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Mars 2016, le bilan culturel

by Julien

Est-ce que les lapins de Pâques vous ont gâtés en vous apportant de bons chocolats ? En ce qui me concerne, ce fut une belle livraison de 9 objets culturels ! Mais les mois se suivent et ne se ressemblent pas… ainsi, mars 2016 fut le moins cinématographique depuis que j’écris sur Culture déconfiture ! Pour ma défense, je dois confesser que je me suis abonné à l’excellente médiathèque de Toulouse qui regorge de DVD qui m’a permis de faire le plein de classiques dont je vous parlerai prochainement (je passe en conséquence beaucoup moins de temps dans les salles obscures et beaucoup plus d’heures sur mon canapé). J’ai également profité du retour des beaux-jours pour visiter Paris et Bilbao et voir quelques expositions (Girafawaland, Orsay, la Fondation Louis Vuitton entre autres) dont je vous ai fait le comte-rendu au fur-et-à-mesure. Revenons-en donc aux objets culturels et originaux rencontrés ce mois-ci…

 

Au cinema

 

Jodorowsky’s Dune, de Frank Pavich : Dune, le roman culte de la SF, a failli devenir un film en 1975 sous l’impulsion du producteur Michel Seydoux et du réalisateur franco-chilien Alejandro Jodorowsky. Ce projet fut l’un des plus ambitieux de tous les temps, mais qui n’a jamais été tourné. Le documentaire de Frank Pavich explique le pourquoi du comment, avec un ton et un optimisme détonants !

 

Au theatre

 

Traces, par Les Sept doigts de la main : Entre cirque et danse contemporaine, ce fut un moment de poésie sur-vitaminée. Les Sept doigts de la main, ce sont de jeunes acrobates canadiens, américains, australiens, chinois et français assez incroyables. Ils ont entre vingt en vingt-cinq ans et ils excellent dans l’art de la voltige, du diabolo, du cerceau, du trapèze, du ruban et j’en passe ! Mais ce n’est pas tout : comme si les qualités physiques ne suffisaient pas, ces jeunes gens savent également jouer du piano et de la guitare, chanter, et surtout danser avec une grâce incroyable ! On a le sentiment qu’ils se sont imprégnés du meilleur de chaque discipline pour écrire ce spectacle qui combine à la fois la performance, la grâce et l’humour. S’il vous faut des garanties, sachez que ces artistes ont été formés par le célèbre cirque du soleil et qu’ils ont été élu meilleur spectacle en 2011 par le magazine TIME. Si Traces passe près de chez vous ou si vous êtes de passage à Paris, ne manquez pas d’aller voir les Sept doigts de la main, vous ne serez pas déçus ! Puis revenez ici nous dire quel passage vous aurez préféré !

Chatons violents, par Océanerosemarie : J’ai vu ce spectacle au Théâtre de la Gaîté Montparnasse lors de mon dernier séjour à Paris. L’actrice, qui s’était faite connaître du grand public avec son spectacle précédent La Lesbienne invisible, revient sur les planches avec un one-woman-show qui prend en grippe les bobos parisiens et leurs travers, mais aborde également des sujets plus engagés qui remettent en cause notre rapport (et notre participation) à la violence ordinaire. Moi qui suis particulièrement hermétique à ce type de spectacle (et qui ai le stand-up en haine), j’ai adoré cette soirée au théâtre, la prestation de cette comédienne et la qualité de son texte qui ne sombre jamais dans la facilité. Les applaudissements étaient nourris à la fin de la pièce, preuve s’il en faut que le public a été conquis !

Ad Noctum, de Christian Rizzo : Un danseur, une danseuse et un totem électronique, tels étaient les trois protagonistes du ballet de Christian Rizzo. Sur un tapis de scène psychédélique et lors de courtes séquences saccadées s’enchaînaient d’infinies variations inspirées des danses de salon. Côté son, une symphonie de larsen et de dissonances à la fois très désagréable et totalement envoûtante. Le dernier mouvement fut le poème de Robert Burns « My Heart’s in the Highlands » mis en musique par Arvo Pärt. Probablement le passage le plus doux de ce spectacle, venu panser nos sens après 45 minutes de bruits et de flashs quasi ininterrompus.

Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant, de Laura Scozzi : Dans un registre tout à fait différent de celui d’Ad Noctum, Barbe-Neige… nous embarque dans un univers féerique totalement barré ! Tout commence par un ballet d’abeilles cocaïnées, puis s’ensuit un défilé de trois petit(e)s cochon(ne)s et de personnages de contes dans tous leurs états (grâce à un savant mélange de danse pop urbaine et de psychanalyse). Pas un instant de pause, c’est totalement délirant et à pleurer de rire ! Paganini à la sauce hip-hop, c’est un mariage fabuleux ! A voir absolument !

La Cantatrice chauve, d’Eugène Ionesco, par Laurent Pelly : Dans un décor d’une profondeur incroyable aux motifs de tartan anglais, les Smith et les Martin s’adonnent à des conversations plus creuses les unes que les autres sous le regard complice de la bonne Mary et du pompier. Laurent Pelly met en scène avec brio la pièce la plus jouée du vingtième siècle, dont les dialogues écrits par Ionesco sont directement inspirés d’exemples trouvés dans un livre de méthode Assimil. Imaginez que vous ne vous exprimiez qu’avec les phrases apprises dans un manuel de langue, voilà qui vous donnera une petite idée de La Cantatrice chauve !

 

Lectures

 

Les fourmis, de Bernard Werber : J’avais adoré Les Thanathonautes lorsque j’avais 15 ans. Aujourd’hui que j’ai le double passé, je me suis attaqué aux fameuses Fourmis de l’auteur toulousain… Malheureusement, la magie n’a pas fonctionné. J’ai été assez peu attaché aux personnages et à l’intrigue, même si la société myrmicéenne est sans aucun doute passionnante. Un ouvrage de science m’aurait sans doute plus intéressé que cette aventure miniature (ce sont d’ailleurs les chapitres de l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu qui m’ont le plus accroché dans le roman). Pour ceux qui ne connaissent pas encore, ça reste malgré tout un bon bouquin de vulgarisation à recommander à nos ados.

Le Barbier de Séville, de Beaumarchais : Après avoir découvert la réécriture d’Odon Von Horvath à travers son Figaro divorce en février 2016, il m’a bien fallu replonger dans l’original ce mois-ci. Comme d’habitude, on n’est jamais déçu pas ses classiques : en l’occurrence, une farce dans le style de L’Ecole des femmes, pleine de lazzi et de chansons ! Pour le coup, on a presque envie de fredonner les plus grands airs de Rossini !

Stupeur et tremblements, d’Amélie Nothomb : Grand prix du roman de l’Académie française en 1999, huitième roman de la très régulière écrivaine belge abonnée aux best-sellers, il s’agit probablement d’un de ses meilleurs romans ! Elle y raconte l’une de ses premières expériences professionnelles, lors de l’année 1990, lorsqu’elle fut engagée dans une entreprise japonaise en tant qu’interprète. Mais rien ne se passe comme prévu au pays du soleil levant, notamment à l’égard de sa supérieure directe, la belle Fubuki Mori qui suscite chez Amélie autant de fascination que de crainte, sur fond de choc des cultures ! Un roman jouissif, explosif et terriblement efficace !

 

Et vous, quels objets culturels vous ont apporté les lapins de Pâques en mars 2016 ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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