La saison des festivals estivaux bat son plein dans le Sud-Ouest. À peine le Rio Loco et Pause Guitare ont-ils plié bagage que le Festival de Toulouse prend le relais, fidèle à sa promesse d’éclectisme et de qualité. Pour sa 4e édition, l’événement confirme sa place dans le paysage culturel régional et national. Après les prestations très applaudies de Véronique Sanson, Cali, Dee Dee Bridgewater ou encore Pierre de Maere, cette semaine met à l’honneur la musique classique et la chanson française avec notamment les frères Leleu ce mercredi soir et un certain Arthur H vendredi prochain.
De Buenos Aires à Rio : un souffle sud-américain au Festival de Toulouse
Hier soir, le Festival de Toulouse accueillait deux musiciens d’exception : Henri Demarquette, violoncelliste parmi les plus brillants de sa génération, et Philippe Mouratoglou, guitariste virtuose au parcours international. Nous avons eu la chance d’être présents à leur concert à l’Auditorium Saint- Pierre des Cuisines pour découvrir leur ode aux musiques sud-américaines.
Heitor Villa-Lobos (Bachianas Brasileiras n°5), Radamés Gnattali (Sonate) ou encore Pablo Casals (Le chant des oiseaux) ont composé la trame de ce voyage à la fois géographique et temporel. L’impressionnant solo de guitare Percussion Study n°1 d’Arthur Kampela fut un peu plus déstabilisant pour le béotien que je suis, me faisant d’avantage penser à un exercice de style qu’à un morceau de musique au sens plus classique du terme. Mais j’ai surtout retenu les deux derniers airs de la soirée, Andante et Allegro d’Astor Piazzolla et Por una cabeza de Carlos Gardel — dont on célèbre cette année les 90 ans de la disparition. J’en veux pour preuve que ce matin encore, je continue de fredonner à tue-tête ce tango immortalisé par le plus toulousain des chanteurs argentins.
Les Leleu Brothers & David Bismuth : quand la musique raconte le cinéma
Le festival continue de battre son plein ce mercredi soir. Le trio formé par les frères Leleu (Romain à la trompette et Thomas au tuba, tous deux lauréats des Victoires de la musique classique) et le pianiste David Bismuth, très apprécié à Toulouse, offriront un concert original placé sous le signe du 7e art. Le projet ? Que chaque œuvre interprétée évoque un film culte, donnant à entendre les résonances entre musique savante et univers cinématographique. Des bandes originales revisitées, des classiques transfigurés… Une performance qui se veut à la fois brillante et accessible, qui ravira les mélomanes comme les cinéphiles.
Ce dialogue entre musique et image promet un moment d’émotion et de partage, dans l’écrin de l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines. J’ai hâte !
Arthur H symphonique : un final en apothéose
Pour clôturer le festival, place à la poésie d’un chanteur inclassable : Arthur H. Connu pour sa voix grave et son univers onirique, il nous donne rendez-vous vendredi prochain au Théâtre de la Cité pour réinventer dans une version symphonique de ses plus grands titres. Accompagné par l’Orchestre de Chambre de Toulouse dirigé par Julien Benichou, Arthur H proposera notamment une relecture envoûtante de La boxeuse amoureuse, son morceau emblématique.
Ce concert, véritable événement, mêlera puissance orchestrale et intimité des mots. Une manière magique de refermer cette édition 2025 du Festival de Toulouse, riche de diversité et de découvertes.
Toulouse, capitale estivale de la musique
Le Festival de Toulouse s’impose comme un temps fort du début de l’été. En alliant musiques du monde, grands noms de la chanson et excellence classique, il reflète toute la richesse et l’ouverture d’une ville fière de sa tradition artistique. Et ce n’est sans doute que le début… Maintenant qu’on y a goûté, nous répondrons présents aux rendez-vous des prochaines éditions.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.