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Juin 2016, le bilan culturel

by Julien

Petit mois culturel en juin 2016, avec seulement cinq objets culturels dans les rubriques cinéma et spectacle. Les théâtres ont clôturé leurs saisons et les beaux jours ont fait leur apparition, nous invitant à profiter du soleil plutôt que des salles obscures. C’est parti pour un bilan 100% au vert !

 

Au cinema

 

Retour chez ma mère, d’Eric Lavaine : Sympathique comédie familiale du printemps qui raconte la cohabitation de deux femmes de différentes générations, une quadra dans les tourments d’une perte d’emploi (campée par l’excellente Alexandra Lamy) et une sexa qui n’assume pas d’avoir rapidement refait sa vie après un deuil (Josiane Balasko). Mère et fille tentent de faire bonne figure malgré tout ce qui les oppose. Loin d’être une œuvre d’exception, cela reste une comédie de bon aloi !

Elle, de Paul Verhoeven : Le métrage joue les équilibristes entre le drame et la comédie par une alternance de scènes d’une extrême violence et des dialogues cocasses et légers sur le thème de « famille je vous hais ». Le film et ses personnages vont toujours là où on ne les attend pas, quitte à vous faire rire aux éclats juste après vous avoir montré les pires scènes de violence. Ce film ne manquera pas de vous captiver, voire de vous mettre un peu mal-à-l’aise ou de vous révolter. En effet, il nous interroge crûment sur le degré de consentement d’une victime d’agression sans verser à aucun moment dans le psychologisme ou l’explicatif… Pourquoi agissons-nous parfois comme des monstres ? Pourquoi acceptons-nous parfois d’être humiliés et avilis ? Autant de question qui restent sans réponse mais qui sont habilement posées dans une mise en scène impeccable.

 

Au theatre

 

Sur la Grand-Route, d’Anton Tchékhov, par les élèves du conservatoire de Toulouse : saison des spectacles de fin d’année oblige, le conservatoire a présenté les travaux de ses apprentis comédiens de deuxième et troisième cycles. Cette année, le travail des élèves a été articulé autour des œuvres de Tchékhov et de Noëlle Renaude. Sur la Grand-Route est la première œuvre théâtrale du dramaturge russe, classée « étude dramatique en un acte ». L’auberge étant un lieu de passage où chaque personnage peut exposer son histoire et ses états d’âme avant de s’éclipser, la situation était idéale pour que chaque comédien trouve sa place dans l’équilibre du spectacle. On a également pu entendre dans cette adaptation des extraits de Platonov, La Mouette ou encore Oncle Vania. Bref, un travail ambitieux et réussi !

L’illusion comique, de Pierre Corneille, par Christophe Cauvin : Spectacle de fin d’année de l’un des groupes d’ados de la compagnie toulousaine Art-en-Ciel, il s’agissait d’une mise en scène haute en effets (lumières, musiques, chorégraphies,  décors et costumes) présentée à la Gare aux Artistes de Montrabé. Les jeunes comédiens ont redoublé d’efforts pour mémoriser les 1688 alexandrins de l’œuvre de Corneille et les interpréter avec conviction ! Rien que pour cet impressionnant travail, bravo à tous !

L’Afrique imaginaire, par les Amis du Verbe : Dans le cadre du Marathon des mots 2016, je suis allé au Sorano entendre cette lecture conçue à partir de chansons populaires des années 80. Emmenés par le chanteur Dick Annegarn et le journaliste Bertrand Dicale, les Amis du Verbe ont interprété ces chansons, révélant dans leur lecture les clichés et les fantasmes culturels nichés dans l’inconscient de la chanson française, même chez des interprètes chez qui on ne peut soupçonner la moindre intention raciste. Les lectures étaient intercalées de prises de paroles et de chansons en dialectes africains. Dick Annegarn a inauguré la soirée en interprétant un blues à vous faire frissonner, Céline Languedoc a chanté en créole, Medhi Série nous a ému avec des slams de sa composition, Bertrand Dicale nous a fait réfléchir sur les questions d’ascendances et de descendance (quand cesse-t-on d’être un descendant d’esclave quand on est métis de la Guadeloupe ?), mais je retiendrai surtout les témoignages de Mamadou Alpha Dialo, un jeune nigérien arrivé récemment en France après un parcours mouvementé à travers l’Afrique pour regagner l’Europe, qui a rendu un bel hommage à ses ancêtres africains et à sa famille d’accueil française, comme un trait d’union entre deux continents et deux cultures.

 

Et vous, qu’avez-vous vu de beau en juin 2016 ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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