Home À voir Black Mirror : que vaut la saison 4 ?

Black Mirror : que vaut la saison 4 ?

by Julien
Black Mirror

Il y a environ un an, je vous proposais un mini-guide de la série Black Mirror (accessible ici), une saisissante série d’anticipation à laquelle s’est récemment ajoutée une quatrième saison (de 6 épisodes). Le principe reste le même : chaque épisode est indépendant (ce ne sont pas le même univers ni les mêmes personnages), vous pouvez donc  les regarder dans l’ordre que vous voulez, voire zapper ceux qui ne vous intéressent pas. On pourrait décrire le concept comme une collection de téléfilms plutôt qu’une série au sens traditionnel. Que valent les six nouveaux épisodes ? Nous avons décrypté la quatrième saison pour vous et voici notre guide pour s’y retrouver.

 

  1. USS Callister : Dans un univers proche de celui de Star Trek, le capitaine Robert Daly et son équipage voyagent à travers l’espace à la découverte de nouvelles planètes et de nouvelles créatures. Or, on comprend rapidement qu’il ne s’agit que d’une réalité virtuelle : Robert Daly est, dans le monde réel, un concepteur de jeux-vidéos hyperréalistes qui se réfugie dans son univers de synthèse pour échapper à ses frustrations et combler un désir de toute-puissance. Une intrigue franchement lourdingue et assez peu convaincante sur le plan de l’anticipation… Pas grand-chose à retenir de ce premier métrage, ce qui est assez rare dans la série Black Mirror. Heureusement, le reste de la saison est de meilleure facture.
  2. Archange : A l’âge de 3 ans, Sara échappe à la surveillance de sa mère Marie, terrifiée à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. Plus de peur que de mal, Sara est rapidement retrouvée saine et sauve. Mais Marie décide de faire poser un implant sur sa fille pour s’éviter de futures frayeurs. Désormais, Marie saura en permanence où est sa fille, ce qu’elle voit et ce qu’elle entend. En cas de danger, elle pourra même modifier les perceptions de sa fille en brouillant les stimuli audios ou visuels et lui épargner des discours ou des images choquantes. Mais peut-on protéger son enfant à tout prix ? L’expérience du danger et de la violence n’est-elle pas indispensable dans la construction de son identité ? Quelle adulte Sara deviendra-t-elle ? Un épisode passionnant sur les conséquences d’une hyper-protection des enfants et le revers d’intentions louables.
  3. Crocodile : Un matin, Mia et son compagnon tuent accidentellement un cycliste en rentrant de boîte de nuit. Paniqués, ils décident de dissimuler le meurtre et de se dérober à la justice. Quinze ans plus tard, Mia est par hasard témoin d’un accident (un piéton renversé par un livreur de pizza). Une enquêtrice de la compagnie d’assurance de la victime tente de reconstituer l’accident en interrogeant tous les témoins, dont Mia. Or, un nouvel appareil technologique de la compagnie d’assurance permet de sonder les pensées des témoins pour reconstituer la scène de l’accident : le remémorateur. Mais Mia craint que les souvenirs de son propre crime ne parasitent la machine et ne la trahissent. Un excellent épisode sur la culpabilité et l’escalade dans les mensonges.
  4. Pendez le DJ : Marre des applications de rencontre traditionnelles ? Testez la dernière innovation : plus besoin de perdre son temps à consulter les profils des autres utilisateurs, la machine choisit pour vous quelle personne vous correspond et vous dit même combien de temps la relation durera. Un soir ? Une semaine ? Plusieurs années ? Quand arrive la date d’expiration, l’application vous désigne un nouveau partenaire. Une réflexion passionnante sur les réseaux sociaux et leurs diktats, et sur les nouveaux codes des relations amoureuses déshumanisées.
  5. Tête de métal : Dans un futur qui semble post-apocalyptique, trois pillards (Bella, Tony et Clarke) s’introduisent dans un entrepôt protégé par des robots-chiens tueurs pour y récupérer un mystérieux paquet. Rapidement détectés par les machines, une chasse à l’homme mortelle commence. Si Tony et Clarke sont rapidement éliminés, Bella parvient à s’enfuir. C’est sans compter sur l’acharnement des robots-chiens qui ne cesseront de la poursuivre que lorsqu’ils l’auront abattue. Si l’épisode n’est pas très intéressant sur le plan de la réflexion dystopique, il est exceptionnel sur le plan esthétique (certainement l’un des meilleurs des quatre saisons à cet égard). Atmosphère oppressante, presque aucun dialogue, de sublimes images en noir et blanc… Superbe !
  6. Black Museum : Nish s’arrête un jour dans un no-mans-land du cœur de l’Amérique et visite un étrange musée qui expose des collections d’objets technologiques qui ont servi dans diverses affaires criminelles (on y retrouve quelques clins d’œil à des épisodes antérieurs). Haynes, le directeur du musée, propose alors à Nish de lui faire visiter ce musée et de lui conter les terrifiantes histoires de ces objets. Comme un mise-en-abyme de la série, cet épisode est lui-même découpé en plusieurs séquences indépendantes, comme autant de mini-récits dans le récit (Black Museum / Black Mirror, vous voyez le rapport ?). Comment Nish réagira-t-elle en entendant les sinistres histoires de Haynes ? Un épisode qui clôt la série avec brio et, comme toujours, une pirouette finale pour vous dérouter et vous forcer à repenser à tout l’épisode d’une autre manière.

 

Mis à part l’épisode 1, cette nouvelle saison tient ses promesses avec des univers et des choix esthétiques extrêmement variés. Difficile de dire quel épisode est le meilleur, tant les qualités sont nombreuses dans chaque récit. Si vous avez aimé les saisons précédentes, lancez-vous dans celle-ci sans hésiter. Et si vous commencez par la saison 4, n’hésitez pas ensuite à aller explorer les archives de Black Mirror, car vous trouverez certainement de nombreux scenarii à votre goût !

Qui a écrit cet article ?

Tous ses derniers articles

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

You may also like

2 comments

Dorian 26 juin 2018 - 10 h 02 min

Bien aimé le premier épisode de cette saison 4 pour ma part, Assez vertigineuse cette utilisation de la virtualisation poussée à l’extrême dans les jeux vidéos.

Reply
Julien 26 juin 2018 - 10 h 29 min

Disons que le le trouve moins vraisemblable que les autres, j’imagine mal un tel scénario se concrétiser dans les années à venir. Et il ne me renvoie pas assez directement à des problématiques immédiates. Trop SF pour moi.

Reply

Leave a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.