Au détour d’une flânerie dans la bibliothèque de ma grand-mère, j’ai emprunté avec sa chaude recommandation Madame Bâ, Erik Orsenna. Comme souvent, aucune idée de ce que j’allais trouver dans ce petit livre format poche, aucune idée du style d’Erik Orsenna (auteur français pourtant prolifique, sa bibliographie est impressionnante !).
Madame Bâ, c’est avant tout l’histoire d’une demande de visa. Madame Bâ, Malienne, remplit le formulaire aride du formulaire 13-0021 afin de pouvoir venir en France retrouver son petit-fils. Mais loin des rigidités de l’administration, Madame Bâ s’attache à remplir chaque champ de ce formulaire longuement, relatant dans le détail sa vie et toutes ses implications. Rien à voir me direz-vous ? Et pourtant, c’est la réalité de son quotidien que décrit Madame Bâ dans ses longues diatribes à son avocat, maître Fabiani. L’histoire de l’Afrique et d’une vie, d’une demande, qui ne rentre absolument pas “dans les cases”.
Une grande fluidité. C’est ce qui m’a frappé à la lecture de Madame Bâ. Je ne sais pas si c’est un trait de style qu’on retrouve dans tous les ouvrages d’Erik Orsenna, mais clairement ici son histoire coule comme un fleuve, Niger ou Senegal, d’ailleurs mis à l’honneur dans le roman. Madame Bâ nous compte l’Afrique, la tentation du voyage, de l’émigration, la fascination de l’ailleurs, l’enjeu du changement et de ses limites. On se laisse totalement porter par la lecture, mais sans frénésie, sans hâte. Un vrai bonheur de lecture. J’ai été étonnée et embarquée par les derniers paragraphes du livre, le changement de point de vue et le sens profond du livre qu’il révèle. Une vraie belle émotion littéraire !
Vous l’aurez compris, ce Madame Bâ m’a ravi ! Vous connaissez ce roman ? Vous avez déjà lu du Erik Orsenna ?
Avec ses 501 pages pile dans son format poche, Madame Bâ d’Erik Orsenna rentre de justesse dans le challenge Un pavé par mois du blog Des livres, des livres ! C’est donc mon (petit) pavé pour le mois de septembre. Sur le fil, une fois de plus !
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Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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3 comments
Je n’ai pas lu Madame Bâ, mais j’ai grandement apprécié d’autres ouvrages de Erik Orsena : la grammaire est une chanson douce et Les chevaliers du subjonctif. Ces deux romans m’ont fascinée. Oui, ils sont comme des fleuves… Je te les recommande !
Merci, je note ! Je me laisserai à coup sûr tenter de nouveau par Erik Orsenna 🙂