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Novembre 2015, le bilan culturel

by Julien

Le mois de décembre est de retour : on ouvre la première case de son calendrier de l’Avent et, en dégustant le premier chocolat, on se remémore les beaux objets culturels rencontrés en novembre ! C’est parti pour notre troisième bilan sur Culture déconfiture !

AU CINEMA

Seul sur Mars, de Ridley Scott : Comme souvent ces dernières années, Ridley Scott réalise ici un gentil nanar acidulé à très gros budget. Le film n’a pas grande prétention à part nous divertir, c’est peut-être ce qui fait la différence avec ses deux grands frères de 2014 : Gravity et Interstellar (qui pour leur part avaient des prétentions mais ne les avaient pas atteintes). Avec Seul sur Mars, on n’est pas loin du space opera sans y être tout à fait non plus. Dommage !

Madame Bovary, de Sophie Barthes : En proposant une narration qui adopte le seul point de vue d’Emma, Sophie Barthes fait basculer l’œuvre de Flaubert dans le romantisme pur, sans filtre et très premier degré. Ceux qui recherchent l’adaptation fidèle et le ton très ironique n’aimeront probablement pas. Pour les autres, il y a ici un beau portrait de femme comme on le trouverait chez les sœurs Brontë ou Jane Austen.

Hunger Games, La Révolte – partie 2, de Francis Lawrence : Boudiou ! Ne vous infligez pas ça ! C’est mauvais, mauvais, mauvais ! J’avais beaucoup aimé le premier épisode (décors, costumes) ; j’avais trouvé le second redondant ; le troisième était totalement nul ; je croyais que le quatrième montrerait toute l’action dont on avait été privé dans La Révolte – partie 1. Que nenni ! C’est un métrage long et ennuyeux, à bannir de nos cinémas et de nos vidéothèques…

21 nuits avec Pattie, d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu : Chatte. Bite. Couilles. Chatte. Chatte. Chatte. Quoi ? Il faut aussi un scénario pour faire un film ? Zut ! On n’a pas pensé à prévenir les frères Larrieu. Chatte. Bite. Couilles.

L’hermine, de Christian Vincent : Immersion captivante au cœur d’une cour d’assises, ce film nous met d’une certaine façon à la place des jurés qui ont la difficile tache de décider du destin d’un accusé. Moins saisissant que Présumé coupable (sur la sordide et scandaleuse affaire d’Outreau), L’hermine cherche moins à faire la lumière sur un fait divers que sur les moyens dont la justice dispose pour faire éclater la vérité et ne pas commettre d’impair (on pense à Douze hommes en colère). Sidse Babette Knudsen (vue dans Borgen) forme avec Fabrice Lucchini un duo très tendre et crédible. Dans un français irréprochable, elle incarne avec justesse une jurée. On la reverra bientôt à l’affiche dans La fille de Brest aux côtés de Benoît Magimel, un film que l’on attend avec impatience !

AU THEATRE

Pixel, compagnie Käfig, par Mourad Merzouki : Le sublime spectacle de danse contemporaine aux influences hip-hop et numériques poursuit sa tournée nationale. Créé en 2014, des dates sont déjà prévues en 2016. La poésie des chorégraphies, de la musique et des effets spéciaux vous subjuguent. Il s’agit probablement de l’un des spectacles de danse les plus intéressants à voir en ce moment !

Meursaults, d’après Kamel Daoud, par Philippe Berling : Sur le papier, c’est censé durer 1h15. Dans la réalité, cela ressemble à un marathon interminable. Philippe Berling adapte Meursault contre-enquête, une réécriture (ou une suite) de L’Etranger de Camus qui a reçu en 2014 puis 2015 le Prix des Cinq continents de la Francophonie et le Goncourt du premier roman. Sauf qu’au final, entre un acteur inintelligible et une actrice qui brame sans cesse (et sans que l’on ne comprenne), on se demande vraiment pourquoi on est venu s’infliger ça ! Le roman est peut-être bon à lire, mais croyez-m’en, il faut fuir la pièce !

Le roi Lear, de Shakespeare, par Olivier Py : En ouverture au festival d’Avignon cet été, la pièce a reçu fort mauvaise presse : mise en scène criarde, choix de peu lisibles, scénographie tape-à-l’œil, acteurs inaudibles, etc. Pendant la représentation à laquelle j’ai assisté, certains spectateurs ont carrément quitté la salle lorsqu’on découvrit le cul nu du roi… Pour ma part, malgré quelques plages d’ennui, je retiens aussi de très belles images : des acteurs très justes (Amira Casar en fille ingrate, Eddie Chignara en serviteur fidèle, Jean-Marie Winling en père trahi) et un tableau final sublime. C’est une fable qui trouve malheureusement un trop juste écho avec l’actualité (et il n’y a d’ailleurs pas eu de salut à la fin de la représentation le 13 novembre 2015). Cette question désespérée et lapidaire raisonne encore : « Dans ces temps de malheur, à quoi bon des poètes ? »

L’espèce humaine, d’après Robert Antelme, par Maylis Bouffartigue : Le théâtre engagé ? Oui. Evidemment. Mais certains textes bons à lire ne sont pas forcément bons pour la scène. En l’occurrence, demander à un acteur Tutsi (aussi talentueux soit-il) de mettre en voix ce témoignage écrit par un rescapé de Gandersheim et Dachau, cela ne fonctionne pas.

LECTURES

Corto Maltese, Sous le soleil de minuit, de Juan Diaz Canales et Rubén Pellejero : Reprendre le flambeau 20 ans après Hugo Pratt n’était pas chose aisée. Le créateur de Corto Maltese n’avait pourtant pas exclu la possibilité que son œuvre soit poursuivie. C’est aujourd’hui chose faite, avec un album dans la lignée de la série (tant dans le dessin que dans le ton) qui surpasse , le dernier épisode publié par le maître, trop ésotérique et confus. L’intrigue du nouveau Corto semble presque relever de la préquelle, puisque l’action se déroule au cours de la première décennie du vingtième siècle, à l’instar de La Ballade de la Mer salée, le tout premier album publié en 1975. La saga redémarre sur d’excellentes bases, pour notre plus grand bonheur !

Madame Bovary, de Gustave Flaubert : Parce que relire ses classiques n’a jamais fait de mal, surtout quand une réalisatrice française propose de s’emparer du roman pour en faire une adaptation très personnelle ! Si vous n’avez pas aimé le film actuellement à l’affiche, replongez-vous dans le cynisme et la cruauté de ces pages écrites à l’acide !

Les Montagnes hallucinées, HP Lovecraft : Le voyage à travers l’angoissant monde de Lovecraft se poursuit : après les nouvelles Le cauchemar d’Innsmouth et La maison de la sorcière dont je vous parlais en septembre puis en octobre, j’ai lu Les Montagnes hallucinées où j’ai accompagné une équipe de scientifiques dans les glaces de l’Antarctique, à la découverte d’une très ancienne civilisation disparue. Une aventure vertigineuse…

Et vous, quels sont vos objets culturels rencontrés en novembre ? Que nous conseillez-vous ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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2 comments

Allychachoo 1 décembre 2015 - 9 h 19 min

Hahahaha, ta “critique” de 21 nuits avec Pattie risque de nous amener un public intéressant sur le blog ^^

Reply
Julien 1 décembre 2015 - 11 h 59 min

Je n’avais pas pensé à cet aspect-là ! Je n’ai fait que retranscrire les dialogues de ce grand film d’auteurs, en toute simplicité ! 🙂

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