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OSCAR, l’un des temps forts de la Biennale de Toulouse

by Julien
biennale OSCAR©BartGrietens Ivan Ugrin

Il y a avait deux « OSCAR » la semaine dernière à Toulouse. Le vaudeville de Feydeau par le Grenier de Toulouse d’une part et le ballet d’Arno Schuitemaker d’autre part. C’est du second dont je veux vous parler, qui était l’un des gros temps forts de la Biennale des Arts vivants (qui se prolonge encore jusqu’à la fin de la semaine).

OSCAR, un ballet qui se regarde debout

Le spectacle était accueilli au Cub, la petite salle du Théâtre de la Cité, totalement vidée de ses gradins. Dans un grand espace structuré par des panneaux blancs et des projecteurs, le public est invité à déambuler tout au long de la représentation. En somme, les spectateurs font intégralement partie du ballet et côtoient les danseurs au plus près.

En fait, O S C A R est tout autant une installation qu’une performance. Deux mots qui, en temps normal, ont tendance à me faire grincer des dents… Le genre de concept qui est souvent revendiqué pour nous faire avaler tout et n’importe quoi. Eh bien ici, ils trouvent tout leur sens.

Sur une musique de transe, trois danseurs pénètrent l’espace et captivent les spectateurs au milieu desquels ils se meuvent. Sur les panneaux blancs, les ombres (des danseurs et du public) se découpent comme sur des écran de théâtre asiatique. Le spectacle se déploie dans les trois dimensions et il faut faire des choix : regarder le danseur, lui tourner le dos pour contempler son ombre, passer derrière le panneau blanc pour l’observer par transparence, regarder son reflet dans le sol en miroir, changer d’espace pour se confronter aux mêmes choix avec l’un des deux autres danseurs…

A solo for 3. 3 solos in 1. It could be me, anyone, and everyone.

Sur la même musique, les 3 danseurs proposent 3 performances à la fois semblables et très différentes. J’ai été surtout captivé par Mark Christoph Klee, danseur blond aux allures de statue classique qui aurait soudainement pris vie ; mais j’étais parfois rattrapé par Ivan Ugrin et ses mouvements sensuels, comme plongé dans un état de transe (je ne vous parle même pas de la moustache et de la coupe mulet) ; Paolo Yao enfin déploie tout son potentiel de grâce dans le dernier tiers du spectacle avec ses ondulations qui ont contaminé les spectateurs.

J’adorais également regarder les gens autour de moi, ne pouvant s’empêcher d’esquisser de petits mouvements de hanches, de tête, de piétinements au rythme de la musique. Au début, cela était très timide. Mais lentement les corps se sont lâchés et les règles du théâtre traditionnel ont volé en éclat. Qui danse ? Qui regarde ? Tous ceux qui veulent.

[…] Arno Schuitemaker mène une quête de sens et d’identité qu’il a égarés suite aux tourments d’une rupture. Il réunit au plateau trois performeurs et le public, sur un sol en miroir, où d’innombrables ombres créent un monde liminal en trois dimensions. Audacieux, tendre, propulsif et écho d’une détermination à reconstruire O S C A R unit des parcours incarnés d’émancipation libres de toutes règles.

La Biennale des Arts vivants Toulouse Occitanie

La Biennale est décidément riche en découvertes et propose au public toulousain des spectacles audacieux. Il ne reste plus qu’une semaine pour en profiter. Lequel irez-vous voir d’ici samedi ?

©Photo de couverture par Bart Grietens

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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