Cet été, je me suis attaqué à un grand classique de la littérature française du XXe siècle : Les faux-monnayeurs d’André Gide. Dès les premières pages, j’ai été aspiré par ce récit captivant mais ardu, à ne pas mettre dans n’importe quelles mains !
En résumé : Le roman d’André Gide forme un triptyque. Deux épisodes parisiens encadrent une partie centrale dans les montagnes suisses, créant ainsi une boucle narrative. La première partie de cette histoire permet de présenter les trois personnages principaux du récit, qui forment un triangle amoureux sensible et délicieux, unis par la même passion de la littérature. Car telle est bien la double intrigue de ce roman : les sentiments d’une part, les fonctions de la littérature d’autre part.
Le premier rôle est tenu par Edouard, un romancier qui a pour projet d’écrire une œuvre d’un genre nouveau qu’il souhaite intituler Les faux-monnayeurs. Si les passages de ce roman ne nous sont jamais retranscrits précisément et que l’on ne sait que peu de choses sur ce qu’il raconte, plusieurs chapitres du Journal d’Edouard sont rapportés, pages dans lesquelles Edouard explique le but qu’il poursuit et les fonctions qu’il assigne à la littérature (n’est-ce pas André Gide lui-même qui nous livre ses réflexions à travers ce personnage-romancier ?).
Olivier, le neveu d’Edouard, est le deuxième personnage de ce roman. Comme son oncle qu’il admire mais vis-à-vis duquel il ne sait être que maladroit, Olivier est un lycéen qui aspire à devenir écrivain. C’est finalement chez un romancier rival d’Edouard, Robert de Passavant, qu’Olivier va aller chercher les conseils et l’affection qu’il désire.
Bernard enfin, est un camarade d’Olivier, qui nourrit pour lui une amitié ambiguë. En voulant se rapprocher d’Olivier, il va finalement se lier avec l’oncle de ce dernier, Edouard, jusqu’à devenir son secrétaire particulier et le confident de ses réflexions sur l’art du roman.
Mon avis : Ce roman foisonne de personnages et d’intrigues secondaires passionnants ! La rivalité des personnages sur le plan littéraire ne cache que peu les rivalités sentimentales qui opposent en réalité les différents protagonistes. La réflexion sur l’amitié et l’amour est extrêmement subtile et touchante. La description des maladresses engendrées par la fierté ou le doute y est aussi d’une grande justesse.
Deux des principaux personnages étant des adolescents, on retrouve naturellement dans les pages de ce roman les sentiments qui ont pu nous troubler lorsque l’on avait le même âge. En cela, Les faux-monnayeurs est un roman d’apprentissage des plus réussis !
Tout l’aspect métalittéraire du roman constitue certainement la partie la plus difficile d’accès de cette histoire. Comme je suis personnellement sensible aux questions de littérature, j’ai été embarqué par les réflexions du romancier-personnage sur son art. Mais dans le même temps, je comprends que les longs passages consacrés au Journal d’Edouard puissent être rébarbatifs pour des lecteurs qui n’attendent du récit qu’une histoire et non une réflexion d’ordre philosophique et technique… Pour ces derniers, Les faux-monnayeurs peut vite devenir un ouvrage qui vous tombe des mains !
En bref, si vous êtes des passionnés de littérature, je vous encourage à découvrir ce classique d’André Gide, qui vous embarquera aussi bien sur la pente des sentiments que sur celle des réflexions métalittéraires !
Avez-vous déjà lu Les faux-monnayeurs ou d’autres romans d’André Gide ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Je n’ai jamais lu ce livre ( même si j’ai souvent prétendu le contraire) et tu m’as donné envie de m’y mettre… !
Littérature exigeante, mais tu sauras apprécier 🙂 Moi j’ai très envie de découvrir d’autres titres, du coup !