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Call me by your name [CRITIQUE]

by Julien
call me by your name

Pendant l’été 1983 en Italie, Elio (17 ans) vit sa première histoire d’amour auprès d’Oliver, un étudiant américain de 24 ans qui vient préparer son doctorat en civilisation gréco-romaine. Ca se tourne autour, ça se repousse, ça se cherche, évidemment ça se trouve et ça se « call me by your name »… Et puis voilà.

 

Le film de Luca Guadagnino a été encensé par la critique et les spectateurs. Tous les ingrédients sont réunis : la moiteur de l’été, les références culturelles et intellectuelles, les tiraillements du cœur, un certain parti-pris photographique vintage, un chouïa d’indécence ou de provocation…

Cette romance s’adresse principalement à un public adolescent, et ces spectateurs y retrouveront peut-être les émois et les problématiques qui les triturent. Peut-être même trouveront-ils ce film exigeant dans ses références. Pour un spectateur adulte, l’histoire paraîtra en revanche cousue de fil blanc, puisqu’il n’y a quasiment aucun doute sur les événements qui vont se dérouler d’une scène à l’autre. Pas de surprise non plus sur le plan esthétique, malgré des pics de maîtrise dans plusieurs séquences, affadis par la longueur des scènes qui finissent par provoquer un léger ennui (à moins qu’il ne s’agisse de langueur ?).

Les personnages sont mi-sympathiques, mi-détestables. L’américain est si arrogant que l’on peine à voir en lui un étudiant aussi brillant que ce que l’on veut nous faire croire, et les parents d’Elio sont une caricature d’intellos-bourgeois-juifs-tolérants-qui-parlent-toutes-les-langues, poussant le snobisme jusqu’à se lire des nouvelles de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre en version allemande (ah, ce qu’on s’éclate pendant les longues soirées d’été en Italie !). Seul le jeune Elio dégage un peu d’humanité, passablement touchant malgré l’invraisemblance de sa maturité culturelle et artistique (mais peut-être est-ce parce que le film se déroule en 1983 et qu’il veuille donner raison aux déclinistes ?).

 

Timothée Chalamet (Elio, dans Call me by your name)

 

Il paraît que Call me by your name sera le premier chapitre d’une saga familiale que le réalisateur compte développer au cours des prochaines années. Peut-être qu’à la manière des Before sunrise, Before sunset et Before midnight, nous retrouverons Oliver et Elio dans vingt ans pour voir comment ils auront muri ou morflé. Ce projet devrait faire de nombreux heureux, compte-tenu du succès de ce premier opus.

Et vous, irez-vous voir les suites de Call me by your name ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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