Je suis allé au Zénith avec un enthousiasme immense : Lamomali, pour moi, c’est un album que j’adore, un collectif incandescent, un pont musical entre Paris et Bamako que j’écoute en boucle depuis sa sortie (je vous en ai parlé ici). J’y allais donc pour retrouver une troupe, une énergie chorale, cette alchimie mêlant M, Sidiki Diabaté, Fatoumata Diawara et tout l’imaginaire malien du projet.
Un concert de M… plus que de Lamomali
Très vite, pourtant, la déception s’est installée. Ce qui aurait dû être un concert collectif s’est transformé en show de M, avec musiciens “autour de lui”, plutôt qu’avec lui. Là où l’album respirait la polyphonie, le partage, la conversation musicale, la scène donnait l’impression inverse : M au centre, les autres en faire-valoir, réduits à des interventions ponctuelles.
Et lorsque les tubes personnels de M ont commencé à s’enchaîner, certes dans une grande générosité, j’ai décroché. Pas parce que les chansons sont mauvaises — loin de là — mais parce que ce n’est pas pour ça que j’étais venu. À force de tirer le concert vers son propre répertoire pop-rock, M a presque effacé l’esprit Lamomali, ce qui en fait l’âme et la spécificité.
Quand Lamomali renaît, l’émotion est immédiate
Le paradoxe, c’est que les moments Lamomali étaient magnifiques : l’ambiance, la chaleur, le groove, la kora, la ferveur malienne… Tout ce qui fait vibrer l’album retrouvait instantanément sa magie. Ces morceaux donnaient un aperçu du concert que j’espérais : un espace de rencontre, de dialogue, de métissage musical. Dommage qu’ils aient été noyés dans un show très “M-centrique”.
Ironie du sort : la véritable star du spectacle, ce n’était ni M, ni les invités, mais le totem monumental au centre de la scène, celui qui figure sur la pochette du disque. Un objet scénique splendide, qui brillait de mille feux et donnait une dimension quasi mystique à ce qui se passait autour. À lui seul, il apportait la poésie qui manquait au reste.
Verdict : un concert généreux, oui. Mais frustrant, clairement. Je suis ressorti avec l’impression d’avoir vu un concert de M avec, par moments, des éclats de Lamomali — alors que j’étais venu pour l’inverse.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
