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Jusqu’à la garde [CRITIQUE]

by Julien
jusqu a la garde

Antoine et Miriam, séparés, se confrontent au sujet de la garde de leur plus jeune fils, Julien. Même si l’enfant exprime son refus de revoir son père et que ça mère témoigne de violences de sa part, les preuves manquent au dossier pour que la juge sépare le père de son fils. Ainsi, une entente est trouvée pour que le lien soit maintenu un week-end sur deux. Mais les relations entre les parents ne s’en trouvent pas pour autant apaisées.

 

Lorsque je suis allé voir Jusqu’à la garde, j’avais vu une bande-annonce qui était en même temps la première scène du film (était-ce plutôt un simple extrait ?). On y voyait les parents dans le bureau d’une juge en pleine délibération. Je pensais que ce film allait donc se dérouler dans les coulisses des tribunaux d’affaires familiales, comme L’hermine nous avait montré les coulisses des assises. Que nenni ! Cette bande-annonce m’avait fait faire fausse route, aussi intrigante et puissante soit-elle. Le film est bien chargé de tensions, mais il raconte de manière beaucoup plus traditionnelle les relations de ce couple désuni.

 

 

Les scènes qui suivent ne se dérouleront plus jamais au tribunal (la querelle judiciaire pas le sujet) ; elles montreront plutôt les conséquences de cette décision pour les personnages. Tour à tour, Julien est trimballé entre sa mère – une femme dévastée que l’on devine également surprotectrice et castratrice – et son père – un homme au tempérament violent, bafoué dans ses droits et sans cesse provoqué jusqu’à être poussé à bout.

La bande-annonce ne l’indique pas, mais le film a vraiment la forme d’un thriller psychologique et gravit lentement les marches de la violence dans un crescendo oppressant. Si cela est très efficace sur le plan de la forme, l’absence de discours moralisateur, de jugement, de conclusion, de prise de position m’a laissé un peu coi. Pourquoi cette ascension dans l’horreur ? Oui, des situations comme celles-ci existent, l’ancrage est indéniable… Mais sur quoi débouche un tel témoignage sans explication ? Qu’est-ce que Xavier Legrand (scénariste et réalisateur) veut que l’on retienne après la stupeur ? Personnellement, je resterai sur une impression très forte de violence mais je ne saurai qu’en faire, à part me souvenir que c’était fort désagréable.

Et vous, avez-vous vu Jusqu’à la garde ? Qu’en avez-vous pensé ? Vous attendiez-vous à un tel thriller ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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