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Juillet 2021, le bilan culturel

by Julien
Kaamelott série

Attention les amis, ce mois-ci on va être sur un gros bilan culturel. Outre 4 expositions, on a vu 5 films au cinéma (ça faisait longtemps qu’on n’avait pas connu un tel rythme), 1 concert, 1 pièce de théâtre et lu 8 livres ! Prenez une grande respiration, c’est parti !

Bagdad Café, de Percy Adlon

Bagdad-Cafe
Entre Jasmin et Brenda, il n’y a a priori aucun point commun

On se demande souvent pourquoi tel film est un chef-d’œuvre et pourquoi tel autre ne l’est pas. En fait, il suffit de voir ledit chef-d’œuvre pour comprendre d’instinct ce qui en fait la puissance objective. Dans le cas de Bagdad Café, il s’agit d’une histoire très simple – comme toujours lorsqu’il s’agit de chef-d’œuvre – le genre d’histoire qui pourrait se raconter en une ligne : “un jour, deux femmes qui n’ont rien en commun se rencontrent et deviennent amies”. Ces deux femmes, ce sont Jasmine et Brenda, la première est une touriste bavaroise abandonnée par son mari au beau milieu de la Route 66, l’autre est la tenancière du Bagdad Café côtoyé par tout une faune de voyageurs et d’habitués. La galerie des personnages, l’humour, les scènes de tension, les scènes d’émotion… tout est écrit et mis en scène avec tact et sans temps mort. Bref, un chef-d’œuvre comme une évidence !

Benedetta, de Paul Verhoeven

Benedetta

Dans un couvent italien, sœur Benedetta fait parler d’elle jusqu’à Florence suite à de mystérieux événements qui ressemblent à des miracles. Un drôle de film entre mysticisme et trivialité dans lequel Virginie Efira tire comme toujours son épingle du jeu, mais n’a pas su me toucher autant que dans Adieu les cons où elle était vraiment parfaite !

Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, de Michael Chaves

Conjuring3

Clairement en-dessous des autres films de la saga, on est sur un jump scare movie finalement assez banal qui use et abuse de toutes les ficelles connues du genre. On sent que le couple Warren commence un peu à vieillir et peine à se renouveler dans cette franchise qui connaît vraisemblablement ses dernières heures…

Kaamelott : premier volet, d’Alexandre Astier

Dans le ton de la fameuse série qui a fait les belles heures de M6, cette comédie bon enfant ne peut nous empêcher de penser à la grande référence du genre : Sacré Graal des Monty Python, même si Alexandre Astier se réclame plutôt de Louis de Funès ! Et si on garde cette référence en tête, alors on est forcément déçu… Bien sûr, on est heureux de retrouver les personnages cultes de la série : Perceval, Karadoc, Bohort, Léodagan et Dame Séli (pour ne citer que mes préférés) mais le film est un peu boiteux, entre la comédie et le film sérieux.

Personnellement, je n’ai pas bien compris quelle histoire Alexandre Astier essayait de nous raconter. Une parodie des aventures des chevaliers de la Table Ronde ? Pas vraiment. Le retour providentiel d’un roi ? Non plus. Les prémices de quelque chose de plus grand (à venir dans les prochaines années) ? Vraisemblablement, mais je ne suis pas tellement curieux de savoir quoi…

J’avais déjà décroché de la série dès la saison 5, dans laquelle les personnages se retrouvaient embourbés dans une intrigue grave et sérieuse qui ne leur seyait guère. Je n’avais quasiment pas suivi la saison 6 dont les rares épisodes vus ne m’avaient décroché aucun sourire et dont l’intrigue ne m’avait pas du tout intéressé… Rebelotte et dix de der dans le film de Kaamelott où Astier n’a pas pu s’empêcher de nous refourguer des séquences de flash back lors des années de formation romaines du roi Arthur… Mais où va-t-il chercher tout ça ? Et surtout pourquoi ? J’ai préféré regarder ce film comme une série de gag plutôt que comme une histoire avec un véritable point de fuite.

Bref, un moment sympa mais vraiment pas ouf. Très oubliable en somme. En revanche, je continuerai à regarder les saisons 1 à 4 avec plaisir ! Et Charlotte vous parlera bientôt de son expérience devant Kaamelott : premier volet.

New York – Miami, de Frank Capra

Deuxième vu en plein air à la Cinémathèque de Toulouse, un film culte du cinéma américain ! En 1934, New York – Miami de Frank Capra a reçu pas moins de 5 oscars, dont ceux des meilleurs interprètes pour Clark Gable et Claudette Colbert. Un film à la fois comédie romantique (dont ce film est un des premiers prototypes), screwball comedy (dialogues secs et vifs) et road movie (deux personnages lâchés sur les routes le temps d’une fugue). Capra fusionne les genres et orchestre une comédie amoureuse subtilement érotique. Les barrières sociales volent en éclats et l’amour du rire l’emporte.

Pour la faire simple : Ellie fuit Miami et son père millionnaire qui s’oppose à son mariage avec King et elle décide de rallier New York. Dans le bus, elle rencontre Pete, un journaliste au chômage…

La Cerisaie d’Anton Tchekhov mis en scène par Tiago Rodrigues

L’une de mes pièces de théâtre préférées, mise en scène par l’un des plus grands noms de la scène actuelle. Dans la Cour d’honneur du Palais des Papes d’Avignon, Tiago Rodrigues a proposé une vision très moderne de ce monument théâtral. Dans un espace symbolique structuré par des centaines de chaises (les anciens sièges du festival), le domaine de la Cerisaie se transforme et surtout disparaît progressivement au fur et à mesure que la vente tragique se rapproche. Isabelle Huppert, qui campe le rôle de Lioubov, est lumineuse, tout comme les nombreux artistes qui lui donnent la réplique. Aucune fausse note dans cette proposition que j’ai suivie avec un grand plaisir et que je retournerai voir avec grand plaisir !

Facce d’amore, par Jakub Józef Orliński et Il Pomo d’Oro

J’ai beaucoup aimé découvrir cet orchestre baroque qu’est Il Pomo d’Oro dont je n’avais jamais entendu parler. Voilà un concert qui m’a permis de découvrir un bel instrument : le théorbe, un grand luth ici manipulé par Miguel Rincon Rodriguez. Pour diriger cet orchestre, la violoniste Zefira Valova, seule femme du groupe, a mené ses boys à la perfection.

Jakub Józef Orliński

Au milieu de ce septuor, il y avait bien sûr le fameux contre-ténor Jakub Józef Orliński qui était attendu comme le messie par des hordes de groupies agglutinées dans le public (et à la fin du spectacle devant la sortie des artistes). Sympa, un peu pitre, mais franchement pas ouf. J’étais curieux d’entendre cet artiste à la réputation iconoclaste qui avait tout pour me séduire (il est également break danseur à ses heures) mais finalement rien de magique ne s’est produit pendant le spectacle. Une technique sans doute irréprochable, mais pas de charme dans la voix… Bref, selon moi un artiste surcoté mais pourvu d’un beau minois qui ne peut qu’être porté à son bénéfice.

Nous avons néanmoins passé un bon moment à écouter des morceaux issus d’un répertoire baroque italien peu souvent joué.

De Cape et de Crocs, acte 2 : Pavillon noir ! de Masbou et Ayroles

De cape et de crocs

J’adore de plus en plus cette saga en 12 tomes. Après la présentation des personnages dans le tome 1, les voilà tous embarqués sur un navire en direction des mystérieuses îles Tangerines et leur légendaire trésor ! Le loup, le renard et le petit lapin font un équipage efficace pour déjouer les plans de leurs nombreux ennemis et d’une bande de pirates prêts à tout pour atteindre le trésor avant eux !

De Cape et de Crocs, acte 3 : L’archipel du danger, de Masbou et Ayroles

Impossible pour moi de m’arrêter en cours d’aventure après avoir lu le tome 2 qui s’achevait sur un insoutenable cliffhanger. Dans le tome 3, la chasse au trésor continue. Je suis de plus en plus sensible à l’humour de cette BD, la poésie d’Armand Raynal de Maupertuis (le renard gascon) et la vivacité du dessin dans les scènes d’action ! Décidément, De Cape et de crocs est une excellente saga à mettre entre toutes les mains !

De Cape et de Crocs, acte 4 : Le Mystère de l’île étrange, de Masbou et Ayroles

Jamais 2 sans 3 ! Après avoir dévoré les tomes précédents de la saga De Cape et de crocs, j’ai poursuivi la chasse aux trésors avec le loup et le renard, qui nous entraînent ce coup-ci dans un univers théâtral totalement inattendu ! Amis du théâtre classique (de Molière à la commedia dell’arte), vous ne serez pas déçus par ce nouvel épisode qui nous fait mieux comprendre pourquoi les volumes sont divisés en “actes” et non en “chapitres” !

Misery, de Stephen King

Quel roman ! Mais quel roman ! Si vous avez envie de devenir écrivain, commencez par lire Misery et vous comprendrez ce que c’est que de construire une intrigue et bâtir une psychologie de personnage. Dans ce huis-clos angoissant, l’écrivain Paul Sheldon se retrouve totalement livré à Annie Wilkes, sa première fan ! Celle-ci raffole particulièrement de la série des Misery, des romans à l’eau-de-rose auxquels Paul Sheldon venait justement de donner fin…

Misery Stephen King avis critique

J’avais vu le film de Rob Reiner dans les années 90 qui m’avait fait une très forte impression. Eh bien vous n’allez pas me croire : le livre est mieux !

L’École des femmes, de Molière

Grand classique de Molière, une satire en 5 actes sur le mariage et l’éducation féminine. Arnolphe, par hantise du cocufiage, a décidé de prendre pour épouse Agnès, une demoiselle éduquée dans l’ignorance la plus totale et à l’écart de la société. Mais ses amis le préviennent : rien ne garantit la fidélité d’un coeur et l’amour peut instruire en dépit de l’éducation… C’est la triste expérience que va faire le vieux barbon à ses dépens.

Le Tartuffe, de Molière

Dans une famille où les mœurs vont à vau-l’eau, Monsieur Orgon va se réfugier dans la religion sous la houlette de Tartuffe, un religieux très strict qu’il a pris sous sa protection. Peu à peu, l’influence de Tartuffe va enfler dans cette maison, divisant le foyer entre ses adorateurs et ses détracteurs. Voilà une pièce sulfureuse sur la religion et la piété qui fit du raffut en son temps et continue de raisonner avec beaucoup d’actualité aujourd’hui !

L’amour médecin, de Molière

Dans cette petite comédie en trois actes, Molière fait cette fois la satire de la médecine contre laquelle il avait maints griefs. Sganarelle, héros malgré lui de cette farce, est démuni face à la maladie de sa fille Lucinde qui se morfond et dépérit. Seule Lisette, la voisine, voit clair dans le jeu de Lucinde : celle-ci feint la maladie parce que son père refuse de la marier. Un groupe de médecins (ou devrait-on dire de charlatans) va défiler chez Sganarelle pour apporter un remède à la fausse malade… un remède qui pourrait aussi bien la tuer, comme le faisait souvent la médecine dans ce temps-là ! Jusqu’à l’arrivée de Clitandre, amant de Lucinde, faux médecin idéal pour guérir une fausse malade. Bref, une comédie cousue de fil blanc, mais très efficace et là encore, totalement d’actualité pour parler de médecine et de charlatanisme (comme on en voit beaucoup dans nos médias depuis bientôt deux ans).

Le Soulier de satin, de Paul Claudel

Rarement jouée (parce qu’elle dure environs 9h30) cette pièce de Claudel est le vrai théâtre du monde ! Son intrigue s’étire sur plus de vingt ans et se déroule sur tous les continents du globe. Doña Prouhèze, mariée à Don Pélage, tombe amoureuse d’un naufragé, le beau Rodrigue. Désormais, leurs deux destins sont liés mais cet amour impossible ne trouve aucune issue en raison des grands événements qui bouleversent le seizième siècle. Claudel réécrit-là le mythe éternel de l’amour impossible à grands coups de symboles : apparition d’anges, interventions de Saints, prise de parole de la Lune en personne, grands tableaux mettant en scène des personnages couronnés… Fallait-il un tel fleuve pour raconter cette histoire-ci ? Je reste dubitatif…

***

Et vous, votre mois de juillet, c’était comment sur le plan culturel ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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1 comment

Allychachoo 2 août 2021 - 17 h 02 min

Un bilan mensuel sur les chapeaux de roues ! 🙂

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