Ô joie ! L’une de mes artistes francophones préférées vient de sortir un nouvel album la semaine dernière (le 24 février pour être précis). En fan inconditionnel de la grande Juliette, je n’ai pas tardé à me procurer Chansons de là où l’œil se pose, album où l’auteure-compositrice-interprète prouve qu’elle est encore en très grande forme !
Chansons de là où l’œil se pose, le magnifique nouvel album de Juliette
Ce que j’aime dans les albums de Juliette, c’est qu’on y trouve à rire et à pleurer. Elle est bonne dans tous les registres. Son album précédent, J’aime pas la chanson, m’avait totalement convaincu. Mais je ne me doutais pas que j’adorerais encore plus le nouvel opus. Douze chansons (dont 11 originales) à travers lesquelles Juliette partage son regard sur le monde qui l’entoure, allant des sujets les plus graves aux plus légers.
En effet, une heure durant, tout y passe. Juliette nous parle avec la même aisance (et la même poésie) des housses de couettes et du harcèlement scolaire, en passant par les clebs, les lames, les escaliers et les deudeuches.
Chansons intimes et rigolotes
Les chansons comiques de Juliette sont au rendez-vous de ce nouvel album. Tout commence par la drolatique chanson de La Housse et la Couette : « Être seul a du bon mais on n’a que deux mains / Or il est des moments où l’on en voudrait plein / Ainsi lorsqu’il s’agit, sans espoir de rescousse / De fourrer une couette au-dedans d’une housse… ». La chanson liminaire est une fable hilarante dans laquelle chacun reconnaîtra une situation vécue, que Juliette parvient à transformer en exploit héroïcomique par le pouvoir alchimique de son écriture.
Parmi les chansons qui m’ont le plus amusé, il y a aussi son réquisitoire contre les poivrons : « Je fuis les embrouilles / Loin des ratatouilles / Je fuis les salades / Loin des piperades ».
Mais Juliette, ce n’est pas seulement des chansons rigolotes. Elle sait aussi nous prendre à revers et nous cueillir au moment où on s’y attend le moins. Dans l’album J’aime pas la chanson, c’était Météo marine, que je ne peux toujours pas écouter sans être profondément ému. Dans Chansons de là où l’œil se pose, c’est la chanson La Perruque qui a ce pouvoir. Le titre pourtant n’annonçait rien qui invite à pleurer… et pourtant…
La seule piste sur laquelle j’exprimerais un bémol est la reprise de La Lueur dans l’Œil qui était déjà présente (avec une autre orchestration) sur l’album No Parano en 2011. Déjà à l’époque, ce n’était pas ma préférée du disque… pas étonnant qu’aujourd’hui non plus elle n’emporte pas mon suffrage.
À quand un retour sur scène ?
J’attends désormais de pouvoir revoir Juliette sur scène. La dernière fois, cela remonte à 2020 avec son concert sur un air de tango où elle avait été excellente. À quand un retour dans le Sud pour un live de ces Chansons de là où l’œil se pose ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
1 comment
Oui, je suis bien d’accord avec vous, de plus Juliette est d’une belle culture, sans ostentation, très fine et à propos. Pour ce qui est de moi, la chanson qui me donne la boule au ventre, ou dans la gorge au choix, c’est une lettre oubliée, où Guillaume Depardieu se montre si émouvant. Votre site est très sympa, je suis tombée dessus en cherchant justement le titre de son dernier album.