Attention, chronique au vitriol. Je m’en excuse d’avance, ce n’est pas quelquechose que j’ai l’habitude de rédiger ici, je modère souvent mes propos mais là, là… Dans la (très petite, promis) liste des livres que j’ai vraiment détesté, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une est placé en top position. J’ai détesté ce livre, je l’ai lu il y a des mois et des mois, et je ne vous en ai pas parlé car franchement je n’en voyais pas l’intérêt. Mais après avoir vu passer une N-IEME critique positive, j’en ai eu marre et j’ai décidé que non, je n’allais pas passer sous silence le fait que j’avais détesté cordialement ce livre.
Je vous fais le petit pitch, même si vu que Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une est un best-seller j’imagine que vous avez déjà une petite idée (et vu que c’est de toute façon une histoire banale à pleurer, bon). Alors, le blabla = Camille (une femme bien sûr), à l’aube de la quarantaine (bien sûr), qui a tout pour être heureuse (bien sûr) mais qui ne l’est pas (bien sûr). Elle rencontre un routinologue, Claude, et paf change de vie.
J’ai l’air dure comme ça mais vous allez me dire, tu l’as acheté ce bouquin, c’était évident pourtant dès la couverture non ? Et oui, vous avez raison. J’ai mes moments de faiblesse parfois. J’étais à l’aéroport, j’avais oublié ma liseuse, j’avais envie d’un roman court, léger et sans prise de tête. Là tu te dis, j’avais tout bon, rien qu’au vu du titre tu sais que tu ne tiens pas le Goncourt entre tes mains. Le quatrième de couverture, bon, ça ne proposait pas grand chose mais j’aimais bien l’idée du routinologue. Et puis les couleurs éclatantes de la couverture, ce bandeau rose bonbon qui te jure que tu as entre tes mains “le livre qui a rendu 1 million de lecteurs heureux”… Moi j’avais envie d’être heureuse tu vois, alors je l’ai pris.
Mais que j’ai regretté. Le livre se lit très vite, on ne peut pas lui retirer ça, et l’histoire est d’une platitude absolue. Raphaëlle Giordano, avant de devenir auteur de best-sellers , rédigeait des ouvrages de développement personnel. Donc logiquement, son héroïne Camille est dans cette optique. Un cheminement parfaitement logique et bien simplet, Camille change de vie car elle un métier classique de commerciale et forcément, forcément, elle veut faire un métier créatif et être son propre patron. Alors des fois c’est un tout petit peu dur, mais si vous en doutiez rassurez-vous elle triomphe de tous les obstacles et Jean-Paul Gaultier himself vient la féliciter à la fin tu vois (oui je spoile mais je m’en fous hein). On rajoute à ça que parfois dans son couple c’est un tout petit peu compliqué, et puis avec son fils aussi hein, mais heureusement tout se résout avec quelques instants en tête-à-tête et un peu de nouvelle lingerie pour l’un et prendre le temps de faire un gâteau avec l’autre. Oui hein, c’est facile la vie quand tu entames un cheminement personnel, il suffit de ça.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai détesté. L’histoire simpliste et niaise, les personnages sans aucune profondeur, c’est faussement drôle, la pseudo intrigue cousue de fil blanc dès les premières pages (non, Claude n’est pas un vrai routinologue ? Juste il aide une personne dans le besoin – minuscule détresse plutôt – et Camille reprendra le flambeau, comme lui l’a fait avant tu vois c’est un peu comme une grande chaîne du changement de vie ? Ô BEIN JE L’AVAIS PAS VU VENIR HEIN). Sans parler du fait que bien entendu l’héroïne est une femme, et que son changement de vie passe forcément par s’occuper d’elle, ranger sa maison, raviver la flamme avec son mari, retrouver de la complicité avec son fils, maigrir, bosser dans un milieu créatif et forcément lié à la mode… J’enfile les clichés bonjour. Sans compter que je déteste les morales de type “le bonheur si je le veux je l’aurais” (merci Angèle pour ces paroles). Bref, vous l’aurez compris, j’ai trouvé le livre entier 100% artificiel.
Tout est à jeter dans Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une ?
Mais non voyons.
Par exemple, je trouve que c’est une très bonne dissertation (un peu longue du coup) de 3ème vous voyez. Un élève qui a bien appliqué à la lettre le “comment-construire-une-histoire-avec-des-personnages-qui-rencontrent-un-peu-des-difficultés-mais-pas-trop-non-plus-et-puis-pouf-happy-end-confettis-bonheur”. Avec un style euh… simple ? Correct-vous-maîtrisez-bien-les-synonymes-je-vous-mets-14-continuez-comme-ça-? Une bonne dissertation de troisième je vous dis.
Bref.
J’ai ce livre toujours dans ma bibliothèque, et je ne sais pas quoi en faire ^^
Et j’espère bien que je ne serais pas comptabilisée comme “lectrice rendue heureuse” juste parce que j’ai acheté ce livre…
Qu’on se le dise : je n’ai rien contre les romans feel good. Mais il y a un minimum quoi…
Et vous, vous avez lu Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une ? Vous en avez pensé quoi, honnêtement ? J’aimerais vraiment savoir ce que vous avez aimé si jamais, car là clairement ça m’intrigue !
10 comments
Je l’ai lu et… Je l’ai absolument détesté ^^
Ah mais merci ! ^^ J’en viens à croire que je suis la seule ! Ton avis me rassure 😉
J’adore ta critique !! Tu m’as fait rire !! Je n’avais pas l’intention de lire ce roman, mais je pense que ta critique vaut largement mieux que le livre lui-même 😉
Je te le donne quand tu veux :p
Je l’ai pas lu mais c’est clairement parce que c’est bien ce que j’en attendais!
Je te l’envoie si tu veux te faire ton avis :p
Merci pour cette critique!!! Je me demandais si j’étais la seule à ne pas avoir aimé!!! Un vrai catalogue de méthodes de développement personnel, avec un faux prétexte de les enchaîner autour!
C’est tellement ça, j’ai trouvé qu’il n’y avait aucune histoire qui tenait la route autour de tout ça !
MERCI !
J’ai lu également tellement de critiques élogieuses sur ce roman. J’ai fini par l’acheter, à une époque où je n’allais pas très bien, il y a plus d’un an. J’étais dans une gare, je l’ai pris en me disant que ça me viderait la tête, que ce serait un feel good un peu marrant, ce que j’appelle un roman de plage quoi !
Et bien non, j’ai vraiment eu beaucoup de mal. Pire, il a eu l’effet complètement inverse sur moi : on te fait croire (enfin, qui y croit sérieusement ?) qu’un bon samaritain va te croiser, t’aider généreusement (et gratuitement), et ça semble si simple comme tu le dis d’aller mieux…. Euuuuhhhh alors moi en fait, je n’allais pas bien, et pour aller mieux, bah j’ai payé une psy quelques semaines, et j’ai pas changé de boulot comme ça en m’amusant à faire des trucs créatifs, parce qu’en fait, tu peux pas ! Ca n’allait pas non plus avec mon chéri, et si seulement c’était aussi simple que dans le roman… Je comprends pas pourquoi moi j’ai passé des soirées entières à pleurer parce qu’on s’engueulait.
Bref, pour moi c’est du pipeau complet, et encore une fois, ça te fait croire que tout est facile et que tu es nulle si tu n’y arrives pas. J’aurais mieux fait d’acheter un roman à l’eau de rose, qui est vendu pour ça 😀 !
Je suis ravie que quelqu’un partage mon avis, j’étais désespérée de tous ces avis positifs !
Merci pour ton commentaire Lise, je m’y retrouve totalement ! J’ai acheté ce livre dans le même état d’esprit que toi, et clairement cette “simplicité” de cheminement m’a fait bondir. Je trouve tellement réducteur l’idée d’assimiler le développement personnel à 3 kilos en moins et un peu de lingerie pour raviver la flamme dans un couple… Car effectivement ça ça a sa place dans un roman Harlequin, qui au moins n’a que la prétention d’apporter de la légèreté et ne te promets pas une recette merveilleuse pour te rendre heureux !