TV il y a  des marseillais un peu limités qui jouent aux abrutis. Tout se tient.

Vous l’aurez compris, si vous tombez sur cette autrice dans les rayonnages de votre librairie, fuyez !

Qui a écrit cet article ?

Tous ses derniers articles

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

You may also like

2 comments

Cleophis 2 mars 2018 - 17 h 12 min

Mince alors !! Comme quoi, il en faut pour tous les goûts, je ne connais pas cette autrice mais tes résumés ne me disent rien qui vaille.

Reply
Julien 2 mars 2018 - 17 h 38 min

Bien sûr, nos critiques n’engagent que nous 🙂 Mais je suis surpris de l’écart entre son excellente réputation et mon propre ressenti… “Réparer les vivants” a une bonne idée de départ mais pèche par un style trop artificiel. Quant à “Corniche Kennedy” il n’y a même plus d’histoire ou de personnages auxquels se rattraper (pour ce qui me concerne évidemment). Arrivé au bout du roman, je me demande seulement : pourquoi m’a-t-elle raconté tout cela ??

Reply

Leave a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.