À 26 ans, Élise est une danseuse classique talentueuse qui a un grand avenir. C’est sur la scène de l’opéra Garnier, dans le ballet de La Bayadère, qu’on la découvre dans le premier quart d’heure d’En corps, le nouveau film de Cédric Klapisch. Mais au terme d’une représentation mouvementée et d’un accident, Élise apprend qu’elle ne pourra vraisemblablement pas poursuivre sa carrière.
En corps, la danse comme raison de vivre
Le premier point fort de ce film, c’est de mettre la danse au premier plan. Danse classique d’abord ; danse contemporaine ensuite. La danseuse Marion Barbeau est une révélation dans le rôle d’Élise, mais le film En corps met également en lumière le chorégraphe Hofesh Shechter (dans son propre rôle) dont j’ai désormais très envie de voir les spectacles. Après la récente déception qu’a été le ballet Dream de Julien Lestel, voilà un film brillant qui m’a rappelé pourquoi j’aime tant la danse contemporaine. À travers les yeux de l’héroïne au cœur et au corps détruits, on entre dans l’univers du chorégraphe contemporain et on se nourrit de toute l’énergie positive que son travail dégage.
Les différents danseurs qui apparaissent dans le film rayonnent de la première à la dernière minute, magnifiés par la caméra qui guide notre regard sur leurs corps en mouvements.
Un casting touchant
Autour de cette joyeuse compagnie de danseurs, Cédric Klapisch a réuni une ribambelle d’acteurs (et de personnages) plus attendrissants les uns que les autres. Pio Marmaï en chef cuisto saupoudre le film de son humour délirant… clairement, cet acteur a un pet au casque et j’imagine bien que certaines séquences du film soient nées de ses propres improvisations et pitreries. Avec Souheila Yacoub, dans le rôle de sa copine attachiante, il forment un tandem parfait !
François Civil, qui est devenu une figure désormais incontournable du cinéma français, joue un kiné au grand cœur et à fleur de peau, lui aussi si drôle dans sa fragilité et sa naïveté ! Je pense que, depuis qu’on l’a découvert il y a quelques années, c’est le rôle dans lequel je l’ai préféré.
Surprise de ce casting, Muriel Robin apparaît dans un rôle secondaire mais nécessaire et fait le lien entre tous les personnages de cette histoire. Propriétaire d’une résidence d’artistes en Bretagne, elle est le chaînon entre tous les destins, un rôle qui lui colle parfaitement à la peau.
Le danseur Mehdi Baki dans son propre rôle, Denis Podalydès dans celui du père et tous les personnages secondaires qui apparaissent dans ce récit parviennent à exister et à nous toucher même lorsqu’ils n’ont que quelques scènes à l’écran. Vraiment une grande réussite !
Si vous avez envie de passer un moment feel good, de voir un film dont on ressort avec le sourire aux lèvres – et au cœur – n’hésitez pas à aller voir En corps au cinéma !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.