Home À lire Comment j’ai réussi à lire “L’éducation sentimentale” de Gustave Flaubert

Comment j’ai réussi à lire “L’éducation sentimentale” de Gustave Flaubert

by Julien
education sentimentale

Frédéric Moreau, provincial champenois de 18 ans, arrive à Paris en 1840 pour faire ses études. Pendant plus de vingt ans, il va fréquenter les milieux bourgeois où l’ambition et la bêtise sont reines, à une époque de révolution permanente où la société hésite encore entre la Monarchie, l’Empire et la République. Ces vingt ans seront également l’occasion pour Frédéric de faire son éducation sentimentale, oscillant entre la respectable Madame Arnoux, la légère Rosanette et l’influente Madame Dambreuse.

 

Le mois dernier, j’ai enfin achevé la lecture de L’éducation sentimentale de Gustave Flaubert. Si j’écris « achevé » et non « lu », c’est parce que la lecture de cette œuvre ne m’a pas seulement occupé pendant le mois de juillet. En fait, cela faisait un an que je m’étais lancé dans ce roman, dans lequel j’ai avancé très péniblement. Tout a commencé en août 2017…

Les chapitres progressent par échecs successifs, où des désillusions succèdent invariablement à de grands espoirs (tant sur le plan affectif que professionnel ou politique). La médiocrité, dont Gustave Flaubert a fait son sujet de prédilection depuis Madame Bovary, est au cœur de ce roman où chaque personnage en est une incarnation lamentable. La galerie de ces personnages est d’ailleurs tellement vaste que c’est un peu ce qui m’a perdu dans un premier temps et m’a fait tomber plusieurs fois le livre des mains. On a vraiment le sentiment que Flaubert n’aime pas ses personnages et fait tout pour les dénigrer, souligner leur bêtise. Aucun n’est attachant et l’on n’a pas spécialement envie de savoir ce qu’il vont devenir dans le chapitre suivant. Rien ne nous incite à garder le livre ouvert… Flaubert porte un regard très critique sur la société de son époque mais ne propose malheureusement aucune alternative, aucun espoir qui puisse créer de l’intérêt pour le lecteur. Il dépeint un monde dans lequel il n’y a pas de véritable amour, ni de véritable noblesse dans les actions humaines. Tout n’est dicté que par la vanité et la bêtise. Et il n’y a rien à faire !

J’ai donc fait une très longue pause dans ma lecture après avoir achevé la partie 1 du roman (qui en compte 3). Quelques mois après, j’ai découvert sur Youtube une chaîne intitulée Audiocite.net sur laquelle on peut écouter de grands classiques de la littérature. L’éducation sentimentale faisait partie du catalogue. J’ai donc repris mon ouvrage là où je l’avais laissé, en écoutant simultanément la voix de Sylvie, la lectrice… Je dois avouer que ça a tout changé ! C’est la première fois que je pratique le livre audio, mais je pense que je n’aurais pas pu arriver au bout de L’éducation sentimentale autrement ! Il ne m’a fallu qu’une petite semaine pour parvenir au terme des parties 2 et 3 du roman. L’univers et les personnages ont pris un peu plus de relief, même si je dois avouer que le fond du propos n’en est pas devenu pour autant des plus intéressants. En tous cas, je suis ravi d’être parvenu au bout de cette lecture difficile, même s’il m’a fallu un petit coup de pouce pour cela.

 

Et vous, avez-vous déjà eu des problèmes pour avancer dans un roman ? Avez-vous déjà tenté l’expérience des livres audio ? Qu’en pensez-vous ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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6 comments

Allychachoo 6 août 2018 - 14 h 06 min

Mais j’ai a-do-ré l’éducation sentimentale ^^ Et justement pour les raisons que tu évoques en fait, ce pessimisme terrible et assumée jusqu’au bout, cette course au gâchis que rien ne vient arrêter et on le sait parfaitement… J’ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ! Le fait que l’avoir lu après Mme Bovary me faisait m’attendre à du roman pas vraiment d’action je pense, mais autant la Bovary m’avait donné envie de lui décocher une bonne paire de claques, autant là dès le début je savais qu’il ne fallait pas d’attestation à grand chose de la part des personnages ^^

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Julien 6 août 2018 - 14 h 18 min

Eh bin, si t’avais envie de donner des claques à Emma Bovary, qu’est-ce que ça aurait été pour Frédéric Moreau ? 🙂 Le pire, c’est que pour nous raconter ça, c’est loooooong !

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Allychachoo 7 août 2018 - 11 h 12 min

Oui mais là je le savais d’avance, donc je ne me suis pas sentie flouée ^^ Du coup j’ai réussi à apprécier cette “lenteur”, je ne me suis arrachée qu’à langue vu que l’histoire on sait qu’il n’y a rien à en attendre !

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AuroreInParis 7 août 2018 - 10 h 35 min

Il y a beaucoup de livres que j’ai eu du mal à lire, mais je suis un peu du genre acharnée moi aussi, à aller au bout. C’est une erreur je pense, mieux vaut laisser tomber et passer à autre chose. Personnellement je me rappelle avoir beaucoup aimé “L’éducation sentimentale”, presque autant que son célèbre Bovary !

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Julien 7 août 2018 - 10 h 56 min

J’ai l’impression que Flaubert suscite des réactions peu tranchées : ceux qui adorent et ceux qui détestent. Je n’ai pas trouvé de personnes qui ont trouvé ça “pas mal” ou qui sont restés indifférentes 😉

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